Selon l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprises (ORIE), le coût économique du travail à distance constitue le premier frein à son développement.
A horizon 2030, selon les hypothèses retenues en matière de créations d’emplois et de taux de travailleurs à distance, les estimations montrent qu’entre 620 000 et 800 000 actifs franciliens pourraient travailler à distance, contre 180 000 à 510 000 aujourd’hui. Ainsi, la surface de bureaux inoccupés passerait d’une fourchette comprise entre 700 000 et 2 millions de m2 en permanence à l’heure actuelle, soit entre 1 % et 4 % du parc de bureaux en Ile-de-France à une fourchette comprise entre 2,5 à 3 millions de mètres carrés, soit 5 % du parc.
Néanmoins, au vu de ces estimations, l’impact du travail à distance sur le parc de bureaux et la demande reste limité, estime l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise, du fait de la part marginale de travailleurs à distance du rythme hebdomadaire de travail et du faible taux de travail à distance dans les tiers lieux, le coût économique restant le premier facteur dissuasif.
L’étude identifie de nombreux freins au télétravail :
- juridiques, (principe de réversibilité, sécurité des salaires, rigidité des baux commerciaux),
- techniques (mise à disposition du matériel, sécurisation des réseaux etc.),
- économiques (mise en place du programme notamment en informatique, prise en charge des frais de travail à domicile, double-loyer, etc.),
- et comportementaux (management présentiel, sentiment d’isolement).
L’Orie indique, dans cette étude, baptisée « Travail à distance : quels impacts sur le parc de bureaux ? », que les Franciliens consacrent en moyenne 58 min pour se rendre au bureau tous modes confondus et 40 min en transports collectifs (soit 4 min du plus qu’en 2001). « La qualité et le confort des trajets se dégradent d’années en années », constate également l’observatoire. L’Orie rapporte une forte évolution des modes de vie et de travail au cours de ces dernières années. « L’« à côté du travail » se renforce de plus en plus. On passe 10 % de sa vie à travailler contre 40 % au début du 20e siècle. Le travail en débordement chez soi le soir et le week-end se répand et fragilise voire déstabilise les équilibres vie privée/vie professionnelle », indiquent les auteurs de cette étude.
L’observatoire fait également état d’une généralisation des outils de communication modernes : 94 % des Franciliens possèdent un smartphone, 45 % naviguent sur internet via un mobile, 63 % disposent d’un ordinateur portable pour travailler et 66 % consultent leur mails depuis un téléphone mobile. « Les grands groupes multiplient les accords de télétravail, à la différence des TPE-PME qui privilégient souplesse et flexibilité dans leurs modes de travail », indiquent également les auteurs de cette étude.