L’obligation du tri des biodéchets, un gisement pour la production de gaz vert

Chez GRDF, on rappelle que l’obligation du tri des biodéchets représente en Ile-de-France un potentiel d’un million de tonnes par an. D’où la nécessité d’accompagner le développement de la filière méthanisation. L’énergéticien organisait une table-ronde, mardi 20 juin, à ce sujet.

« Le développement de la nouvelle filière qu’est la méthanisation aura un impact positif pour le territoire », a rappelé Florence Mourey le 20 juin 2023, lors d’une table-ronde organisée par GRDF à ce sujet. Alors qu’à partir du 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets sera obligatoire pour tous dans toute l’Union européenne (particuliers, hôtellerie, restauration, cantines scolaires), la directrice adjointe de la direction clients territoires Ile-de-France de GRDF a cité la création d’emplois, la production d’énergies renouvelables et le soutien d’une agriculture durable parmi ses bénéfices. D’ici à 2026, les capacités de valorisation francilienne auront triplé avec 16 unités de méthanisation qui accueilleront des biodéchets, a-t-elle précisé.

Florence Mourey. © Jgp

« Cette économie circulaire permet la production de gaz vert, une énergie locale et renouvelable, a souligné Florence Mourey. En Ile-de-France, la généralisation du tri à la source représente un potentiel de plus d’un million de tonnes de déchets alimentaires produites chaque année, ajoute-t-elle, contre 65 000 tonnes aujourd’hui. « Notre objectif est d’atteindre 100 % de gaz vert dans nos tuyaux », a indiqué Florence Mourey, rappelant les divers usages du gaz vert (cuisson, chauffage, mais aussi mobilités grâce au bio-GNV).

Un gisement plus important qu’attendu

Mardi matin, à Paris, GRDF avait notamment réuni Moulinot, entreprise pionnière et solidaire dans la collecte et l’hygiénisation des biodéchets, et Tryon environnement, qui met en œuvre la micro-méthanisation en milieu urbain, deux entreprises qui utilisent la technologie de déconditionnement Flexidry de Green creative. Rachel Bouvard, directrice de la RSE au sein du GNI (Groupement national des indépendants Hôtellerie & restauration), a indiqué qu’une expérimentation du tri sélectif des biodéchets menée auprès de petits restaurants avait produit le triple de volume qu’attendu. Elle a rappelé que ces déchets représentaient un tiers des déchets ménagers et un quart de l’ensemble des déchets en France.

Rachel Bouvard, directrice de la RSE au sein du GNI (Groupement national des indépendants Hôtellerie & restauration). © Jgp

Stephan Martinez, le fondateur de Moulinot. © Jgp

Lucile Noury, co-fondatrice et présidente Green creative. © Jgp

Stephan Martinez, le fondateur de Moulinot, a raconté l’histoire de sa société, qui s’adresse à toute la filière, du producteur de biodéchets dont elle collecte la production, à la formation de chauffeurs–collecteurs, en passant par le tri des déchets collectés, afin de garantir la meilleure qualité à la soupe qui sera utilisée pour la méthanisation.

Lucile Noury, co-fondatrice et présidente Green creative, a décrit la machine qu’elle a conçue pour séparer les aliments de leur emballage et garantir également une qualité optimale aux biodéchets. Enfin, Sébastien Gacougnolle, co-fondateur de Tryon environnement, a détaillé l’intérêt d’un maillage du territoire par un réseau de micro-méthaniseurs en périphérie des villes, réduisant la chaine logistique et garantissant une plus grande fraîcheur et donc un potentiel accru aux biodéchets.

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