Les associations en faveur d’un compte carbone veulent une convention citoyenne pour garantir la diminution des GES

Plusieurs associations qui militent pour l’instauration d’un compte carbone individuel, plafonnant de façon décroissante l’empreinte de chacun, s’étaient récemment donné rendez-vous à l’Académie du climat pour promouvoir l’idée, qui fait son chemin.

Il faut encore imaginer : au moment de choisir votre paquet de céréales, de pâtes ou un nouvel aspirateur au supermarché, le prix ne sera plus le seul déterminant. Sur l’étiquette, une nouvelle indication aura fait son apparition : les points carbone. Ces derniers évaluent l’impact du produit sur l’environnement et plus particulièrement ses émissions de gaz à effet de serre. Et comme pour le budget, pas question de dépasser son quota annuel.

Les alliés du compte carbone en colloque, le 1er décembre à l’Académie du climat. © Jgp

Cette idée, c’est celle que défendent les associations en faveur du compte carbone, réunies jeudi 1er décembre 2022 à l’Académie du climat lors d’un colloque sur le partage climatique et social. Pour respecter les préconisations du Giec en matière de neutralité carbone, la solution pourrait résider en un système où tous les citoyens seraient dotés de façon égalitaire de points carbone. Ces derniers permettraient de couvrir les achats de produits et services et diminueraient progressivement de 6 % par an. De quoi amener peu à peu à l’équilibre climatique d’ici à 2050. Quant aux plus sobres et modestes, ils pourraient générer des revenus en revendant leurs points excédentaires à l’agence carbone.

Une idée reprise par la Convention citoyenne pour le climat

Cette idée remonte aux années 1990, mais a véritablement été développée en janvier 2020 dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat. Les associations qui portent le modèle veulent désormais aller plus loin et souhaitent lancer une Convention nationale sur la décarbonation. Composée de citoyens tirés au sort, cette dernière devrait permettre de réfléchir sur les leviers de la planification écologique. “On a évalué le coût de cette convention à 400 000 euros [contre 5 millions pour la Convention citoyenne pour le climat]. On espère avoir le soutien du gouvernement ou des parlementaires, mais le cas échéant nous nous autofinancerons”, explique Jean-Marie Blanchard, qui fédère autour des “décarbonautes” une vingtaine de collectifs. Le calendrier prévisionnel entend tenir les sessions de juin à juillet pour un rendu en décembre 2024.

Certaines entreprises s’engagent déjà peu à peu, à l’image de Mustela. La firme expérimente de nouvelles formes de production, plus locales, pour baisser son empreinte carbone. Dans cette perspective, elle va arrêter en 2027 la production de lingettes jetables, pourtant à l’origine de 20 % des revenus de la marque en France.

Si le compte carbone n’est pas encore appliqué, c’est une piste que n’écarte pas sa directrice générale des opérations dermo-cosmétique, Sophie Robert-Velut : “la difficulté pour le moment est aussi qu’on ne sait pas calculer exactement l’empreinte carbone d’un produit de sorte à l’afficher sur une étiquette”. Pour le reste, plusieurs entreprises se penchent sur l’idée d’un quota carbone pour se rapprocher de la neutralité d’ici à 2050.

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