Le réseau de chaleur de La Défense se met au vert

Le premier quartier d’affaires européen poursuit le verdissement de son réseau. Parmi les solutions destinées à baisser l’impact énergétique, Idex La Défense mise sur les agropellets, des combustibles fabriqués à partir de matières premières d’origine agricole.

Idex, spécialisée dans les services à l’énergie et principal concessionnaire du réseau de chaleur et de refroidissement de Paris-La Défense, a décidé de remplacer ses cuves de fioul par des stockages d’agropellets. « L’idée est de ne pas empiéter sur la production alimentaire, de ne pas appauvrir nos sols mais d’utiliser une production végétale qui aujourd’hui n’est pas valorisée », explique Benjamin Fremaux, président d’Idex.

Les chaudières de La Défense. © Jgp

Benjamin Fremaux, président d’Idex. © Jgp

Les rails d’acheminement des combustibles. © Jgp

Fabriqué à partir de matières premières d’origine agricole (déchets verts, paille de colza ou de maïs, coques de noix, noyaux d’olives, sarments de vignes, etc.), ce combustible a en effet de nombreux atouts, parmi lesquels une réduction de l’empreinte carbone et une contribution au développement du territoire. « C’est une première technologique ! », a souligné Benjamin Fremaux. « Transformer de la paille ou des coques de noix en matériaux n’est pas une mince affaire. Pour cette raison, nous nous sommes appuyés sur la société RAGT (Rouergue Auvergne Gévaudan Tarnais), un des leaders mondiaux de la semence dont nous allons exploiter la technologie ici, à La Défense. »

Pour brûler les agropellets, le fonctionnement des chaudières devra également être modifié : changement des brûleurs et du parcours de fumée, création d’un système de décendrage, etc. Les résidus agricoles seront collectés dans un rayon restreint autour de la centrale puis acheminés par train. « Ce projet va redonner une vocation multimodale au transport de combustible à La Défense ainsi qu’une caractéristique verte, durable et circulaire à ce réseau qui alimente une vitrine des affaires en Europe », a également fait valoir le président d’Idex.

Un investissement de 30 millions d’euros

Quant aux cendres issues de la combustion, elles seront valorisées localement au moyen de plans d’épandage pour fertiliser les sols. « Cette opération, c’est du concret pour l’environnement », a déclaré Jacques Kossowski, maire de Courbevoie et président du comité syndical de Généria, syndicat gérant le chauffage urbain de La Défense. « Nous allons aider l’agriculture française. La Défense est le premier quartier d’affaires européen. C’est donc une première européenne ! »

Une nouvelle installation représentant un investissement de 30 millions d’euros, partagé entre Idex et Généria. « Nous espérons bénéficier de subventions de la part de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et de la région Ile-de-France », confie Benjamin Fremaux. Le projet devrait permettre à La Défense d’atteindre un taux d’énergie renouvelable de 60 % ainsi qu’une réduction de 54 000 tonnes de CO2. Les travaux ont déjà commencé et se poursuivront jusqu’au 15 octobre 2022, date du premier feu dans les chaudières et du début de production d’énergie avec les agropellets.

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