IsiPrint : une success story plaine-communo-franc-comtoise

L’imprimeur IsiPrint (*) vient de déménager de Saint-Denis à La Courneuve. Un nouvel épisode dans la vie de cette entité du groupe EstImprim, de nouveau en pleine forme après le Covid.

Des bureaux des dirigeants d’Isiprint, au premier étage de leur vaste atelier du parc d’activité de la rue du Rateau, géré par Segro à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), on aperçoit les grues du Village des médias des futurs Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Le chantier, à cheval entre Le Bourget et Dugny, s’élève de l’autre côté de l’A86. Au rez-de-chaussée, un immense espace accueille les différentes machines ultra-modernes de cette usine modèle, dont la dernière acquisition, une Ricoh VC70 000. Une énorme imprimante jet d’encre, pourrait-on résumer, qui permet d’imprimer rapidement des petites quantités, contrairement à l’offset, certes encore plus rapide, mais rentable seulement à partir de gros tirages, de plus de 2 000 exemplaires.

L’atelier d’IsiPrint, à La Courneuve. © Jgp

Le prix du papier est passé de 600 euros à 1 800 euros la tonne. Il est désormais fixé à 1 400 euros. © Jgp

IsiPrint fut en France une des premières imprimeries à passer au numérique, ce qui lui valut des années de croissance soutenue. Plus agile, l’impression digitale est adaptée à l’évolution de l’édition, qui multiplie les collections, mais réduit pour chacune d’elles leur nombre d’exemplaires. La société a été créée place de la République, dans les années 1970. C’est d’abord une imprimerie de quartier, de labeur, qui produit pour ses clients entreprises et particuliers des cartes de visite, des faire-part et des affiches. Elle grandira progressivement, passant à une clientèle d’entreprises et de collectivités locales, imprimant des brochures, dépliants et autres produits d’éditions variés. Dont des livres noirs, tout d’abord, puis en couleur, ensuite, au fil des progrès de l’impression digitale.

Du centre de Paris, les locaux d’IsiPrint migreront au bas de la rue de Pyrénées (Paris 20e arr.), avant de grandir encore dans des locaux situés à deux pas du Stade de France, à Saint-Denis. C’est là que se fera la rencontre avec les dirigeants d’EstImprim, groupe auquel IsiPrint appartient désormais. Les deux entités ont des histoires parallèles avant qu’elles soient convergentes.

Des histoires parallèles, puis convergentes

Stéphane Béra, le patron du groupe EstImprim, qu’il co-dirige aujourd’hui avec Philippe Berteaux et Olivier Guermouh, a intégré en 1989 l’imprimerie créée par son grand-père en 1961. Tout comme IsiPrint place de la République, il s’agit, à Champagnole dans le Jura, d’une imprimerie de quartier tout d’abord. Qui grandira elle aussi, pour se consacrer à ses clients entreprises et collectivités locales. Stéphane Béra a le sens des affaires et le goût de l’entrepreneuriat. En 2008, il rachète trois imprimeries franc-comtoise, dans le Doubs et le Jura. Le début d’une success-story qui ne se démentira pas. Jusqu’au jour où un dirigeant de l’Imprimerie moderne de l’est, une imprimerie en pleine tempête, qui s’achemine à grande vitesse vers le dépôt de bilan, l’appelle à la rescousse. « EstImprim reprend à la barre du tribunal de commerce un structure de taille beaucoup plus élevée que la sienne, dont il était jusqu’à présent sous-traitant. Et parvient à la redresser », indique Stéphane Béra. Grâce à une série de judicieuses décisions.

Stéphane Béra, président du groupe EstImprim. © Jgp

©Jgp

Bernard Moreaux, ingénieur commercial. © Jgp

Il obtient par exemple, de Michelin, dont IME réalisait 90 % des cartes routières, qu’il lui confie aussi la réalisation de ses guides week-end. Stéphane Béra décide par ailleurs de se séparer des locaux jugés dispendieux qu’IME possède avenue des Ternes à Paris, pour occuper des bureaux que lui louent les dirigeants d’Isiprint à Saint-Denis. Le succès, en affaire, tient parfois au hasard. Isiprint est à vendre, et possède une imprimante numérique qui manque à la panoplie d’EstImprim.

Les affaires prospèrent de nouveau

Désormais installé à La Courneuve, le groupe est sorti sans dommage de la pandémie. Et malgré un coût du papier, passé de 600 euros à 1 800 euros la tonne, désormais fixé à 1 400 euros, les affaires prospèrent de nouveau. La pandémie, tout comme la guerre en Ukraine, ont conduit les donneurs d’ordre à ne plus être tentés par des prestataires exotiques, dont les bénéfices concurrentiels sont souvent annihilés par la complexité et les risques liés à leur éloignement.

Et le papier n’est pas mort, loin s’en faut. « La maîtrise de toute la chaine, de l’impression au façonnage, qui caractérise EstImprim, permet une réponse rapide aux commandes », souligne Bernard Moreaux, ingénieur commercial. Le packaging diversifie l’offre du groupe, qui demeure principalement composée de produits d’édition classiques, de livres, catalogues, réponses à des appels d’offres et autres hebdomadaires spécialisés. Sans doute l’imprimerie bénéficiera-t-elle, d’une façon ou d’une autre, de sa situation géographique privilégiée, à quelques encâblures du pôle média des JOP.

 

* Isiprint est l’imprimeur de JGPmedia, société éditrice du Journal du Grand Paris et de ses hors-série.

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