Happy Vallée : végétaliser les abords de l’A1 entre Roissy et Paris

Le projet porté par l’association du même nom vise à métamorphoser les 20 km d’autoroute entre Roissy et Paris à l’horizon 2023.

Du 2 au 5 juin 2018, dans le cadre de l’événement Biodiversiterre sur la place de la République à Paris, la présentation d’Happy Vallée visera à mobiliser les citoyens. Une première étape pour l’association, créée en 2017, dont l’idée avait germé dans l’esprit des dirigeants d’InVivo, de Paris-Ile de France Capitale Economique et de l’agence Wilmotte et associés. Son objet : la reconquête agroécologique de l’A1. Délaissés d’autoroutes, zones industrielles… le spectacle offert aux visiteurs de la première destination touristique mondiale n’est pas très accueillant.

© Martin Desbat

D’où l’idée que les 20 km séparant l’aéroport de la Capitale, sur 300 m de chaque côté de l’A1, soit 1 200 ha au total, proposent « la même scénographie agricole », explique Gad Weil, directeur artistique de Happy Vallée. Un projet tout à la fois visuel et environnemental, puisqu’il s’agit d’intégrer une dimension écologique à cette végétalisation. « Nous proposons un retour aux sources de l’agriculture alors que le fait urbain a façonné d’autres paysages », souligne-t-il.

Mobiliser et fédérer les acteurs

La programmation végétale sera écrite avec les acteurs concernés, que l’association devra fédérer autour de son projet. Celui-ci va toucher autant des propriétaires de pavillon au Blanc-Mesnil, des bailleurs sociaux à La Courneuve, des entreprises à Saint-Denis, que des plateformes logistiques à Aulnay, ou le Stade de France… L’année 2018 est donc consacrée à la mobilisation des collectivités, des entreprises et de l’opinion publique. « Je sens une adhésion immédiate de toutes les personnes que je rencontre », observe Gad Weil.

Une diversité d’acteurs, de fonciers et d’utilisateurs que les études prévues en 2019 et 2020 devront recenser afin de concrétiser ce projet qui pourrait ensuite être réalisé entre 2021 et 2023, afin d’être opérationnel pour les Jeux olympiques de 2024. D’ici là, il faudra également lever des fonds, bien que Happy Vallée ne prévoie « ni de construire, ni de démolir, mais d’accompagner les évolutions », observe son directeur artistique.

Résultat pérenne

Ainsi, la Société du Grand Paris a été contactée pour que son centre de maintenance d’Aulnay-sous-Bois intègre cette dimension végétale dans sa partie extérieure. L’Etat sera, lui, incité à transformer les délaissés d’autoroute. « Le résultat doit être beau pour les JO, mais aussi pérenne, note Gad Weil, il sera donc nécessaire de trouver des modèles économiques pour que des personnes puissent vivre de l’entretien de ces micro-territoires. »

Gad Weil

« Le Grand Paris ne doit pas être qu’une vue de l’esprit, mais aussi des projets concrets avec une vision porteuse d’espoir », estime Gad Weil. © DR

Parmi les réalisations possibles, il est envisagé de diversifier les productions locales, de végétaliser les toitures (quelque 10 000 m2 potentiellement), de favoriser la biodiversité par l’aménagement de talus, etc. L’élevage ou la mise en place de dispositifs pour lutter contre la pollution seront aussi examinés. « Le Grand Paris ne doit pas être qu’une vue de l’esprit, mais aussi des projets concrets avec une vision porteuse d’espoir », ajoute-t-il.

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