Les Etats généraux de l’économie circulaire du Grand Paris, lancés en mars 2015, ont abouti à la rédaction d’un livre blanc, dévoilé le 14 septembre, en préambule de trois journées de débats organisées jusqu’au 16 septembre à la mairie de Paris.
Pendant trois jours, les ors de l’hôtel de ville parisien vont accueillir plus de 2000 personnes pour les Journées de clôture des Etats généraux de l’économie circulaire du Grand Paris, rythmées par des débats et table rondes, la signature d’un appel des villes du monde pour une économie circulaire le 15 septembre et un pacte des collectivités du Grand Paris le 16, retraçant les grandes lignes sur lesquelles celles-ci s’engagent.
Lundi 14 septembre, Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris chargée de l’économie circulaire, présentait l’aboutissement de la démarche initiée il y a six mois : un livre blanc synthétisant 65 propositions émanant des 240 acteurs (ONG, collectivités, entreprises, monde académique, etc.) ayant participé aux groupes de travail consacrés à l’alimentation (agriculture urbaine et biodéchets), la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’aménagement, l’économie de la fonctionnalité, l’écoconception, la valorisation des énergies de récupération et l’écologie industrielle et territoriale.
Ces propositions souvent très concrètes (« moduler et territorialiser progressivement la taxe générale sur les activités polluantes en rendant de plus en plus dissuasifs le stockage et l’incinération des déchets » ou « utiliser des équipements existants pour des activités de (re)conditionnement ou de transformation des invendus alimentaires », par exemple) sont regroupées selon sept axes, qui invitent à :
- inciter et soutenir les acteurs économiques ;
- innover et expérimenter ;
- changer d’échelle et asseoir la dynamique territoriale ;
- changer les mentalités et les pratiques ;
- impliquer les collectivités, les entreprises et les citoyens ;
- mettre les acteurs en réseau ;
- faire évoluer la réglementation.
Pour Antoinette Guhl, ces Etats généraux auxquels 22 collectivités ont participé, sont :
Un premier événement fédérateur pour le Grand Paris, qui répond à deux défis majeurs : celui de l’environnement à la veille de la tenue de la COP21, mais aussi un défi économique, l’économie circulaire pouvant créer jusque 50 000 emplois en Ile-de-France et générer de nouvelles activités.
Déclinaison parisienne
« Ces propositions ne concernent pas toutes la ville de Paris ou les autres collectivités. Ce sont les propositions que les acteurs nous demandent de porter y compris auprès des parlementaires pour certaines d’entre elles », souligne l’élue. A court terme, la mairie de Paris devrait néanmoins présenter en novembre son plan de lutte contre le gaspillage alimentaire et son schéma de commande publique socialement et écologiquement responsable, dans la droite ligne de ces travaux.
Le 14 septembre, en ouverture de ces journées consacrées à l’économie circulaire, Anne Hidalgo faisait également une annonce modeste, mais qui pourrait être lourde de conséquences : la collecte séparée des biodéchets des particuliers va être expérimentée dans les 2e et 12e arrondissement. La loi Transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 prévoit que la collecte des biodéchets soit organisée avant 2025. Paris s’y prépare donc via ces expérimentations. « Cette disposition de la loi transition énergétique rend caduque le projet global du Syctom pour son usine d’Ivry : le tri mécanobiologique n’a plus de sens s’il existe un flux séparé de biodéchets dans 15 ans », note Antoinette Guhl. Un projet dont le montant s’élève à 1,8 milliard d’euros, finalisé en février dernier.