Directeur du développement France de Foncière Atland, Guillaume Beaumont décrit l’ADN du Groupe Atland, détaille les projets du groupe et évoque son actualité, alors que la foncière vient de racheter les Maisons de Marianne. Il livre également ses convictions sur le vivre-ensemble, l’attractivité francilienne ou la hauteur des constructions.
Quel est l’ADN d’Atland ?
C’est une très belle histoire entrepreneuriale qu’ont lancé ensemble, il y a déjà 17 ans, Georges Rocchietta et Lionel Védie de La Heslière. Foncière Atland conçoit et gère des produits d’investissements immobiliers pour les professionnels et les particuliers. Nous intervenons dans tous les secteurs : l’immobilier d’entreprise, le logement, le logement social, le neuf et l’ancien. La gestion de fonds immobiliers représente également une part importante de notre activité (SCPI, OPCI). Nous avons acquis par ailleurs, il y a plus d’un an, Fundimmo, société de crowdfunding, première plateforme exclusivement dédiée au financement immobilier. Cette acquisition s’inscrit dans la continuité de notre stratégie d’élargissement de notre offre de produits d’investissement immobiliers à destination de nos clients.
Quels sont les chiffres-clés de Fonciere Atland ?
Aujourd’hui, Foncière Atland gère plus de 2,4 milliards d’euros d’actifs, à travers trois SCPI de rendement, deux autres OPCI étant dédiés aux investisseurs institutionnels. Dans le résidentiel, nous comptons 60 opérations en cours, principalement en Ile-de-France, soit actuellement 3 700 logements en production. La force du groupe, qui rassemble 240 collaborateurs, provient de son modèle économique très équilibré entre plusieurs métiers et de la diversité de ses revenus, lui permettant d’offrir une certaine résilience dans le contexte économique et sanitaire actuel.
Quel est votre parcours personnel ?
J’ai eu, pour l’heure, trois vies : un engagement et une expérience politique tout d’abord, lorsque Edouard Balladur était à Matignon. Nouveau millénaire, nouveau défi : j’ai rejoint ensuite le secteur privé en 2000, ayant la chance d’intégrer la Lyonnaise des eaux, devenue Suez, puis GDF-Suez et enfin Engie. J’ai connu ainsi 17 années formidables aux côtés du président Gérard Mestrallet. Depuis plus de 20 ans, l’entretien de relations très étroites avec des élus et décideurs institutionnels constitue mon moteur, ma passion, et j’ai su tisser avec eux, dans la durée, de forts liens de confiance. Participer à leurs côtés, depuis bientôt quatre ans chez Foncière Atland, au développement de leur cité, est véritablement un formidable challenge.
Pouvez-vous nous décrire l’opération du Square Chaptal, que vous venez d’acquérir avec PGGM à Levallois-Perret ?
Après la récente réhabilitation d’un bel immeuble de 5 000 m2 de bureaux à Montreuil, il s’agit-là, toujours dans le tertiaire, d’une nouvelle restructuration d’importance. La ville se reconstruit toujours sur elle-même. A Levallois, comme ailleurs en Ile-de-France, des bureaux bâtis il y a plus de 30 ans sont désormais obsolètes. Nous avons donc acheté, en association avec PGGM, cet immeuble de 9 000 m2, que l’on va rénover de fond en comble, en visant les labels de performance énergétique d’excellence : HQE, Breeam, Wiredscore & Biodivercity notamment. Nous avons également prévu une palette d’espaces communs et de services élargis afin de travailler autrement, se rencontrer et se ressourcer (salles de corpoworking, espaces de réunions ou visioconférence, lounge, bien-être & fitness, etc.). Nous allons aussi transformer le toit, jusqu’à présent dédié à des équipements techniques, en un magnifique roof-top, offrant de vastes espaces inédits, très lumineux, avec vue sur Paris.
Quelle est la nature de votre opération en cours au 33, rue d’Artois à Paris ?
Dans la droite ligne de notre opération Rue Beaujon (4 000 m2 de bureaux réhabilités) en plein cœur du 8e arrondissement parisien, nous avons acquis dans ce même arrondissement, voilà trois ans, avec notre OPCI constitué en association avec PGGM, ce superbe immeuble de 3 000 m2. Nous l’avons entièrement réhabilité, en conservant là encore sa structure d’origine, mais en créant notamment des puits de lumière directe vers les étages inférieurs. Cela représente un investissement considérable, en temps et en moyens, tout en respectant les consignes de la ville de Paris et de la commission du vieux Paris.
Et en dépit du confinement, nous tenons nos engagements et avons pu livrer cette très belle réalisation en juillet au Groupe Barrière qui installe ici son nouveau siège, avec un bail signé pour neuf ans. Ce choix nous honore. Toujours dans Paris, nous livrons également un très bel immeuble de 57 logements avec terrasses dans le 13e arrondissement, boulevard Massena, « Cubik », développant une architecture contemporaine rendant hommage aux bâtiments voisins de Le Corbusier & Jean Wilerval.
Pouvez-vous nous citer quelques autres opérations en cours en Ile-de-France ?
Nous sommes effectivement très présents en Ile-de-France avec une soixantaine d’opérations en cours. Nous venons, par exemple, d’obtenir l’accord du maire de Franconville pour un très beau programme de logements dans cette commune du Val d’Oise. Nous développons aussi sur l’Ile Saint-Denis un écoquartier de 231 logements sociaux et en accession à la propriété. Nous sommes en train de livrer une magnifique opération sur les hauteurs de Suresnes avec de très belles vues sur Paris, ainsi qu’un programme de 100 logements et un hôtel à Champigny-sur-Marne. Nous réalisons également à Rueil-Malmaison, en copromotion avec Vinci, le projet « Allure » 150 logements, sur les hauteurs de la ville, au sein de l’écoquartier de l’Arsenal.
Où en sont les projets que vous avez remportés dans le cadre d’Inventons la métropole du Grand Paris ?
Après le vrai succès remporté dans le cadre d’Inventons la métropole du Grand Paris 1 (IMGP) voila déjà trois ans, lauréat du beau projet de la gare de Stains-Pierrefitte, nous avons livré fin 2019 un premier bâtiment de 8 500 m2 à Engie qui installe son centre de recherche Crigen et livrons prochainement le Campus Industreet à Total. Cette opération accueillera également une résidence étudiante, des commerces, un restaurant d’entreprise et 300 places de parkings.
Plus récemment, nous avons remporté à nouveau, cette fois lors d’IMPG 2, le projet « Berges de Seine » très bien situé, sur l’ancien site de Yoplait à Argenteuil. Il s’agit d’une emprise de 20 000 m2, totalement mixte, qui accueillera bureaux, halle d’activité, ateliers, restauration et commerces. De l’autre côté de l’Ile-de-France, cette fois sur les terres de l’Est, nous intervenons aussi à Chelles, sur le projet « Castermant » (750 logements et commerces, crèche et salle polyvalente), remporté également dans le cadre d’Inventons la métropole du Grand Paris 2.
Quelles sont les autres actualités de Foncière Atland ?
Nous avons conclu avec notre SCPI Epargne-Pierre une belle opération de sale & leasback, entamée avant le confinement et signée fin octobre, à Toulouse, pour le compte du groupe pharmaceutique Pierre Fabre, « Campus santé du futur – Oncopole », situé sur l’ancien site d’AZF. De même, réalisée voilà déjà quelques mois, une opération similaire cette fois pour le siège de DHL, à Marseille – Lestaque. Et nous venons surtout d’acquérir les Maisons de Marianne, pionnier et leader de l’habitat solidaire intergénérationnel en France.
Qu’est-ce qui a motivé cette acquisition ?
Aujourd’hui, dans un environnement fort tourmenté où l’entraide et le bien-vivre ensemble sont plus que jamais essentiels pour la cohésion sociale, Foncière Atland se dote ainsi d’un nouveau relais de croissance sur un marché où la demande d’habitat social et solidaire est en plein essor. En s’appuyant sur l’expertise reconnue des équipes des Maisons de Marianne et en collaboration avec les collectivités locales et les bailleurs sociaux, nous allons pouvoir ainsi élargir notre champ de compétences et être force de proposition pour l’habitat et la ville de demain en plaçant le lien intergénérationnel au cœur de nos réflexions.
Les Maisons de Marianne comptent aujourd’hui une vingtaine de sites, accueillant 5 000 résidents, partout en France. Cela nous permettra de mieux répondre encore à l’attente des collectivités locales. 45 résidences supplémentaires sont actuellement en développement représentant 4 300 logements.
Quel regard portez-vous sur le Grand Paris ?
Il s’agit pour nous, comme pour l’ensemble des acteurs du Grand Paris, d’un territoire très dense offrant de très nombreuses opportunités de développement. Dans le prolongement de ce qu’avait lancé Jean-Louis Missika pour Paris, ce qui a été engagé depuis quatre ans par la métropole de Grand Paris, sous l’impulsion de son président Patrick Ollier et de ses équipes, est un formidable accélérateur de développement économique. Cela a notamment permis de travailler sur de multiples fonciers en déshérence au cœur du Grand Paris et de fédérer aussi énormément de moyens en contribuant à renforcer l’attractivité francilienne.
Militez-vous pour la densification ?
C’est en effet la seule option pour cesser enfin d’artificialiser les terres autour des grandes agglomérations françaises. La densification raisonnée, acceptable, constitue la solution. Alors que plus personne ne parle de barres, opportunément en cours de réhabilitation grâce à l’Anru, la verticalité est la seule vraie bonne réponse. Nous ne pouvons pas continuer à nous étendre indéfiniment autour de la Capitale, toujours plus loin, jusqu’à Chartres, en dévorant Rambouillet au passage…
Quel est l’impact de la pandémie sur votre activité ?
Depuis le 15 mars dernier, notre pays subit, tout comme ses voisins européens, les conséquences désastreuses de ce fléau mondial et tous les acteurs économiques sont touchés, y compris dans l’immobilier. Cependant, nous tentons de nous adapter au mieux, de rester malgré tout très agiles et de toujours avancer sur nos projets. Les rendez-vous auprès des municipalités confirmées lors des récents scrutins du printemps ou fin juin, s’enchainent, tout comme l’obtention régulière de permis de construire et nos chantiers ont tous repris.
Foncière Atland est construit sur un modèle économique solide, avec un positionnement très distinctif sur les métiers de l’investissement, de la gestion de fonds immobiliers et de la promotion immobilière. C’est la seule foncière à intervenir sur l’ensemble de cette chaine de valeur. Grâce à l’expertise de l’ensemble des collaborateurs du groupe et la grande complémentarité de nos métiers, nous sommes toujours en mesure d’accompagner nos clients dans la création de valeur de leur patrimoine. Bientôt, nous l’espérons, cette pandémie sera enfin derrière nous et nous connaîtrons à nouveau des jours meilleurs et de forts développements, loin d’un monde trop longtemps confiné. Nous y sommes déjà prêts.