Deux ans après leur désignation, 21 projets lauréats sur 54 sont engagés et certains lancés. Alors qu’une partie des négociations se régleront probablement après les municipales de 2020, 11 opérations sont retardées pour diverses raisons et 7 abandonnées.
Depuis novembre 2018, la métropole du Grand Paris (MGP) a mis en place un dispositif de suivi des projets lauréats d’Inventons la métropole du Grand Paris 1 (IMGP 1) dans l’objectif de faire un point d’étape de leur état d’avancement « et des négociations entre collectivités et opérateurs privés ». « La démarche présente un double objectif », explique-t-on à la MGP, « apporter un appui de la métropole et de ses partenaires pour les sites rencontrant des difficultés, et capitaliser sur les retours d’expériences pour enrichir et améliorer la construction des projets de la seconde édition d’IMGP ».
Il ressort de ce point d’étape que sur les 54 projets lauréats, 21 sont réellement engagés dans une phase quasi opérationnelle. Ainsi, 7 permis de construire (PC) ont été soit déposés, soit accordés et deux chantiers sont lancés, celui du Campus urbain valley à Pierrefitte-Stains et celui de « Coteau en commun » à Villejuif (lire par ailleurs). Des protocoles d’engagement pour 9 projets et autant de promesses de ventes (étape précédant le dépôt du PC) ont été signés. En revanche, les négociations en cours dans 14 cas devraient aboutir prochainement, mais elles pourraient être retardées à cause des élections municipales de mars 2020.
Impact du report du GPE
Dans 11 cas, les opérations sont retardées pour des motifs assez différents. Deux programmes, Triangle à Gonesse (Bopro Sustainable Investments) et le site de l’armée Leclerc à Morangis (SEM Paris sud aménagement avec Nexity et Grand Paris habitat) sont « impactés par le report de la livraison du Grand Paris express », signale la MGP. Deux autres, « Grands Lilas » sur le fort de Romainville (Cibex) et « Parc en scène » à Thiais/Orly (Linkcity et la Française) se heurtent de leur côté à des « aléas techniques ». Des surcoûts très importants déséquilibreraient l’opération.
Cinq porteurs de projet sont en recherche de nouveaux investisseurs ou exploitants, sans être pour autant « remis en question », mais ces difficultés doivent être solutionnées pour poursuivre l’opération. « La particularité d’IMGP est d’avoir intégré en amont de nouveaux acteurs (investisseurs et exploitants) », commente la MGP, « parmi ces derniers, certains très jeunes et fragiles (ex : start-up) peinent à tenir le temps d’une opération d’urbanisme ». Aussi, la MGP dialogue avec les villes pour savoir ce qui sera « considéré comme invariant et comme variable d’ajustement ».
Alors que six opérations sont officiellement abandonnées, les négociations de deux projets, « Passerelles » à Joinville-le-Pont (Eiffage immobilier) et La redoute des Hautes Bruyères à Villejuif (Legendre) sont « prolongées ou temporairement suspendues », sans qu’il n’y ait à ce stade d’arbitrage sur un abandon ou pas du projet.
M. Raunet : « IMGP présente l’intérêt fondamental d’être un projet commun »
« A la question de savoir si la métropole du Grand Paris était dans son rôle en lançant des appels à projets, je réponds oui, car elle est aussi là pour porter une vision globale du Grand Paris, impulser une dynamique et une stratégie d’ensemble. Les IMGP ont eu, outre l’intérêt politique, un intérêt majeur en créant une dynamique de groupe. Si l’on veut avoir une vision métropolitaine, il faut porter des projets communs. Et IMGP présente un intérêt fondamental d’être un projet commun. La MGP a emmené avec elle beaucoup de communes de la métropole dans cette démarche. Rien que pour cela elle en valait la peine, même si certains projets n’arrivent pas à leur terme ». Maître Michèle Raunet.
– Cachan : « Campus de Cachan » d’Altarea Cogedim avec TVK.
– Evry- Genopôle : « Vita Vitae » de Linkcity Ile-de-France avec Chaix & Morel & associés.
– Limeil-Brévannes : « Coeur de ville » de Quartus avec Kanopia.
– Nogent-sur-Marne – Plaisance-sur-Marne : « Rêves’N’ Rives » de Sogeprom avec Chaix & Morel & associés.
– Saint-Ouen – Marché aux puces : « Espaces libres » de Novaxia avec Wilmotte & associés.
– Santeny : « Coeur de village en partage » d’Elytea et Sodevim avec Atelier Xavier Bohl.
Focus sur les projets en cours
Bondy (Seine-Saint-Denis)
Cœur de quartier passe en phase construction
Le programme du groupe Pichet sur le quartier Noue Caillet à Bondy prévoit la réalisation, avec l’agence Advento, d’environ 250 logements dont un bâtiment conçu par l’Atelier Cantal-Dupart avec une structure porteuse en pierre et bois. Le promoteur annonce avoir obtenu l’un de ses deux permis de construire qui est de plus purgé, le second doit être délivré courant novembre. Le démarrage des travaux est annoncé pour janvier 2020.
Villejuif (Val-de-Marne)
Les travaux de déboisage engagés
Portée par le groupe Pichet sur les terrains Bizet à Villejuif, l’opération « Coteau en commun » dont le permis de construire est délivré et purgé s’implantera sur une friche de 12 ha appartenant pour partie à Villejuif et pour partie à la ville de Paris. Fidèle au projet initialement conçu avec l’agence Nicolas Michelin & associés et l’Atelier Altern, le programme de 180 logements construit en partie en bois, prendra place dans un site boisé aménagé en promenade verte publique. Les travaux de déboisage du site ont démarré.
Lieusaint (Seine-et-Marne)
Le chantier du Carré Sénart lancé début 2020
Plus d’un an après avoir obtenu ses deux permis de construire désormais purgés, Sopic annonce un démarrage de la construction de la première tranche de Carré Sénart (4 500 m2) en début d’année prochaine et une livraison un an plus tard. Outre l’EPA Sénart qui y installera son siège, l’immeuble accueillera également celui des Fermes de Gally et en rez-de-chaussée un restaurant d’entreprise. La deuxième phase (8 500 m2) pourrait être lancée dans la foulée, le promoteur étant en discussion avec une société qui louerait l’intégralité du programme.
Paris
Woodeum prêt à enjamber le périphérique
Pour réaliser la jonction entre le 15e arrondissement et Vanves (Hauts-de-Seine) au niveau de la Porte Brançon, Woodeum a imaginé avec le cabinet Hardel et Le Bihan architectes et le paysagiste BASE un projet dédié au logement des jeunes et au sport. Déposé en juillet 2019, le permis de « De sport, de nature et de bois » restera en instruction jusqu’aux élections municipales. Le promoteur prévoit de l’obtenir au cours du 2e trimestre 2020 et de lancer les travaux avant la fin de l’année 2020.
Noisy-Le-Sec (Seine-Saint-Denis)
Triangle ouest entre en enquête publique
Au sud du carrefour du Pont de Bondy à Noisy-Le-Sec, Linkcity a conçu avec l’agence Castro Denissof et associés un bâtiment signal de sept étages « évolutif » et « réversible ». Cet immeuble multi-usages (résidence pour personne en mobilité et étudiants, café, coworking, bowling…) prendra place au cœur de la ZAC de la Plaine de l’Ourcq. Suite au dépôt du permis de construire en avril 2019, le projet fera l’objet d’une enquête publique du 20 novembre au 20 décembre 2019.
Pierrefitte et Stains (Seine-Saint-Denis)
Le campus Urban Valley lancé
A cheval sur les villes de Stains et Pierrefitte (Seine-Saint Denis), ce programme d’aménagement situé sur le terrain des Tartres est la première concrétisation de l’un des 51 projets lauréats d’« Inventons la métropole du Grand Paris 1». Ce complexe de 25 00 m² comprend essentiellement des bureaux, avec des services, une résidence hôtelière, un parking de 320 places et des espaces verts. La foncière Atland qui a investi plus de 50 millions d’euros dans ce projet dont elle restera gestionnaire prévoit une livraison fin 2020.
Sceaux (Hauts-de-Seine)
La Place du Général-de-Gaulle en voie de requalification
Pour requalifier son centre-ville, la ville de Sceaux a retenu l’opération « A la croisée des S(ce)Ens » de Nacarat conçue avec l’architecte Devillers et le paysagiste CoBe qui comprend deux volets. Alors que le projet d’école-hôtel et restaurant prévu sur le château de l’Amiral a obtenu son permis de construire (PC) fin 2018 qui fait l’objet de recours, le programme de commerces et de logements sur un ancien parking est validé et le PC sera prochainement déposé.