Orange et la ville de Saint-Ouen sur Seine ont signé mercredi 19 mai une convention lançant « Keyshare », une expérimentation de sécurisation des armoires de rue fibre optique. Objectif, éviter les coupures d’internet grâce à l’intelligence artificielle (IA) et l’internet des objets (IOT).
Inutile de rappeler le désagrément provoqué lorsqu’internet est coupé. Il s’est renforcé encore avec la généralisation, que l’on dit au moins partiellement pérenne, du télétravail. Or une des causes de l’interruption de la fibre provient d’interventions hasardeuses de techniciens ou de vandalisme à l’encontre des armoires de rue fibre optique (FTTH). Des équipements qui passent inaperçus du plus grand nombre, mais dont la sécurisation revêt donc un intérêt majeur.
Il n’est pas rare, en effet, que ces lieux de distribution de la fibre optique pâtissent de l’intervention des multiples sous-traitants chargés par les différents fournisseurs d’accès de raccorder un nouveau client. Ou que ces armoires soient forcées et vandalisées.
C’est ce qui a amené Orange à conduire une première expérimentation à Meaux (Seine-et-Marne), visant à sécuriser ces équipements clés. « Nous avons choisi Meaux car c’est une commune représentative, par sa taille, de nombreuses villes de France, soulignait Laurence Thouveny mercredi 19 mai, lors de la présentation de cette démarche. Nous la poursuivons aujourd’hui à Saint-Ouen, qui représente cette fois un tissu urbain fort dense », ajoutait la directrice Ile-de-France d’Orange. L’opérateur est en effet en charge du déploiement des infrastructures fibre sur le territoire de la ville.
Cette innovation consiste à équiper ces armoires FTTH, (dites PMZ) d’une serrure connectée, à la place des serrures mécaniques classiques. La mise en place d’un dispositif permettant de photographier l’intérieur de l’armoire avant et après l’intervention de chaque technicien complète le dispositif. Avec plusieurs visées : se mettre en capacité de déclencher l’intervention de la police, en l’occurrence municipale, d’où la convention avec Saint-Ouen sur Seine, dès qu’un acte de vandalisme est commis. Et monitorer l’intervention de chaque technicien : « Nous espérons qu’en facturant la remise en état des armoires endommagées à chaque opérateur en étant responsable, ceux-ci seront incités à améliorer la qualité de leurs interventions », souligne Patrice Cointe, directeur de l’unité d’intervention d’Orange Ile-de-France. 30 des 93 armoires de rue fibre optique de Saint-Ouen sur Seine sont concernées par cette expérimentation.

Laurence Thouveny, avec Stéphane Troussel, Karim Bouamrane, Florian Dautil, conseiller municipal délégué à la Transition numérique, à l’Innovation économique et sociale et au Développement international et Mathieu Hanotin. © Jgp
Le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane, présent lors de cette signature tout comme le président du conseil départemental Stéphane Troussel et celui de Plaine-Commune Mathieu Hanotin s’est félicité vivement de l’intérêt que représente pour sa commune une démarche « symbole de l’emploi de l’innovation au service de la population ».
Une convention a été signée par ailleurs avec l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes autorisant cette expérimentation. Cette sécurisation bienvenue sera plus complexe dans Paris intramuros, où ces armoires sont situées à l’intérieur des immeubles, posant des difficultés d’accès partagé entre les différents opérateurs accrues. Laurence Thouveny a rappelé que Plaine-Commune était un territoire clé pour l’accueil des JOP de 2024, dont Orange est un partenaire premium. La directrice IDF d’Orange a renouvelé les engagements de l’opérateur pour atteindre rapidement les objectifs de couverture du l’ensemble du Territoire par le haut-débit.