E. Gagnerot : « Favoriser le développement de l’économie sociale et solidaire »

A l’occasion du 4e concours Créatrices d’avenir, Emmanuel Gagnerot, directeur d’Ile-de-France active – qui organise ce prix -, présente l’actualité de ce réseau qui soutient la création d’entreprises et l’économie sociale et solidaire (ESS).

Emmanuel Gagnerot, directeur d'Ile-de-France active.

Emmanuel Gagnerot, directeur d’Ile-de-France active.

JGP : Comment est organisée le réseau France active dont fait partie Ile-de-France active ?

France active est un réseau créé en 1989, au moment de la mise en oeuvre du revenu minimum d’insertion (RMI). Les pouvoirs publics ont décidé qu’il fallait aider à la création d’entreprises pour permettre à des personnes en difficulté de créer leur activité. Avec ses 40 antennes en France, le réseau finance et accompagne la création d’emploi dans les TPE et l’Economie sociale et solidaire (ESS). En Ile-de-France, nous comptons huit associations, 100 salariés et 500 bénévoles. Nous finançons chaque année 1 000 entreprises dont 130 dans l’ESS et le reste est créé par des chômeurs. En 2013, notre intervention a permis de mobiliser 78 millions d’euros qui ont conduit à la création ou à la consolidation de plus de 8 000 emplois.

Quels sont les outils de financement dont vous disposez ?

Pour chaque entreprise, nous effectuons un diagnostic afin d’avoir une vision fine de son économie et de son fonctionnement. Le dossier est ensuite examiné en comité d’engagement. Notre outil principal est la garantie bancaire afin de faciliter la levée d’un emprunt car les banques se montrent frileuses pour prêter aux publics dont nous nous occupons. Pour les chômeurs, la garantie peut aller jusqu’à 30 000 euros et pour l’ESS jusqu’à 150 000 euros. Nous disposons aussi d’un système de prêt d’honneur ou solidaire assortis de conditions plus souples que celles des banques. Nous faisons le lien entre des publics considérés comme peu solvables et les banques.

La loi ESS de juillet 2014 a-t-elle modifié vos activités ?

Nous avons pris ce texte comme une occasion d’être présent sur le terrain pour développer les entreprises de ce secteur. Un des enjeux est aujourd’hui : comment donner envie de développer l’ESS et comment favoriser ce développement ? Il y a beaucoup d’acteurs en Ile-de-France, il faut donc articuler nos actions en bonne intelligence. Nous devons déterminer comment accompagner les porteurs de projet en lien les uns avec les autres. C’est important pour permettre aux entrepreneurs de s’y retrouver. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour coordonner ce réseau d’acteurs.

Pourquoi avoir créé le concours Créatrices d’avenir, dont les lauréates de la 4e édition ont été révélées le 9 décembre 2014 ?

Ce concours s’inscrit dans le cadre de notre mission d’intérêt général. Il y a actuellement 30 % de femmes à l’échelle nationale parmi les créateurs d’entreprises et 38 % dans notre réseau francilien. C’est pourquoi l’égalité des chances en matière de création d’entreprises fait résonner le projet même de France Active. Notre réseau porte d’ailleurs pour l’Etat un outil d’incitation à la création dédié aux femmes.  Nous avons lancé ce concours qui a reçu cette année 270 candidatures franciliennes pour toutes ces raisons. Permettre à plus de femmes de devenir créatrices d’entreprises est indispensable pour le dynamisme économique.

En mettant également en avant des exemples réussis de création d’entreprises et des parcours de créatrices exemplaires par leur ténacité et leur inventivité, ce concours joue un rôle incitatif. S’accorder la liberté d’initiative entrepreneuriale représente aujourd’hui un véritable enjeu pour les femmes.

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