Avec le confinement, le silence est tombé sur l’Ile-de-France

Moins de voitures, de trains, d’avions, de chantiers et de fêtes, le confinement revêt un effet silencieux comme le fait savoir Bruitparif le 26 mars 2020, qui a enregistré des diminutions sonores significatives dans la région francilienne.

« Les 150 stations de mesure déployées en Ile-de-France dans des contextes variés sont unanimes : avec le confinement décrété en raison de l’épidémie de covid-19, un silence inhabituel a envahi l’Ile-de-France et notamment sa zone urbaine dense », indique Bruitparif le 26 mars 2020. Depuis le début du confinement, le 17 mars à 12h, le bruit issu de la circulation routière a progressivement diminué comme l’ont noté les appareils de mesure situés à proximité des axes routiers. Ils « ont ainsi enregistré des diminutions moyennes de bruit sur 24 h autour de 3 décibels (dB(A)) le mardi 17 mars, puis autour de 5 dB(A) les mercredi 18, jeudi 19 et vendredi 20 mars et enfin 7 dB(A) samedi 21 et dimanche 22 mars par rapport aux valeurs habituelles ». Soit des baisses respectives de 50 %, 68 % et 80 % des émissions sonores générées par la trafic routier. La nuit, ces baisses peuvent atteindre les 9 dB(A), une réduction de près de 90 %.

« Cumul des bruits liés aux trafics routier, aérien et ferroviaire. À gauche la situation habituelle, à droite la situation au terme d’une semaine de confinement », explique Bruitparif avec les zones de calme (en vert) et les zones considérées comme des situations de bruit excessif (en rouge, rose et violet). © Bruitparif

Les diminutions de bruit sont plus marquées sur le réseau de Paris intramuros que sur les grands axes fait remarquer Bruitparif. « On constate ainsi une diminution moyenne de 7,6 dB(A) pour l’indicateur Lden (niveau moyen pondéré sur 24 h) et de 8,8 dB(A) pour l’indicateur Ln (niveau moyen nocturne) sur la période allant du 18 au 24 mars par rapport à la situation habituelle dans Paris intramuros, alors que ces baisses sont plutôt autour de 5,4 dB(A) et 6,4 dB(A), respectivement pour les indicateurs Lden et Ln, sur les grands axes. »

Boulevard des Batignolles. © Jgp

Si les axes routiers sont moins empruntés et donc plus calmes, il en va de même pour le trafic aéroportuaire avec toutefois des nuances en fonction des couloirs aériens et avec une diminution plus marquée autour d’Orly. « La tendance est également à la baisse pour le bruit en lien avec la circulation ferroviaire […] Selon les résultats des stations permanentes de mesure de Bruitparif situées aux abords des voies ferrées, les baisses vont de 2 à 7 dB(A) pour les indicateurs Lden et Ln. »

 « Des quartiers habituellement animés la nuit, désormais très calmes »                  

Aux axes routiers, ferroviaires et aéroportuaires plus silencieux, viennent s’ajouter les quartiers animés de la Capitale où les bars, restaurants et boîtes de nuit sont légions mais fermés. Les baisses atteignent en moyenne 8 à 16 dB(A) sur le créneau compris entre 22 h et 2 h du matin. « Les soirs de week-end, la chute est encore plus marquée avec de 11 à 20 dB(A) de moins selon les quartiers », précise Bruitparif. Les chantiers à l’arrêt, et particulièrement ceux du Grand Paris express, font également diminuer le niveau sonore en Ile-de-France. Une chute pouvant atteindre les 20 dB(A) aux abords des chantiers de construction, le jour comme la nuit et ceux depuis le 18 mars.

In fine, Bruitparif évoque « un paysage sonore complètement modifié », où il devient possible d’entendre des sons issus de la nature comme les chants des oiseaux ou encore le bruit du vent dans les arbres. « Autant de sonorités qui sont habituellement difficiles à entendre car masquées par le bruit incessant de la circulation et des activités humaines. »

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