Au salon des maires d’Ile-de-France, les élus inquiets pour leurs budgets

A l’image de Stéphane Beaudet, le président de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif), et d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, les élus franciliens ont saisi la tribune offerte par la séance inaugurale du salon de l’Amif pour avertir le gouvernement de leur refus de subir de nouvelles coupes budgétaires.

« Nous ne voulons ni pacte de Cahors ni pacte de stabilité », a martelé Stéphane Beaudet, président de l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif), le mardi 28 juin 2022, lors de la séance inaugurale du Salon de l’Amif, qui se tient pour la première fois au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris (15e arr.).

Stéphane Beaudet, président de l’Amif. © Jgp

Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la maire de Paris. © Jgp

Christophe Béchu, ministre en charge des Collectivités territoriales, lors de l’inauguration du Salon. © Jgp

Le maire d’Évry-Courcouronnes a indiqué que les dotations de l’État pour sa commune avaient décru de 70 % entre 2010 et 2017. Et la municipalité va enregistrer une hausse de ses dépenses d’énergie de 1,7 million d’euros en 2022, selon ses projections actuelles. « Nos équations sont de plus en plus complexes à résoudre », a-t-il poursuivi, à l’intention notamment du ministre en charge des Collectivités territoriales, le maire (Horizons) d’Angers Christophe Béchu, présent à cette table ronde, tout comme le préfet de région Marc Guillaume. Stéphane Beaudet a demandé au représentant du gouvernement qu’il contribue à offrir aux communes « la stabilité et la visibilité dont elles ont besoin pour fonctionner ».

« De nouvelles baisses des dotations de l’État aux collectivités ne sont ni souhaitables, ni soutenables », a estimé pour sa part le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire.

Inflation et guerre en Ukraine

Le ministre en charge des Collectivités territoriales a indiqué qu’en moyenne, « si l’on regarde la photo, au 1er janvier 2022, les collectivités locales vont bien et leur capacité d’épargne s’est améliorée par rapport à 2017. Mais ce qui est important, c’est le film », a-t-il poursuivi, soulignant que les conséquences de l’inflation et de la guerre en Ukraine avaient récemment profondément changé la donne. « Un nouveau pacte de Cahors, pénalisant les collectivités qui choisissent d’augmenter leurs dépenses de fonctionnement au-dessus d’un certain seuil, n’aurait aucun sens aujourd’hui, alors que ces dépenses vont augmenter d’elles-mêmes, compte tenu de l’inflation et de la hausse de la valeur du point d’indice des fonctionnaires qui en résulte », a indiqué Christophe Béchu.

Pour la présidente de la Région Valérie Pécresse, « les deux grands enjeux pour les collectivités locales pour l’avenir sont d’éviter le télescopage entre les contraintes liées aux questions écologiques d’une part et sociales d’autres part ». A propos de la mise en place de la zone à faibles émissions, évoquée notamment par le président de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier, qui a rappelé les différentes actions de la MGP en faveur de la transition écologique et énergétique, Emmanuel Grégoire a estimé que les artisans ne disposant pas d’alternatives au recours à leurs camionnettes thermiques devaient bénéficier de règles d’exceptions et être autorisés à circuler à l’intérieur de la ZFE.

Le traditionnel coupage du ruban. © Jgp

La toujours ministre de la Transition écologique Amélie de Montchalin était présente au Salon des maires d’Ile-de-France, mardi 28 juin 2022. © Jgp

Valérie Pécresse. © Jgp

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