A St-Germain-en-Laye, le forage à l’Albien permet de produire du chauffage et de l’eau potable

Mise en service le 6 décembre 2021, la station de production d’eau et de chaleur de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) à partir d’un forage dans la nappe de l’Albien, a été inaugurée lundi 14 février 2022. Cet équipement, porté dans le cadre d’un partenariat public-privé, va à la fois permettre d’alimenter le réseau de chauffage urbain et de fournir 980 000 m3 d’eau potable par an, soit 30 % de la consommation de la ville.

Entrée en service le 6 décembre dernier et inaugurée lundi 14 février 2022, la station de production d’eau et de chaleur de Saint-Germain-en-Laye construite sur le nouveau site de forage à l’Albien de la commune des Yvelines présente la particularité de permettre une double valorisation de l’eau pompée dans cette nappe se situant sous le bassin parisien. En effet, outre une installation de géothermie qui va alimenter le réseau de chauffage urbain en énergie renouvelable, cet équipement comprend une unité de déferrisation et de potabilisation en capacité de produire 980 000 m3 d’eau potable par an.

Vue extérieure de la station de production d’eau et de chaleur de Saint-Germain-en-Laye. © Jgp

Ce projet a vu le jour dans le cadre d’un partenariat public-privé liant la commune de Saint-Germain-en-Laye, la Saur et la Banque des territoires. Ainsi, afin de réaliser, exploiter et entretenir ce forage à l’Albien, une Semop (société d’économie mixte à opération unique), Caliti, a été créée en novembre 2019. Son capital (850 594 euros) est réparti entre la Saur (51 % des parts), la Ville (34 %) et la Banque des territoires (15 %). « Il aura fallu trois ans pour obtenir toutes les autorisations et réaliser les travaux », a rappelé Patrick Blethon, président exécutif du groupe Saur, en saluant un « projet très important qui va permettre de faire passer de 50 à 80 % la part d’énergie renouvelable sur cette zone d’ici à 2024″.

Entrée de la station de pompage du forage à l’Albien de Saint-Germain-en-Laye. © Jgp

16 200 MWh injectés dans le réseau de chaleur en 2024

« Le forage, jusqu’à 600 m de profondeur, a démarré en septembre 2020 et a été achevé en février 2021″, a expliqué Eric Couchot, ingénieur chargé d’affaires de la Saur, lors de la visite de l’installation en amont de l’inauguration officielle. Ce nouveau forage vient remplacer celui implanté jusqu’alors sur la commune voisine du Pecq, en bord de Seine, en zone inondable et dans un secteur difficile d’accès (*). L’eau captée, à environ 100 m de profondeur, d’une température de 28/29°C, passe dans deux échangeurs puis est ensuite renvoyée dans l’usine dans trois pompes à chaleur d’une puissance d’1 MW chacune, soit 3 MW en tout ».

Echangeur de chaleur. © Jgp

L’une des trois pompes à chaleur, d’une puissance d’1 MW. © Jgp

Cette installation de valorisation thermique (IVT) fournira 6 800 MWh de chaleur sur la période 2021-2024 puis, après 2024, plus de 16 200 MWh qui seront injectés dans le réseau de chaleur urbain. Grâce à cette nouvelle source de chaleur, une extension du réseau de chaleur urbain (RCU) qui verra sa part d’énergie renouvelable passer de 50 à quasiment 80 % a été effectuée.

L’eau brute résiduelle est, elle, traitée dans l’unité de déferrisation et vendue à la collectivité. Ce sont ainsi 980 000 m3 d’eau potable qui vont être pompés chaque année, soit 30 % de la consommation de la ville de Saint-Germain-en-Laye, qui viendront en déduction d’un achat d’eau auprès de Suez.

L’eau brute résiduelle est traitée dans l’unité de déferrisation et de potabilisation. © Jgp

« Bel exemple de collaboration public-privé »

Grâce à cette station, dont le montant des travaux s’est élevé à 5,14 millions d’euros et ont bénéficié de subventions de l’agence de l’eau Seine-Normandie, de l’Ademe et de la région Ile-de-France, « une commune comme la nôtre a la capacité de maîtriser davantage son mix énergétique et sa production d’eau, a commenté Arnaud Péricard, maire (DVD) de Saint-Germain-en-Laye. Se dire qu’aujourd’hui, la Ville est propriétaire de près de 40 % de sa production d’eau est un plus et un atout pour l’avenir. Se dire également que dans le mix énergétique que l’on propose on va monter jusqu’à 80 % d’énergie propre et que ce mix énergétique a vocation à se propager le plus possible dans la ville ». L’élu a conclu que l’inauguration de ce projet, qui allait « en appeler bien d’autres pour nous emmener sur le chemin de la résilience » constituait un « beau marqueur pour lancer cette année 2022 ».

Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye. © Jgp

C’est aussi, pour Patrick Blethon, un « bel exemple de collaboration public-privé », un point sur lequel a également insisté Richard Curnier, directeur Ile-de-France de la Banque des territoires : « ce partenariat avec Saur et la commune de Saint-Germain-en-Laye est novateur à la fois sur le plan technique pour la production de chaleur et d’eau potable, mais aussi sur le plan juridique et financier avec le montage d’une Semop qui allie le public et le privé ».

Inauguration de la station de production d’eau et de chaleur de Saint-Germain-en-Laye avec notamment, au centre, Patrick Blethon, président exécutif du groupe Saur, Arnaud Péricard, maire de Saint-Germain-en-Laye, et Richard Curnier, directeur Ile-de-France de la Banque des territoires. © Jgp

 

(*) Chaque année, dans le cadre des quotas des collectivités, Saint-Germain-en-Laye a l’autorisation de pomper dans la réserve stratégique de l’Albien, dont l’exploitation est très encadrée. Le nouveau forage vient, de fait, remplacer celui du Pecq, désormais fermé.

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