A Marcoussis, Roland Lescure engagé pour une France industrielle post-carbone

Pour son premier déplacement en tant que ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure s’est rendu ce lundi 12 février à Marcoussis, dans l’Essonne, pour visiter la plus grande centrale photovoltaïque d’Ile-de-France. Un symbole, pour le ministre, pour qui « il ne pourra y avoir d’industrie verte sans énergie verte ».

Pour son premier déplacement comme ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle après la nomination du gouvernement Attal, Bruno le Maire s’était rendu sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines.

Roland Lescure avec le président du Sigeif Jean-Jacques Guillet. © Jgp

Reconduit dans ses fonctions le 9 février dernier et recevant dans son escarcelle l’énergie, Roland Lescure s’est rendu ce lundi 12 février 2024 sur la ferme solaire de Marcoussis (Essonne), la plus grande centrale photovoltaïque de la région. Une manière de donner le change après l’appel du pied au secteur nucléaire réalisé par son ministre de tutelle ?

Un projet qui coche (presque) toutes les cases

« Il s’agit d’un projet qui coche presque toutes les cases », explique le ministre. Il a en effet été partiellement financé par des citoyens, notamment par les habitants de la commune, à hauteur de 528 000 euros : « il faut s’assurer que les populations locales soient à bord », souligne le ministre. La centrale solaire a surtout été réalisée en un temps record : quatre ans entre la désignation d’un énergéticien exploitant en 2017 (la Compagnie du vent, rachetée par la suite par Engie) et son inauguration en 2021, malgré les difficultés liées à la présence d’une ligne haute tension et du pavillon royal de Marcoussis dans les environs. Une période assez courte, comparée aux sept à neuf ans en moyenne pour réaliser un parc éolien, par exemple.

« L’objectif, c’est d’aller vite », assure le ministre, qui promet une publication des décrets d’application de la loi Industrie d’ici au printemps. Des décrets attendus notamment pour réformer les procédures d’autorisation environnementale relatives à l’installation de sites de production d’énergies renouvelables.

« Initiative exceptionnelle »

Le site de Marcoussis est enfin exemplaire dans son volet agricole : 200 brebis y pâturent parmi les panneaux photovoltaïques. « Les panneaux gardent l’humidité l’été et permettent à l’herbe de pousser. Il y a plus de végétaux que s’il n’y avait rien », résume Sylvain Girard, de l’entreprise Ecomouton, qui exploite le troupeau de Marcoussis.

Le site de Marcoussis. © Jgp

200 brebis pâturent parmi les panneaux photovoltaïques. © Jgp

Seule une case n’est pas cochée : celle de l’origine de la fabrication des panneaux, qui viennent en majorité de Chine. « C’est le défi majeur auquel on doit répondre : fabriquer des panneaux photovoltaïques français. Si on souhaite développer l’industrie verte, on a besoin d’énergie verte. C’est tout le défi qui justifie le rassemblement de l’industrie et de l’énergie dans un seul ministère », explique encore Roland Lescure.

Les deux « gigafactories », qui doivent ouvrir, l’une à Fos-sur-Mer, et l’autre à Sarreguemines, en Moselle, respectivement portées par la start-up Carbon et le groupe Holosolis, devraient répondre à cet impératif, selon lui. « Pour mon premier déplacement en tant que ministre, je suis heureux de saluer une initiative exceptionnelle, qui rassemble État, citoyens, collectivités et industrielle », conclut, au milieu des moutons et des panneaux solaires, le ministre, qui souhaite voir ce type de projets se multiplier, en Ile-de-France et ailleurs.

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