L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) publie une liste détaillée de 32 sites de baignade identifiés dans la Seine et la Marne, présentée à l’occasion du Comité de pilotage du 21 mars dernier.
L’organisation d’épreuves de triathlon et de nage en eau libre dans la Seine à l’occasion des JOP 2024 aura été le véritable catalyseur d’une dynamique collective qui aboutit, aujourd’hui, à la publication d’une liste de sites « potentiels » qui pourraient s’ouvrir à la baignade dans un futur proche. Au total, 32 sites ont été identifiés dans 26 villes traversées par la Seine ou la Marne : 27 lieux de baignade localisés dans la métropole du Grand Paris (MGP), un en Seine-et-Marne (Chelles) et quatre en Essonne.
La liste, détaillée dans une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), a été présentée le 21 mars dernier à l’occasion du comité de pilotage « Préparation de l’ouverture des sites de baignade en héritage des Jeux olympiques et paralympiques », coprésidé par le préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris, Marc Guillaume, la maire de Paris Anne Hidalgo et le président de la MGP, Patrick Ollier. Elle recense des sites que certaines communes souhaiteraient ouvrir à la baignade dès l’été 2025.
Cette dynamique de « reconquête du fleuve et de ses berges » a été initiée dès le premier comité de pilotage organisé en 2016 sur le thème de la qualité de l’eau et de la baignade. Depuis, de nombreuses collectivités se sont emparées du sujet. « Se baigner dans la Seine est devenu possible dans l’imaginaire collectif et cette envie n’a fait que grandir », résume Amélie Noury, architecte-urbaniste et cheffe de projet à l’Apur, qui reconnaît que la perspectives d’épreuves en Seine à l’occasion des JOP a été l’élément déclencheur. Puis « le besoin d’afficher cet héritage pour l’après-Jeux est vite apparu ».
Le rapport à l’espace public a changé
Avant la désignation de Paris comme ville hôte des JOP 2024, « personne n’imaginait qu’on pourrait le faire si tôt », ajoute Patricia Pelloux, directrice adjointe de l’Apur. Rapidement, les communes concernées y ont vu un moyen de répondre à « une envie d’espace de nature en ville » qui se faisait plus pressante. De la même manière que l’on n’imaginait pas s’asseoir sur des pelouses urbaines il y a quelques années de cela, demain, mettre les pieds dans l’eau, voire se baigner, pourrait devenir une évidence pour beaucoup, estime Patricia Pelloux.
Ce changement d’approche, précise Amélie Noury, doit aussi beaucoup au changement climatique : « les étés sont de plus en plus chauds et le rapport à l’espace public, à la nature en ville a changé, notamment chez les élus ».
Les sites parisiens seront les premiers accessibles
Les premiers sites potentiellement accessibles au public dès l’été 2025 sont les trois sites parisiens du port de Bercy (12e arr.), du Bras Marie, Parc rives de Seine (4e) et du Bras de Grenelle, Ile-aux-Cygnes (15e), pour lesquels les études sont déjà engagées, y compris sur la maitrise d’œuvre. Hors du périmètre parisien, les sites les plus mûrs se situent essentiellement le long de la Marne, « là où la navigation commerciale est la moins intense », souligne Patricia Pelloux, et l’accessibilité plus aisée. Un territoire qui jouit d’une certaine antériorité sur ces questions-là, explique Amélie Noury, « grâce à l’action historique du syndicat mixte Marne vive ». Quant aux zones qui jalonnent la Seine aval, « tout dépendra à la fois de la qualité de l’eau, de l’état d’avancement des études et du portage politique ». Un emplacement tel que celui de l’Ile-Saint-Denis pourrait, par exemple, émerger plus rapidement que d’autres.
Pour chacun des sites, quelle que soit sa localisation, la question de la mixité des usages sera centrale. Des endroits « avec des niveaux de contraintes variables » où des aménagements vont être nécessaires pour sécuriser la baignade. « Pour les sites parisiens, on ne pourra pas se contenter d’une simple ligne de bouée », illustre Amélie Noury.