X. Lemoine : « Développer l’économie circulaire, un enjeu économique autant qu’environnemental »

Le 28 octobre 2016, le Rendez-vous de l’économie circulaire était co-organisé par la ville de Paris et la métropole du Grand Paris au Palais Brongniart (Paris, 2e arr.). Xavier Lemoine, maire (Parti chrétien-démocrate) de Montfermeil et conseiller métropolitain à l’économie circulaire, a détaillé à cette occasion comment la jeune métropole se mobilise sur le sujet.

Un an après des Etats généraux de l’économie circulaire et un pacte signé par 22 collectivités franciliennes, quoi de neuf sur le sujet ?

Un nouvel acteur important a émergé : la métropole. La ville de Paris et quelques collectivités pionnières ont initié un travail remarquable avec 240 partenaires différents qui a donné lieu à un livre blanc contenant 65 propositions concrètes. Le principe : comment lors de la création d’un service ou d’un produit, minimiser les impacts négatifs sur le climat, les ressources de la planète, les conséquences sociales et sociétales ? On renoue avec la responsabilité. Le premier bilan organisé un an après ces états généraux l’a été sous la double égide de la ville de Paris, du fait de son avance sur ces questions, et de la métropole du Grand Paris en raison de la pertinence de l’échelle. La naissance de la métropole a créé une échelle institutionnelle cohérente.

Xavier Lemoine

Xavier Lemoine, maire (PCD) de Montfermeil est conseiller métropolitain à l’économie circulaire – DR

Comment la Métropole peut-elle agir ?

Quand la métropole est donneur d’ordre, comme pour l’appel à projets « Inventons la métropole », elle intègre ces exigences parmi les critères de sélection des projets. Par ailleurs, il y a tout un travail d’acculturation des élus à mener. Et la métropole s’est d’ores et déjà organisée pour être efficace sur ce sujet. Nous avons demandé aux 131 communes et aux 12 territoires de désigner un référent politique et un référent technique sur l’économie circulaire. Nous créons un groupe de travail représentatif des élus de la métropole, auxquels se joindront des personnalités qualifiées pour mettre tout le monde à niveau sur ces thématiques complexes. Un site Internet collaboratif va être créé d’ici début 2017. Il présentera les 65 propositions du livre blanc, qui seront enrichies, amendées par d’autres expériences afin d’inspirer d’autres territoires. Enfin un partenariat va être noué avec l’Institut de l’économie circulaire afin de bénéficier des avancées de la réflexion et des pratiques au niveau national sur ce sujet. Des événements nationaux et internationaux seront organisés.

Ces sujets ont longtemps été portés par les Verts. Quels échos rencontrent-ils chez les autres élus et les acteurs économiques ?

Aujourd’hui, le problème concerne tout le monde, et il faut aller au delà de ces contingences politiciennes. Il y a nécessité d’agir car il y a urgence – pour la planète, ses ressources, le climat -, mais aussi parce que les acteurs économiques qui ne prendront pas le virage seront déclassés brutalement. Dans le cadre de la métropole du Grand Paris, nous avons fait le choix de rattacher l’économie circulaire à la commission développement économique. La mutation est lancée. Ceux qui mettront sur le marché des produits ayant des impacts environnementaux et sociaux importants seront désavantagés par rapport à ceux qui auront poussé plus avant la réflexion. Les grands groupes qui ont une expérience internationale, notamment dans les pays nordiques, se sont déjà saisis de ces questions. On ne reconvertira pas la totalité du tissus industriel du jour au lendemain, mais il faut que le monde économique comprenne qu’il y a là une vraie vision, portée par l’opinion publique et par les élus.

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