Un bilan carbone à améliorer pour les trottinettes électriques

Dans une étude de novembre 2019, le cabinet conseil Arcadis estime que la trottinette électrique en free-floating dégrade le bilan carbone des métropoles.

Vélos et trottinettes en libre service ont envahi les rues avec une rapidité qui a pris de court les pouvoirs publics. La mairie de Paris a depuis repris la main sur le sujet dont s’est aussi saisie la loi d’orientation des mobilités qui vient d’être adoptée. Le temps est venu d’évaluer les conséquences de ces nouvelles mobilités, notamment environnementales. Arcadis s’est donc penché sur les trottinettes électriques et dresse un constat peu favorable.

Plus de de la moitié des émissions de CO2 des trottinettes provient de leur fabrication et de leur transport. © Jgp

Selon leur étude, « avec une émission de plus de 105 g d’équivalent CO2 au kilomètre par passager », ce mode de transport est aussi polluant qu’une voiture avec trois personnes à bord. Plus de la moitié de ce chiffre provient de la fabrication et du transport de ces équipements et plus d’un tiers de l’exploitation (récupération dans l’espace public, recharge et réparation hors-site). Les émissions dues à la consommation électrique des batteries sont considérées comme « marginales ».

Pas de substitution à la voiture

Autre défaut de cette solution, elle ne se substitue pas à la voiture mais plutôt à la marche ou au vélo. « A première vue vert, ce nouveau mode de transport contrarie en réalité les efforts déployés par les pouvoirs publics pour réduire l’empreinte carbone des transports », signalent donc les auteurs.

Avec le lancement prochain des appels d’offres pour choisir les opérateurs, les collectivités ont une opportunité intéressante à saisir pour réduire l’empreinte carbone des nouvelles mobilités et améliorer leur gestion sur l’espace public, Nicolas Boffi, city executive Paris d’Arcadis.

Nicolas Boffi, city executive Paris d’Arcadis. © Jgp

Le cabinet conseil liste également une série de leviers d’action afin de rendre ce mode de déplacement plus vertueux. Les acteurs locaux devraient par exemple « fixer une plus grande exigence dans le cahier des charges sur les lieux de fabrication, les matériaux et le taux de recyclage ». Un allongement de la durée de vie des trottinettes et l’optimisation des conditions d’exploitation pourraient également réduire leur bilan environnementale.

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