L’UDI appellera les Parisiens à voter pour le maintien des trottinettes en free-floating lors de la votation du 2 avril prochain. « Il faut réguler et non pas interdire », explique Eric Schahl, président de la fédération UDI de Paris.
« Atterré ». C’est la position du groupe UDI face à la décision de la maire de Paris d’organiser une votation le 2 avril prochain, lors de laquelle les Parisiens seront appelés à dire s’ils souhaitent voir pérennisés ou interdits les opérateurs de trottinettes en free floating (libre-service) dans la Capitale. Une démarche qui trahit, estiment les centristes, un refus d’Anne Hidalgo de prendre ses responsabilités.
Eric Schahl, élu du 8e arrondissement de Paris, président de la fédération UDI de la Capitale et conseiller régional, qui suit ce dossier, affirme « comprendre l’inquiétude des habitants » quant aux conflits d’usages sur l’espace public, la sécurité des piétons et le caractère chaotique du stationnement des trottinettes dans les rues parisiennes. « Mais au lieu d’interdire, il faut réguler », estime-t-il.
Un mode écologique
L’UDI rappelle que les trottinettes génèrent une empreinte carbone très inférieure aux modes de déplacement individuel plus classiques. Le parti d’Hervé Marseille souligne l’erreur que représenterait leur interdiction alors même que les transports en commun demeurent surchargés, pénalisés par une pénurie de chauffeurs notamment.
Alors qu’un Parisien sur sept utiliserait ces véhicules et que les autres métropoles françaises, y compris gérées par des écologistes, à l’image de Lyon, Grenoble ou Bordeaux, ont pris la voie d’une régulation accrue, l’UDI préconise que la ville de Paris opte pour l’ouverture de places de parking supplémentaires dédiées. « Actuellement, la ville compte 15 000 places pour 15 000 trottinettes. Il suffirait de créer 6 000 places supplémentaires, soit 1 000 emplacements, pour résoudre une grande partie du problème », argue Eric Schahl.
Selon l’UDI, les progrès techniques, notamment dans les outils de géolocalisation, permettent désormais de stopper net l’évolution de ces engins dans les zones où l’on déciderait leur bannissement. Enfin, à défaut d’une immatriculation à proprement parler, les centristes proposent que les trottinettes soient numérotées, afin que ceux qui les garent en dehors des emplacements réservés puissent être sanctionnés.
« D’autres groupes politiques sont partagés entre le souhait de voir les Parisiens demander majoritairement le maintien de ce service, infligeant un camouflet à Anne Hidalgo, et une base électorale largement hostile à ces nouvelles formes de mobilité », indique Eric Schahl.
Du côté du groupe LR Changer Paris, on indique que l’on ne donnera pas de consignes de vote, mais on estime également qu’une régulation des trottinettes serait préférable à leur interdiction pure et simple.