Le sénateur (PS) de Paris Rémi Féraud a lancé sa campagne pour les municipales de 2026, baptisée « La gauche pour Paris ». Le président du groupe PS au Conseil de Paris souhaite faire du logement la priorité d’un mandat qui entend cultiver l’écoute des Parisiens. Comme les autres intervenants, l’ancien maire du 10e arrondissement estime qu’Emmanuel Grégoire doit, pour l’heure, se consacrer à son mandat de parlementaire.
Plusieurs centaines de militants socialistes et de nombreux élus et maires d’arrondissement étaient présents mercredi 11 décembre pour le lancement de la campagne de Rémi Féraud. Le sénateur (PS) de Paris, adoubé par Anne Hidalgo, avait choisi le Titi Palacio pour ce premier meeting. Tout un symbole puisque l’établissement appartient à Morland mixité capitale, alias La Félicité, une des réalisations emblématiques de Réinventer Paris. Et qu’accessoirement, il se situe dans la circonscription d’Emmanuel Grégoire, député NFP et candidat déclaré, lui aussi, à la candidature pour la mairie de Paris.
Après l’ouverture de la soirée par le maire (PS) de Paris centre Ariel Weil et les hommages appuyés à l’ancien maire du 19e Roger Madec, disparu brutalement mardi 10 décembre, les différents intervenants ont tous invité Emmanuel Grégoire à se concentrer sur son mandat de parlementaire. En soulignant qu’il existe une probabilité élevée d’une nouvelle dissolution à venir, et donc d’une nouvelle campagne.
C’est la première secrétaire fédérale du PS de Paris, Lamia El Aaraje, qui a eu, sans le nommer, les mots les plus durs à l’endroit de l’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo. L’élue a fustigé, en substance, le manque de clarté de ceux qui « ici s’engagent au sein du Nouveau front populaire, aux côtés de LFI, et là dénoncent toutes compromissions, toutes alliances avec eux ». Pour l’adjointe de la maire de Paris à l’urbanisme, qui a manié l’anaphore, « il n’est pas acceptable » de soutenir un parti qui entend remettre en cause la loi sur l’apologie du terrorisme, « pas acceptable » de s’allier avec des voix qui affirment ne pas être Charlie, ou entretiennent l’ambiguïté sur leur condamnation de toutes formes d’antisémitisme. Rémi Féraud a indiqué, pour sa part, qu’il confirmait sans hésitation son intention de ne s’allier avec La France insoumise, « ni au premier ni au second tour » comptant bien, en revanche, parvenir à une candidature rassemblée avec les autres formations de la gauche.
Ambitions collectives
« Pour être candidat, il faut de l’ambition, il faut de la volonté, il faut de la détermination. J’en ai, mais je ne les conçois que comme collectives », a déclaré Rémi Féraud en ouverture d’un discours célébrant les valeurs de la gauche, dans une posture se voulant à la fois engagée et humble. L’ancien maire du 10e a affirmé son attachement à l’écoute des électeurs et des Parisiens dans leur ensemble. « Bien sûr que tout ce que nous avons fait n’est pas parfait. Mais j’assume tout. Et je le revendique même », a poursuivi l’élu, qui a dit sa fierté face au bilan des mandats précédents et actuel. « On ne va pas s’excuser des berges de la Seine piétonnes, s’excuser de l’éradication de l’habitat insalubre, ou s’excuser en matière de sécurité, alors que c’est nous qui avons créé une police municipale, a-t-il scandé. On ne va pas s’excuser en matière de propreté alors que nous, nous croyons au service public et que nous défendrons toujours ses agents ».
Rémi Féraud a déclaré vouloir employer le prochain mandat « à améliorer encore l’efficacité du service public, y compris pour rendre Paris plus propre et plus sûr ». En décochant des flèches parfois acerbes en direction de ses rivaux. « Nous n’avons qu’un adversaire, c’est la droite, a-t-il notamment déclaré. La droite, celle qui prétendait mettre la ville de Paris sous tutelle et qui se retrouve désormais devant une commission d’enquête parlementaire pour avoir ruiné les finances publiques du pays ».
L’ancien maire du 10e a attaqué également une droite « qui a la triste idée de vouloir faire payer l’entrée de Notre-Dame de Paris et qui sacrifie, c’est bien plus grave, le projet de Mémorial du terrorisme, montrant à quel point elle n’a pas Paris au cœur ». Il s’en est pris à « la droite qui ne veut jamais de nouveaux logements sociaux, celle qui insulte, qui inquiète et qui, rappelons-le, est mise en examen pour corruption », sans citer le nom de la maire du 7e, qui tenait elle aussi une réunion ce mercredi soir, sur le surtourisme.
Rémi Féraud a réaffirmé sa volonté d’étendre la zone à trafic limité (ZTL) à l’ensemble de la Capitale, souhaitant faire de Paris une « véritable ville-jardin ». Le sénateur a indiqué également que, s’il ne fallait retenir qu’une de ses priorités, ce serait le développement du logement, notamment privé.
« Nous avons une exigence de créativité, d’intelligence collective, a-t-il conclu, qui ne nous empêche pas d’être fidèles à nos réalisations. Et cette créativité, elle doit nous permettre de garder un temps d’avance sur toutes celles et ceux qui n’aborderont cette campagne électorale que comme un tremplin pour leur carrière politique personnelle ».