Reconstruction de Notre-Dame de Paris : Jean-Louis Georgelin dément les rumeurs

Le président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris a assuré, le 5 janvier 2020 sur Cnews, qu’aucune décision sur la reconstruction de la voûte et de la flèche n’était prise et ne le serait tant que l’état de péril de l’édifice ne sera pas levé et les études bouclées.

Si les rumeurs vont bon train concernant la reconstruction de Notre-Dame de Paris en partie détruite par l’incendie d’avril 2019, le général Jean-Louis Georgelin vient de les démentir les unes après les autres lors du Grand rendez-vous de ce dimanche 5 janvier coorganisé par Cnews, Les Echos et Europe 1.

Le général Jean-Louis Georgelin.

« Notre-Dame est toujours en état de péril », a rappelé le président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Cela signifie qu’elle présente toujours un risque d’effondrement ». Lorsque cet état de péril sera levé, débuteront les études, la passation des marchés avec les entreprises – la cathédrale étant placée sous le régime de l’urgence impérieuse, la désignation des entreprises chargées des travaux sera accélérée -, puis les travaux, probablement à la mi-2021.

Aussi les informations qui circulent à ce stade n’ont aucun fondement. Si tous les trésors de la cathédrale ont été sauvés, à savoir les vitraux, le grand orgue qui doit aussi faire l’objet d’une restauration, les bas-reliefs des XIIIe et XIVe siècles, en revanche, « on ne peut pas encore se prononcer sur l’état de la voûte, ni dire si elle s’effondrera ou pas, a indiqué Jean-Louis Georgelin. Cependant, nous avons été rassurés par le fait que malgré les intempéries, les joints ne se sont pas disloqués comme nous le redoutions, ce qui aurait pu entraîner la chute de pierres. Si nous sommes assez confiants, nous ne sommes pas encore tout à fait rassurés. »

Charpente : le bois n’est pas la seule option

La décision sur la reconstruction de la voûte ne pourra être finalisée qu’une fois le délicat démontage de l’échafaudage de consolidation achevé. Devant se dérouler jusqu’en mai ou juin prochain, l’exercice est à la fois complexe techniquement et dangereux du fait de la présence de plomb. « Parallèlement, il faut lancer des études de restauration et de diagnostic conduites par Philippe Villeneuve, architecte des Monuments historiques, a poursuivi l’ancien chef d’état-major des armées. Quand ces dernières seront terminées, nous pourrons jalonner les travaux à réaliser. »

« Rien ne peut être décidé ni sur le choix d’une charpente en bois ou pas, ni sur la flèche tant que les études ne sont pas bouclées », a indiqué le général Georgelin. ©Jgp

Mais contrairement aux récentes informations sur la réalisation à l’identique de la charpente, « rien ne peut être décidé ni sur le choix d’une charpente en bois ou pas, ni sur la flèche tant que les études ne sont pas bouclées. et que tous les scénarios possibles n’aient pas été envisagés, a martelé le général. On dit qu’il serait moins cher et plus rapide de construire une charpente en bois sans avoir étudié les autres options », a-t-il déploré avant de rappeler qu’aucune des cathédrales endommagées (Chartres, Reims, Nantes, Saint-Denis) n’avait été reconstruite en bois.

« Aucun doute » sur la réouverture de Notre-Dame

Quant à la flèche, le processus qui permettra de procéder à la consultation annoncée sera défini dans les prochaines semaines. Mais avant de reconstruire la flèche, il faut au préalable avoir rebâti la voûte, la charpente et la toiture. Bref, Jean-Louis Georgelin a tenu à insister sur le fait que tant que l’inspection de la voûte ne sera pas terminée, il n’est pas possible de dire avec précision si la promesse de donner un Te Deum dans la cathédrale le 16 avril 2024, soit cinq ans après l’incendie, sera tenue. « Nous y travaillons tous les jours », a-t-il assuré.

De même, le président de la « task force » Notre-Dame, comme il se définit lui-même, a coupé court à l’information diffusée par la chaîne américaine NBC selon laquelle la cathédrale de Paris pourrait ne plus jamais ouvrir au public à cause du niveau de plomb qu’elle concentre. « Je m’inscris en faux contre ce genre de spéculation », a martelé le militaire, assurant que les maîtres d’ouvrage feront tout pour faire en sorte que Notre-Dame puisse rouvrir et soit rendue au culte dans le délai fixé par le président de la République. « Je n’ai aucun doute là-dessus », a-t-il ajouté.

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