La ministre de la Culture est venue mardi 18 juin apporter son soutien à Jean Laussucq et Antoine Lesieur, candidats dans une 2e circonscription de Paris où la droite part divisée pour les prochaines législatives.
Il y aura pléthore de candidats à droite dans la 2e circonscription de Paris (5e, 6e et 7e arr.). Renaissance a choisi de ne pas accorder son investiture au député sortant Gilles Le Gendre, mais à Jean Laussucq, adjoint à la maire du 7e arrondissement Rachida Dati, avec pour suppléant Antoine Lesieur, conseiller du Premier ministre Gabriel Attal. Une candidature d’union de la droite et du centre, puisque le binôme bénéficie du soutien d’Ensemble pour la République (qui regroupe Renaissance, le Modem, Horizons, le Parti radical et l’UDI) et de l’investiture des Républicains. Mais le député sortant, le macroniste Gilles Le Gendre, a annoncé qu’il maintenait sa candidature. Romain Marsily représentera Nouvelle énergie, la formation du maire de Cannes, président de l’Association des maires de France David Lisnard. Ce qui n’a pas l’heur de plaire à Rachida Dati, qui l’a fait savoir mardi soir dans un café du 6e arrondissement, où la ministre de la Culture était venue défendre son fidèle lieutenant.
« Monsieur Lisnard fait partie de ces gens qui pensent avoir un destin. Moi je pense que ce n’est pas le cas. Mais il a besoin d’argent pour payer sa campagne. Il se fiche de perdre. Ce qu’il veut, c’est gagner 1,50 euro par voix. Cela nuit à la République. C’est honteux. Ce n’est pas digne, ce n’est pas à la hauteur de la situation », a martelé l’ancienne Garde des Sceaux.
« Une campagne de mobilisation »
« Cette campagne, c’est une campagne de mobilisation, une campagne de responsabilité. J’en appelle à la responsabilité, à la mobilisation pour amplifier la dynamique », a poursuivi Rachida Dati, qui a vanté le bilan d’Emmanuel Macron, évoquant la réindustrialisation du pays ou le dédoublement des classes. La ministre de la Culture a aussi justifié le fait que Gilles Le Gendre n’ait pas été bénéficiaire de l’investiture de son parti : « Il n’a pas voté certains textes de la majorité présidentielle, a indiqué Rachida Dati. Et depuis 2022, il a été très critique vis à vis du gouvernement. Moi, je suis très à l’aise, je n’ai rien demandé. Mais Jean [Laussucq] est élu ici depuis très longtemps et Antoine [Lesieur] de la même manière. Quand les périodes politiques sont compliquées, et c’est le cas, on doit serrer les rangs, sans états d’âme ».
« L’élection qui se joue maintenant préfigure aussi, dans les trois arrondissements concernés, un renouvellement politique pour les élections municipales de 2026, a souligné Jean Laussucq. Les enjeux à Paris sont énormes. On le sait, on le répète à longueur de Conseil de Paris. Les enjeux nationaux qui se jouent maintenant en 2024 sont tout aussi importants ».
Le candidat soutenu par LR et Ensemble pour la République a évoqué la conviction de la municipalité du 7e arrondissement de la nécessité de développer le logement intermédiaire au sein de la Capitale. « On a beaucoup réfléchi avec Rachida Dati dans le 7e, à la manière dont on pourrait développer l’offre du logement intermédiaire ; les lois qui étaient en préparation à ce sujet sont extrêmement intéressantes. Le logement intermédiaire à Paris, ça reste un angle mort, un angle mort du logement social et un angle mort du logement tout court. A Paris, soit vous êtes en logement très social et vous êtes aidé, subventionné, soit vous êtes vraiment très riche et vous pouvez vous loger dans le privé », a-t-il déploré.
Félicité Herzog de Cossé Brissac, auteure d’Une brève libération, dirigeante de Vivendi, se présente également dans la 2e circonscription de Paris « pour participer à la mobilisation contre les extrêmes, qui sont aux portes du pouvoir ». Proche des LR, la fille de Maurice Herzog ne bénéficie pas de l’investiture des Républicains. Melody De Witte, collaboratrice parlementaire, défendra les couleurs du Rassemblement national dans cette circonscription tandis qu’Ornella Evangelista représentera Reconquête.
A gauche, le Nouveau front populaire sera représenté par la socialiste Marine Rosset, tandis que Charline Joliveau se présente sous la bannière Lutte ouvrière.