Patrick Ollier, président de Seine Grands Lacs, entouré de nombreux élus locaux et de représentants de la préfecture, a appuyé mercredi 15 janvier en milieu de journée sur le bouton de mise en service des pompes d’alimentation en eau du casier-pilote de la Bassée. L’équipement doit permettre de réduire de 10 à 15 cm le niveau de la Seine en cas de forte crue.
Les chiffres donnent la mesure du projet : le casier-pilote de la Bassée, dont la première mise en eau a démarré mercredi 15 janvier 2025, s’étend sur quelque 360 ha à l’est de Montereau en Seine-et-Marne, à la confluence de la Seine et de l’Yonne (*). Ses 7,6 km de digues à remblais végétalisés et ses huit pompes (dont une de secours), doivent permettre de pomper dans la Seine, qui borde son périmètre, 10 millions de m3 d’eau en trois jours. Et, partant, de réduire le niveau de la Seine entre Montereau et Paris de 10 à 15 cm. Pas de quoi éviter les dégâts en cas de très forte crue, du niveau de celle de 1910. Mais assez pour réduire considérablement l’impact d’un tel évènement sur les réseaux, électriques ou de transport, notamment. « C’est le plus important ouvrage hydraulique construit depuis 35 ans pour mieux protéger les riverains de la Seine en Ile-de-France contre les inondations », a souligné Patrick Ollier.

Patrick Ollier mercredi 15 janvier lors de la première mise en eau du casier-pilote de la Bassée. © Jgp

Les 7,6 km de digues à remblais végétalisés et ses huit pompes (dont une de secours), doivent permettre de pomper dans la Seine, qui borde son périmètre, 10 millions de m3 d’eau en trois jours. © Jgp
« Cette mise en eau-test de l’ouvrage est une étape essentielle pour s’assurer que toutes les constructions et équipements fonctionnent correctement. Cette procédure se déroulera sur environ sept semaines, en sept phases », souligne l’Établissement public territorial de Bassin Seine Grands Lacs, maitre d’ouvrage de cet équipement dont la Métropole a financé 50 des 114 millions d’euros du coût.
Sternes et muscardins
Le casier-pilote, réalisé en deux ans et demi, ne sera activé qu’en cas de très forte crue, ce qui doit permettre à ses usagers, pécheurs, chasseurs, promeneurs, de continuer de l’utiliser la plupart du temps. Les jours précédents, des opérations d’effarouchement, notamment sonore, ont fait fuir les animaux de la zone. L’ensemble des personnes s’en approchant reçoit par ailleurs un SMS diligenté par la préfecture l’informant de la mise en eau du casier et de l’interdiction formelle de pénétrer l’espace entouré de digues.
L’ouvrage est doté de deux stations de relevage permettant d’éviter les remontées d’eau dans les caves des habitations environnantes. Ces pompes sont reliées à des drains situés à l’extérieur du périmètre du casier. « Le remplissage du casier exerce une pression sur le sol qui peut faire remonter l’eau vers la surface en dehors du périmètre de l’ouvrage », explique Baptiste Blanchard, directeur général de Seine Grands Lacs.
La Métropole a orchestré un plan de protection de la biodiversité pour accompagner ce chantier. 120 ha ont ainsi bénéficié d’une restauration écologique, avec recréation de zones humides, de roselières, lutte contre les espèces invasives et protection des animaux tels que les sternes ou les muscardins.
Avec les quatre lacs réservoirs de Seine Grands Lacs (lac du Der-Chantecoq, lac Amance et lac du Temple, lac d’Orient, lac de Pannecière), ce vaste équipement complète le dispositif de prévention des crues et de régulation de l’étiage de l’établissement public territorial de bassin. Ces quatre lacs permettent de stocker 800 millions de m3 d’eau et garantissent, l’été, la navigabilité de la Seine.
Patrick Ollier a rappelé que, depuis son accession à la présidence de Seine Grands Lacs, l’établissement avait décuplé son action de prévention des inondations. Ainsi, les projets de zones d’expansion de crues (ZEC), qui permettent aux fleuves et rivières de déborder dans les champs en cas de crue, sont passés de 6 à 212. En particulier grâce à l’indemnisation des agriculteurs dont les terres subissent ces sur-inondations et que la métropole du Grand Paris indemnise désormais à raison de 1 000 euros l’hectare.
La Métropole finance la compétence de gestion des milieux aquatiques de prévention des inondations (Gemapi), que lui confère la loi, grâce à une taxe dédiée, dont le produit est passé de 3 millions en 2018 à 30 millions d’euros aujourd’hui. « Cela représente cinq euros par foyer et par an, alors que la moyenne en France est de 12 euros », a souligné le président de la Métropole.
(*) sur les communes de Balloy, Châtenay-sur-Seine, Égligny et Gravon.
Maitres d’œuvre : Antéa groupe et Ecosphère
Entreprises générales et génie civil : Spie Batignolles, Terelian, Net, Charier
Architecte : Ateliers 2/3/4/




