Les différents intervenants d’une table ronde organisée le 22 novembre par le pôle métropolitain Bourgogne Sud Champagne Porte de Paris dans le cadre du 105e Salon des maires ont insisté sur la nécessité d’une unification de leurs efforts face aux multiples défis de la gestion des fleuves et rivières compte tenu du réchauffement climatique.
Les élus du pôle métropolitain Bourgogne Sud Champagne Porte de Paris avaient invité mercredi 22 novembre le président de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier, également président de l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs, à participer à une table ronde sur les enjeux de ce territoire en 2050.
François Baroin a expliqué en préambule de cette rencontre que la création de ce pôle métropolitain visait à fédérer ses membres pour disposer d’un interlocuteur unique, capable de dialoguer avec les régions Grand Est, Champagne-Lorraine et Ile-de-France, de même qu’avec la métropole du Grand Paris.
L’ancien ministre, maire (LR) de Troyes, président de Troyes Champagne métropole, a souligné au passage que la création de la région Grand Est et le rattachement de l’Aube à cette nouvelle entité administrative, née de la fusion des anciennes régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, avait constitué pour lui une aubaine en matière de financement des infrastructures mais aussi en faveur de l’éducation ou de l’enseignement supérieur.
Tensions sur la ressource hydrique
Lors de cette table ronde, Christian Lecussan, vice-président du comité de bassin Seine-Normandie et président de la Fenarive (*), qui regroupe des acteurs industriels autour de la problématique de la gestion de l’eau, a rappelé les tensions sur la ressource hydrique provoquées par le réchauffement climatique. Il a invité l’ensemble des acteurs à agir ensemble pour affronter ces défis, rappelant, par exemple, que 200 communes françaises avaient dû être approvisionnées en eau potable par camions-citernes en 2022. Il a évoqué les 1,8 milliard de m3 d’eau prélevée qui n’arrivent pas aux compteurs, autrement dit qui sont gaspillés, soit l’équivalent de près de la totalité de l’eau consommée par l’industrie en France chaque année (2,2 milliards de m3). « Seule une volonté politique affirmée peut résoudre ces difficultés, pour pousser les acteurs à coopérer davantage et à accélérer », a-t-il martelé.
Christian Lecussan a souligné également la nécessité de faire œuvre de pédagogie, d’éducation, pour provoquer des changements de comportement auprès du grand public, notamment dans le sens d’une consommation plus modérée. La France, avec 148 litres d’eau consommée par jour et par habitant, se classe devant l’Espagne (132 l) ou l’Allemagne (122 l). « La parole est écume sur la vague, l’action est goutte d’or », a-t-il cité en guise de conclusion.
Prévention des crues
Stéphane Martinelli, président du pôle métropolitain et de l’agglomération de Chaumont, et Patrick Ollier ont tous deux, à leur tour, insisté sur la nécessité de « mieux travailler ensemble ». Le second a rappelé sa conviction de l’opportunité du rapprochement entre la MGP et l’EPTB Seine Grands Lacs, compte tenu des moyens de la Métropole et de l’exercice par l’établissement public de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de protection contre les inondations (Gemapi) que lui confère la loi. Une compétence Gemapi qui autorise la Métropole à lever une taxe éponyme, pour financer notamment les actions nécessaires pour lutter contre les inondations résultant des crues.
Patrick Ollier a souligné à ce sujet la politique d’indemnisation des agriculteurs acceptant de voir leurs champs inondés pour faire baisser l’étiage, mise en place depuis peu. Il a rappelé l’intérêt du casier-pilote de la Bassée, qui doit faire baisser le niveau de la Seine de plusieurs centimètres en cas de crue. Le président de Seine Grands Lacs a rappelé sa volonté « non pas de prendre quoi que ce soit aux élus des territoires du bassin amont de la Seine, mais au contraire de les aider dans leurs politiques de gestion des fleuves et des rivières et de protection contre les inondations ».
* Fénarive : Fédération nationale des associations de riverains et utilisateurs industriels de l’eau