Plaine Centrale Haut Val-de-Marne Plateau Briard : allier zones rurales et centres urbains

Territoire hétéroclite comprenant, tout à la fois, la ville-préfecture Créteil, le deuxième port d’Ile-de-France à Bonneuil, et des communes quasi rurales, le T11 a plusieurs défis à relever : répartir plus également transports, services et activité économique, tout en créant les conditions d’une entente politique après une présidence disputée.

Le T11 n’a pas voulu se hâter. S’il n’a pas encore de nom, c’est parce que ce territoire du Val-de-Marne entend consulter ses habitants, invités à faire part de leurs propositions d’ici juin. Une façon de légitimer cette nouvelle intercommunalité, née d’un découpage assez contesté. Le T11, en effet, est tout à la fois le territoire le moins peuplé de la nouvelle métropole, mais aussi l’un des plus vastes et des plus hétéroclites. Les trois villes de l’ancienne communauté d’agglomération de Plaine Centrale – Créteil, Alfortville et Limeil-Brévannes – représentent, à elles seules, la moitié de ses 306 000 habitants.

A l’opposé, six municipalités abritent moins de 10 000 âmes. Entre les deux, sept villes moyennes (de 10 à 30 000 habitants), comme Sucy-en-Brie ou Boissy-Saint-Léger. « Nous comptons une grande diversité de paysages », constate Jean-Jacques Jegou, élu (Modem) du Plessis-Trévise et premier vice-président du territoire.

Droite et gauche à égalité

En revanche, 15 des 16 communes – Bonneuil-sur-Marne étant l’exception – faisaient déjà partie d’une intercommunalité : Plaine Centrale donc, le Haut Val-de-Marne et le Plateau Briard. Leurs maires ont donc l’habitude de travailler en concertation. Pour autant, ces intercommunalités avaient choisi des organisations différentes et le nouveau territoire se retrouve aujourd’hui avec une multiplicité de compétences, diverses selon les endroits. « Nous allons, d’ici à la fin de l’année, étudier chacune d’entre elles pour statuer sur celles que nous souhaitons attribuer au territoire », explique le président (PS) du T11, Laurent Cathala. En prenant soin d’associer tous les élus du territoire. Politiquement en effet, « le T11 se trouve dans un rapport de force presque égalitaire entre la gauche et la droite », reconnaît le maire de Créteil, élu par 36 voix contre 34 à Jean-Jacques Jégou qui, sur le papier, partait pourtant vainqueur, mais a souffert de 4 votes blancs ou nuls. Outre une répartition paritaire des vice-présidences, le territoire va mettre sur pied un conseil des maires, « qui sera un lieu de prise en compte des préoccupations de chacun », détaille Laurent Cathala. Il devrait être présidé par Didier Gousset, maire (Modem) du Plessis-Trévise.

Perspective extérieure de la gare de Créteil-l'Echat - Agence Nicolas Michelin et associés.

Perspective extérieure de la gare de Créteil-l’Echat. © Agence Nicolas Michelin et associés.

Autre précaution : les maires des petites communes, qui n’ont qu’un seul représentant au sein du conseil territorial, pourront nommer un de leurs adjoints pour participer aux sept commissions thématiques mises en place, et rester ainsi associés à toutes les discussions. « Enfin, sera mis en place, d’ici à l’été, un observatoire de la vie sociale et environnementale pour permettre aux forces vives de se rencontrer et de s’exprimer », complète Laurent Cathala.

Reste à définir les priorités et les enjeux de ce nouveau territoire. Quels projets imaginer pour un territoire extrêmement dense et bien desservi par les transports et les futures gares du Grand Paris express dans sa partie nord, et beaucoup plus résidentiel au sud, voire à l’est ? « Une partie du territoire souffre d’un déficit d’emplois important », résume Jean-Jacques Jégou, qui poursuit : « la création du T11 est donc l’occasion de développer des synergies. En revanche, s’il se contente de gérer les affaires courantes, le territoire n’aura pas d’intérêt ».

Industries et tourisme

Premier axe de réflexion : favoriser l’irrigation des activités vers les zones où le foncier reste important. « A Alfortville, j’ai, par exemple, une zone d’activités – les Jardins d’Alfortville – à 2,8 km de Paris. Pourquoi ne pas, plutôt, miser là sur le logement, et réfléchir à un transfert des activités un peu plus loin ? », interroge Luc Carvounas, sénateur-maire PS d’Alfortville et vice-président de la MGP. « Nous pouvons tout à fait participer au maintien d’une certaine activité industrielle en petite couronne », renchérit Jean-Jacques Jégou.

Deuxième axe : assumer un certain positionnement « touristique » sur ce territoire, qui compte des forêts mais aussi le domaine de Grosbois, spécialisé dans les courses hippiques et la formation de jockeys. « Le tourisme est indéniablement un marqueur du territoire », estime ainsi Luc Carvounas.

A droite comme à gauche, le volontarisme semble en tout cas être de mise. Luc Carvounas le justifie : « quand la métropole, avec des moyens limités, risque de se trouver coincée entre Paris et la Région, les territoires vont être le vrai étage de la « fusée » métropolitaine ! »

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