Patrice Leclerc pour une Métropole syndicat mixte

Le maire (PCF) de Gennevilliers était récemment l’invité du Club des entreprises du Grand Paris. Il a décrit le schéma institutionnel que le groupe Front de gauche appelle de ses vœux, et qui consiste notamment en la transformation de la métropole du Grand Paris en une simple instance de dialogue et d’échanges, un syndicat mixte sur le modèle de ce qu’était le Forum métropolitain du Grand Paris.

« Nous sommes communalistes », a résumé Patrice Leclerc. Le maire (PCF) de Gennevilliers, président du groupe Front de gauche et citoyens de la métropole du Grand Paris a assumé clairement lundi 22 mai, lors d’une master class du Club des entreprises du Grand Paris présidé par Jacques Godron, sa position sur l’organisation du Grand Paris, estimant souhaitable de voir, à terme, la MGP transformée en un simple syndicat mixte, sans pouvoir de décision ni ressources propres. « Il revient à l’Etat et au législateur de compenser davantage les inégalités territoriales en pondérant la dotation globale de fonctionnement (DGF) », a notamment déclaré l’élu.

Patrice Leclerc. © Jgp

Selon lui, la Métropole présidée par Patrick Ollier n’a pas démérité. Mais Patrice Leclerc voit dans l’espace de dialogue qu’elle offre aux maires de la zone dense le seul intérêt de l’instance. Un lieu de confrontation d’idées, qu’il crédite d’avoir su adopter un schéma de cohérence territorial (Scot) exigeant un minimum de 30 % de pleine terre dans les futurs projets d’aménagement, « ce qui n’était pas évident ». De même, le maire de Gennevilliers, dont 80 % de la superficie est en zone inondable, se félicite du dynamisme dont fait montre la MGP, en lien avec l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands lacs, dans la prévention des inondations et la gestion des milieux aquatiques. Mais la MGP est seulement légitime et adaptée, à ses yeux, à intervenir sur les questions de qualité d’eau et d’air.

Premier à alerter sur les risques sociaux de la ZFE

A ce sujet, Patrice Leclerc a rappelé qu’il avait figuré parmi les premiers à alerter sur les risques d’exclusion que comportait une mise en place de la zone à faibles émissions non accompagnée des mesures d’aides suffisantes pour permettre aux plus modestes d’acquérir un véhicule propre.

L’élu est donc partisan d’une Métropole syndicat mixte, dans laquelle siègeraient à la fois les représentants des communes, des Départements et de la Région. Ce qui ne l’empêche pas, en attendant, de déplorer la faiblesse des ressources de la MGP, rappelant que si celle-ci fixait à son plafond le taux de la taxe Gemapi, elle pourrait prélever 40 euros par habitant, faisant passer le produit correspondant de 20 à 288 millions d’euros.

Concernant le logement, l’élu communiste a déploré l’envolée des prix, rendant la résidence dans Paris inaccessible aux foyers « disposant d’un salaire normal ». C’est pourquoi le groupe FDG et citoyens de la Métropole ne votera pour le plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH), en cours d’élaboration, que si ce dernier impose 30 % de logements sociaux au moins dans tout nouveau programme.

Mais Patrice Leclerc a convenu qu’en réalité, les membres du groupe ne souhaitaient pas voir la compétence logement et habitat transférée du niveau communal au niveau métropolitain, ce que provoquerait automatiquement l’adoption du PMHH. En raison des craintes de ses élus de perdre au change, malgré l’assurance donnée par l’exécutif métropolitain d’un reversement intégral des sommes ainsi transférées. « Les communes qui soutiennent le plus le logement social pourraient voir les sommes rétrocédées à ce titre sur leur territoire être moindres que celles qu’elles consacrent aujourd’hui à cette dépense », résume l’édile.

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