La maire sortante de Paris a été réélue avec 48,7 % des voix, devant Rachida Dati (33,8 %) et Agnès Buzyn (13,3 %), dont le nombre de voix dans le 17° ne lui permettra pas de siéger au Conseil de Paris.
C’était les deux arrondissements à suivre lors de ce 2° tour, parfois donnés « gagnables » par la gauche : mais ni le 5°, où Florence Berthout affrontait seule Marie-Christine Lemardeley (Paris en commun), après une alliance LREM/LR, ni le 9°, où une triangulaire opposait Delphine Bürkli (LREM) et les candidats de Paris en commun et de LR, n’ont finalement basculé. La maire sortante du 5° l’emporte avec 51,91 % des voix, tandis que Delphine Bürkli est réélue avec 43,67 % des suffrages exprimés.
La contre-performance de la tête de liste de LREM à Paris se reflète dans le 17° arrondissement de la Capitale, où Agnès Buzyn se présentait et où elle se classe en 4° et dernière position de ce second tour, avec 13,2 % des voix. Un score qui ne lui permettra pas de siéger au Conseil de Paris, comme le maire sortant, Geoffroy Boulard (LR), réélu avec 55,92 % des voix, l’a indiqué à l’AFP.
Une carte quasiment inchangée
Dans le 14° arrondissement, où il se présentait, Cédric Villani se classe en 3° position, (13,28 % des voix). Arrivé derrière Marie-Claire Carrère Gée (LR, 30,15 %) et Carine Petit, la maire sortante, réélue sous les couleurs de Paris en commun avec 47,99 % des voix, le mathématicien ne sera pas conseiller de Paris. Le faible score d’Eric Azière dans cet arrondissement, qui ne recueille que 8,56 % des voix, fournit une autre illustration de la déroute parisienne du parti présidentiel.
Dans le 6°, Gaspard Gantzer, tête de liste de sa propre formation au début de la campagne, qui avait rallié LREM avant le 1er tour, se classe également en dernière position, avec 14,84 % des voix, le maire sortant Jean-Pierre Lecoq étant réélu avec 52,26 % des voix.
Au final, la carte de Paris demeure quasiment inchangée, Paris en commun conserve les mêmes arrondissements avec toutefois la victoire d’Ariel Weil à Paris Centre (ex-1er, 2°, 3° et 4°), à laquelle s’ajoutent celles dans les 10°, 11°, 12°, 13°, 14°, 18°, 19° et 20°. La droite conserve les 6°, 7°, où Rachida Dati a été réélue dès le 1er tour, 8°, 15°, 16° et 17°, les ex-LR Florence Berthout et Delphine Bürkli restant maires respectivement dans le 5° et le 9°. Danielle Simonnet, seule LFI à se représenter au 2° tour, recueille 12,39% des voix dans le 20° et pourra ainsi siéger au conseil de Paris, tout comme François Marie Didier, (LR), qui totalise 21,42% des suffrages exprimés, ce dernier devenant également conseiller métropolitain.
Agnès Buzyn acte sa défaite
De son côté, après avoir adressé ses félicitations républicaines à Anne Hidalgo, de son QG de campagne situé au 104 du boulevard Montparnasse, Agnès Buzyn a acté sa défaite, non sans souhaiter que le prochain mandat soit « celui de l’amélioration de la vie quotidienne des Parisiens et celui de la transformation écologique de Paris et du Grand Paris ».
La tête de liste LREM s’est ensuite félicitée que sa liste ait conservé deux mairies d’arrondissement, celles de Delphine Bürkli (9e) et de Florence Berthout (5e). « Je souhaite sincèrement que les Parisiens puissent se réconcilier avec leur ville », a-t-elle souligné
Émue, Agnès Buzyn a pris le temps, après sa déclaration officielle, de féliciter sa jeune équipe dans une « campagne hors norme, qui a commencé et s’est finie dans les larmes ». Elle a enfin quitté le 14° pour le 17° arrondissement pour terminer la soirée électorale, avec le sourire, et un soulagement visible.
Anne Hidalgo : « Vous avez choisi l’espoir »
« Les circonstances exceptionnelles qui entourent ce deuxième tour de l’élection municipale rendent ce moment particulier, a déclaré Anne Hidalgo lors de son allocution, vers 22h, sur le parvis de l’hôtel de ville. Vous avez choisi l’espoir, vous avez choisi le rassemblement, vous avez choisi un Paris qui respire, un Paris plus agréable à vivre, une ville plus solidaire, qui ne laisse personne sur le bord de la route », a-t-elle poursuivi.
Après avoir remercié ses colistiers et ses concurrents, la maire de Paris a déclaré souhaiter « que toutes les forces qui œuvrent au service de nos concitoyens soient impliquées dans la transformation de notre ville, rendue d’autant plus urgente par la crise que nous traversons ».
« Je pense à mon père, arrivé en France avec la République en idéal et qui voulait que ses filles le réalisent. Je crois qu’il serait heureux aujourd’hui. Fier que sa fille à son tour, porte l’idéal républicain pour l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens, a-t-elle poursuivi. Votre confiance m’oblige. Avec vous nous bâtirons le Paris de demain. »