O. Gavalda (Crédit agricole) : « Les indicateurs sont au vert ! »

Fort de ses résultats sur l’année 2021, le Crédit agricole d’Ile-de-France entend poursuivre activement sa participation à la reprise de l’économie francilienne. Son directeur général, Olivier Gavalda, ambitionne d’élargir l’offre de services liés à l’immobilier et s’engage en faveur de l’environnement et l’inclusion bancaire.

Quel regard portez-vous sur le Grand Paris de 2022 ? La région Capitale est-elle toujours attractive en dépit de la crise ?

Elle a été plus secouée par la crise que les autres régions françaises, comme le montrent de nombreux indicateurs économiques en notre possession. L’arrêt brutal de l’activité événementielle et touristique y est pour beaucoup. Elle reste cependant toujours attractive, avec un rayonnement national et européen incontestable. Structurellement, il est évident que les travaux d’infrastructure et les pôles d’excellence de recherche continuent à peser positivement dans l’attractivité de la région.

L’opération de portage de l’économie engagée par les pouvoirs publics avec l’aide des banques porte réellement ses fruits et, pour ce qui nous concerne, permet de soutenir les entreprises franciliennes. Il faut néanmoins rester vigilants et surveiller la situation des entreprises une fois que les aides gouvernementales seront levées. C’est le match auquel nous allons assister à présent. A titre personnel, je reste résolument optimiste.

Olivier Gavalda. © Jgp

L’année 2021 s’est-elle montrée à la hauteur de vos espérances ? Comment le Crédit agricole d’Ile-de-France amorce-t-il 2022 ?

D’une façon générale, les banques ont été très performantes sous l’effet de la reprise économique et de la croissance après le choc de 2020. Le Crédit agricole d’Ile-de-France a signé une année historique avec des risques de défaillance d’entreprises ou de particuliers très faibles. En 2020, nous avions beaucoup provisionné en prévision de périodes plus tendues pour notre activité. La reprise étant là, rapide et forte, notre banque régionale enregistre des comptes positifs et très solides. Ce qui est de bon augure pour soutenir la reprise économique que l’on espère poursuivre en 2022, à contexte stable. Ce n’est pas propre au milieu bancaire : dans la plupart des secteurs, les indicateurs sont au vert.

Comment expliquez-vous le boom des encours de crédits à l’habitat enregistré par le Crédit agricole d’Ile-de-France ces derniers mois ?

Les Franciliens ont une appétence toujours plus forte en matière d’acquisition immobilière. Avec les prix des loyers qui ne baissent pas, chacun fait le calcul et constate que la pierre reste le meilleur investissement. Je dis souvent qu’acheter son logement, c’est épargner pour la retraite : généralement, l’échéance de crédit cesse en même temps que l’activité professionnelle qui correspond à une baisse de revenus. Tout le monde a la volonté de ne plus subir le poids d’un loyer à ses vieux jours. Et les faibles taux y encouragent. Ceci dit, il est fort probable que ces taux remontent en ayant forcément un impact sur la demande de crédit et, de fait, sur les prix de l’immobilier qui pourraient se stabiliser, voire baisser. Pour le moment, nous sommes bien loin d’assister à ce phénomène.

Votre site de géo décision « Où acheter en Ile-de-France » et votre service de coach immobilier, qui conseillent les futurs acquéreurs et accompagnent plusieurs centaines de projets, sont très plébiscités par votre clientèle. Pensez-vous généraliser ces services liés à l’habitat ?

Tout à fait. Nous allons élargir nos services à un ensemble de panels, dont l’accès à la location. Nous nous associons à beaucoup de start-up du secteur de l’immobilier afin de proposer un large panel de services. Cette démarche de cocréation rejoint d’ailleurs notre engagement sur l’environnement : nous apporterons également des services de conseil autour de la rénovation énergétique des logements. Cette démarche nous permet d’innover dans nos offres avec des formules spécifiques.

Par exemple, nous travaillons sur un crédit que l’on ne rembourserait qu’au moment de la revente ou de la succession. Ainsi, pour quelques euros par mois, le client aurait la possibilité de financer l’isolation de son logement ou de faire appel à des technologies de chauffage plus vertueuses. A une époque où la facture énergétique pèse lourd en termes de pouvoir d’achat, ce sont des engagements forts.

En tant que banque coopérative mutualiste, nous n’attendons pas de retours sur investissement immédiats et ne subissons pas la pression d’un résultat à court terme. C’est une marque de fabrique particulière. Quand on construit des offres de ce type-là, on peut continuer de voir très loin !

Sur quels autres grands projets le Crédit agricole d’Ile-de-France sera-t-il acteur ?

Au-delà de l’accès au logement et de notre démarche en faveur de l’environnement, centrée sur la lutte contre les passoires énergétiques, nous nous engageons aussi sur l’inclusion bancaire et la facture de nos services. Le Crédit agricole reste une banque universelle au sens des offres que l’on distribue, mais aussi en termes de clients : des particuliers les plus modestes aux plus grandes entreprises. Nous prenons le pari pour 2022 de rendre les offres de banque au quotidien beaucoup plus lisibles et de plafonner les frais bancaires, notamment les incidents, pour ne pas pénaliser les clientèles qui connaissent des difficultés.

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