Municipales : les dirigeants de PME peu représentés dans la campagne

A la demande de la Confédération des PME Paris Ile-de-France, l’Ifop a présenté, le 26 septembre 2019, une enquête sur les attentes des dirigeants de TPE-PME en vue des prochaines élections municipales à Paris. Ceux-ci regrettent l’absence de propositions « pro-business » dans la campagne et se plaignent des problèmes de circulation et de stationnement.

« Les sujets prioritaires apparaissent clairement, à savoir la circulation, le stationnement et la propreté », constate Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Institut français d’opinion public (Ifop). C’est à la demande de Bernard Cohen-Hadad, président de la Confédération des petites entreprises (CPME), que l’Ifop a mené une enquête (*) baptisée « Regards des dirigeants d’entreprise parisiens sur l’attractivité de Paris et sur les prochaines élections municipales ». L’initiative est, selon le président de la CPME, « un cri du cœur » afin de faire intervenir les problématiques entrepreneuriales dans la campagne.

« Les patrons ne se sentent pas écoutés »

A la question de savoir quel candidat déclaré est le plus « pro-business », Benjamin Griveaux arrive en tête, mentionné par 28 % des dirigeants. Il est suivi – « malgré son silence », note Frédéric Dabi – par Rachida Dati (24 %) puis par Anne Hidalgo (23 %), Cédric Villani (21 %), Pierre-Yves Bournazel (6 %), Gaspard Gantzer (3 %) et David Belliard (2 %), « inconnu des entrepreneurs », constate-t-il.

Le directeur de l’Ifop remarque « un résultat qui n’est pas catastrophique pour la maire en place », considérant le segment de la population interrogé « traditionnellement plutôt à droite ». Cependant, la réponse obtenant de loin le plus de succès est « aucune personnalité » pour 38 % des sondés. A propos de ce dernier chiffre, Bernard Cohen-Hadad est catégorique : « les patrons à Paris ne se sentent pas assez pris en compte ni écoutés ».

Frédéric Dabi et Bernard Cohen-Hadad présentent les résultats de l’enquête Ifop. © Jgp

En revanche, sur une autre question concernant « la personnalité la plus à l’écoute de vos besoins et de vos attentes en tant que dirigeant », les patrons placent Cédric Villani en tête (16 %), Anne Hidalgo et Benjamin Griveaux arrivant deuxième (14 %) puis Rachida Dati (12 %). Une fois de plus, la réponse « aucune personnalité » arrive largement devant avec 40 % des votes.

Une capitale « dynamique »

La Capitale jouit d’une image « dynamique » sur le plan économique pour 81 % des dirigeants. Elle est aussi moderne et innovante (76 %) et attractive pour les entreprises souhaitant s’y implanter (64 %). Elle propose par ailleurs « un accompagnement administratif efficace aux entreprises » pour 53 % des interrogés.

Parmi les avantages de Paris, les patrons de PME citent « la proximité géographique avec les fournisseurs et les clients » (mentionnée à 56 %), « la présence d’une main d’oeuvre qualifiée » (33 %), le dynamisme de l’économie parisienne (28 %) et l’ouverture sur l’international (26 %). Leur interlocuteur privilégié est la chambre de commerce et d’industrie (62 %), loin devant la mairie d’arrondissement (30 %), les organisations professionnelles comme la CPME ou le Medef (29 %) et la mairie de Paris (27 %).

Difficultés : logement, stationnement et circulation

Les dirigeants interrogés se disent satisfaits sur le nombre « d’espaces de coworking » pour 73 % d’entre eux et l’emploi des jeunes à 65 %. En revanche, des sujets posent fortement problème selon les sondés, comme la circulation « pas satisfaisant » à 88 %, le stationnement (86 %) et le logement (72 %). Ces insatisfactions se retrouvent dans les questions ouvertes où l’on trouve en première place, avec 49 % des réponses, un souhait d’amélioration de la circulation.

En conclusion, Bernard Cohen-Tahad remarque que « le maire est toujours une figure importante pour les dirigeants de PME », avec près de 70 % d’entre-eux qui se disent intéressés par la campagne des élections municipales. Il note de surcroît leur « volonté de participer au débat public » et insiste sur le fait que les petits patrons ne se sentent soutenus par aucun candidat.

 

* Enquête menée auprès de 451 dirigeants d’entreprise parisiens, représentatifs des dirigeants d’entreprises de dix salariés et plus, entre le 10 et le 20 septembre 2019

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