La région Ile-de-France lance le 2e acte de sa stratégie de qualité de l’air

Après un premier cycle de lutte contre la pollution de l’air, la Région élève ses objectifs pour réduire de moitié les niveaux de pollution d’ici à 2030, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.

C’est le premier facteur de mortalité lié à l’environnement, mais peut être aussi le plus invisible. Depuis plusieurs années, la pollution de l’air fait trembler les zones denses, à commencer par l’Ile-de-France. En 2016, près de 12 millions de Franciliens étaient exposés à des taux dépassant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Ils ne sont plus que 60 000 citoyens à être exposés aujourd’hui, mais c’est encore trop », dressait comme premier bilan Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, mardi 21 mars 2023.

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, mardi 21 mars. © Jgp

En six ans, la concentration en particules PM10 (*) a baissé de 35 %, de 40 % pour les particules fines et de 30 % pour le dioxyde d’azote à la faveur du premier acte du plan de lutte contre la pollution (déploiement du fonds air-bois, soutien à l’innovation, etc.) et de la pandémie de Covid-19 (coup de frein des activités). Des améliorations qui restent cependant à des niveaux bien supérieurs aux valeurs quantitatives recommandées par l’OMS.

Un acte 2 pour réduire de moitié les niveaux de pollution

La région Ile-de-France a donc lancé un nouveau plan, baptisé « Nouvel air », qui couvre la période 2022 à 2027. Objectif affiché : diviser par deux le niveau de pollution par rapport aux valeurs réglementaires actuelles et ainsi parvenir aux recommandations de l’OMS. Pour cela, la collectivité a reconduit les mesures de son premier plan tout en les élargissant à l’agriculture, l’air intérieur ou encore la mobilité. Montant total de l’enveloppe : 900 millions d’euros, sur cinq ans. « Ce n’est pas une enveloppe fermée, nous pouvons dépasser ce montant si les maires font la demande. Car c’est une priorité de santé publique », ajoute Valérie Pécresse.

« Un plan ambitieux et élargi, pour être à la hauteur de l’enjeu de santé publique », concluait pour sa part Olivier Blond, conseiller régional délégué spécial à la santé environnementale et à la lutte contre la pollution de l’air. Un enjeu d’attractivité également. L’Ile-de-France a longtemps pâti de la qualité de l’air dans la notation de sa qualité de vie.

 

(*) Les PM10 (particulate matter, soit particules en suspension) regroupent les particules de diamètre inférieur à 10 µm, les PM2,5 celles inférieures à 2,5 µm.

Les huit actions mises en place en Ile-de-France

  1. Le renforcement du dispositif véhicule propre (augmentation du plafond de véhicules subventionnés à cinq par entreprises)
  2. L’investissement dans des transports en communs plus propres et décarbonés (de 6 % à 33 % de bus propres, amélioration de l’air dans 20 stations parmi les plus polluées d’ici à 2029, à hauteur de 6 millions d’euros)
  3. L’accélération de la transition énergétique de Aéroport de Paris (matériel de piste moins polluant)
  4. Un plan de ventilation pour améliorer la qualité de l’air intérieur (dans les crèches, les écoles, les maisons de retraite)
  5. La transformation des groupes électrogènes (à base d’hydrogène ou équivalent)
  6. Le soutien à l’innovation pour diminuer les émissions d’ammoniac (via l’Ademe sur les exploitations agricoles et l’élevage)
  7. La mise en place d’un système de surveillance et prévision du risque allergique lié au pollen
  8. La création du Réseau R, à destination des collectivités franciliennes pour favoriser le partage d’expérience et la diffusion des connaissances

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