Mirova, société de gestion dédiée à l’investissement durable, et Fabernovel, ainsi que des entreprises, acteurs financiers et fédérations lancent une initiative collaborative temporaire pour repenser l’économie d’après-crise. Premier rendez-vous le mardi 14 avril 2020 à 14h30 avec un débat virtuel sur le thème « Capitaliser sur les changements positifs – sortie de crise : les nouveaux raisonnables ».
Faire le pari d’une reprise économique plus durable, plus juste et plus résiliente, telle est l’ambition de reCOVery, une initiative collaborative imaginée par Mirova, société de gestion dédiée à l’investissement durable, et Fabernovel, à laquelle se sont associés plusieurs entreprises, des acteurs financiers et autres associations d’entreprises (*). « Dans cet objectif, une plateforme web est ouverte durant un mois afin de nourrir, animer le débat et consolider les propositions des acteurs économiques », indique Philippe Zaouati, directeur général du fonds d’investissement Mirova, filiale de Natixis.
« La crise que le monde traverse atteint individus et acteurs économiques avec une puissance inédite et nécessite de repenser en profondeur nos modèles de développement, sur la base de solutions concrètes et opérationnelles », ajoute l’ex-président de Finance for tomorrow qui souhaite éviter, par cette action, de céder à la tentation naturelle de relancer l’activité à partir des mêmes modèles, voire de revenir en arrière.
« L’Etat ne peut pas résoudre tous les problèmes »
« Le risque, évoque Philippe Zaouati, est de considérer les normes actuelles sur la réduction des émissions de CO2 par exemple ou l’Accord de Paris trop contraignants et de les mettre de côté le temps que la machine redémarre. Parce que cette tentation existe, il faut réfléchir à d’autres façons de faire. »
Pas question pour autant de « faire table rase de l’existant », mais de capitaliser sur ce qui a été engagé ces dernières années en matière de transition écologique et énergétique, mais aussi de responsabilité sociale, car le plus inquiétant dans cette crise est, selon ce chantre du développement durable, son impact sur les plus fragiles. « Alors qu’ils sont déjà les plus touchés par la crise sanitaire, ils vont également subir de plein fouet la récession économique », redoute-t-il.
Aussi, en complément des actions de l’Etat « qui ne peut pas résoudre tous les problèmes », les entreprises doivent « prendre leur part » dans cette mutation, et redémarrer en pensant à l’intérêt général et en mettant en oeuvre la transformation environnementale et sociale ».
Un manifeste d’engagements remis au gouvernement
Pour ce faire, ReCOVery prendra notamment la forme d’une plateforme web (www.recovery.wiki) active jusqu’au 8 mai, « date symbolique de la fin d’un conflit et dont nous espérons qu’elle marquera le début de la reconstruction », ajoute Philippe Zaouati. Les échanges ouverts à tous – la page Linkedin compte déjà 324 abonnés – auront lieu à l’occasion de deux temps forts hebdomadaires. L’un prendra la forme d’un grand débat diffusé en direct qui regroupera plusieurs participants issus du monde économique. Le premier est prévu le mardi 14 avril sur le thème « Capitaliser sur les changements positifs – sortie de crise : les nouveaux raisonnables ».
La plateforme sera également animée tout au long de la semaine par des fils de discussion thématisés, tribunes et contributions libres. « Afin que ces échanges servent au mieux à une reconstruction plus durable de l’économie, un manifeste d’engagements rédigé sur la base des débats sera remis au gouvernement à la sortie de la crise », prévient le directeur général de Mirova.
* B Lab France et les entreprises B Corp en France, la Communauté des Entreprises à mission, le Collège des directeurs du développement durable et Finance for tomorrow. Cette démarche s’inscrit par ailleurs dans l’esprit de l’initiative collaborative « Coalition 10 % pour tout changer », portée par le Haut-commissariat à l’Economie sociale et solidaire.
Programme à venir :
La plateforme ReCOVery réunira les contributions autour de quatre grands thèmes, respectivement abordés par séquences hebdomadaires :
– Pérennisation des progrès et changements positifs générés par le confinement : baisse de la pollution, adaptation des modes de travail, consommation plus responsable.
– Réappropriation des chaines de valeur notamment sur la capacité à mieux intégrer voire à relocaliser.
– Penser la relance par écosystèmes et non par filières industrielles afin de faire passer l’utilité sociétale avant les logiques sectorielles.
– Consolidation de l’utilité sociétale et de l’engagement des entreprises.