Plus de 3 500 sympathisants du maire de Saint-Ouen, parmi lesquels l’ancien président de la République François Hollande et les ténors de la gauche socialiste, mais aussi de nombreuses personnalités de l’immobilier, ont célébré le lancement officiel de « La France humaine et forte » jeudi 3 octobre au stade Bauer.
C’est en vraie rockstar que Karim Bouamrane a fendu la foule du stade Bauer jeudi 3 octobre au soir, pour gagner la scène installée sur les terrains du fief du Red Star. Sur la musique de James Brown (Soul power) entre embrassades, poignées de mains et accolades, le maire (PS) de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), pourtant rompu à l’exercice après des mois d’une ascension médiatique fulgurante, ne savait plus vraiment où donner de la tête. Concentré, il a pris le micro devant une tribune bondée de quelque 3 500 personnes venues acclamer le lancement de son mouvement, « La France humaine et forte ». Parmi elles, de nombreuses personnalités politiques, dont l’ancien président François Hollande, la présidente d’Occitanie Carole Delga, le député de la 7e circonscription de Paris Emmanuel Grégoire ou le député de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu, l’ancien député Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le leader de Place publique Raphaël Glucksmann, Lamia El Aaraje, adjointe à l’urbanisme et au Grand Paris d’Anne Hidalgo, ou l’ancien président de Seine-Saint-Denis et ancien ministre de la Ville Claude Bartolone.
Des personnalités issues des sphères médiatique et économique étaient également venues soutenir le héros du jour de la gauche. La liste est trop longue pour être énumérée, mais l’on notait, outre la quasi-totalité des maires de Plaine Commune, le président du Territoire Mathieu Hanotin, le président de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel ou le président du Syctom Corentin Duprey. Les anciennes ministres du Logement Emmanuelle Cosse ou Emmanuelle Wargon avaient également fait le déplacement. Quant à la métropole du Grand Paris, elle était représentée par l’entremise de l’ancien maire des Lilas Daniel Guiraud.

Le maire de Saint-Ouen, entouré du président de Plaine Commune Mathieu Hanotin et du président du Syctom Corentin Duprey. © Jgp
Moins prévisible était la présence des ténors de la promotion immobilière, donnant à ce meeting pour l’égalité des chances et la non-discrimination des allures d’arrière-cour du Mipim. Les dirigeants de Quartus, Nexity, Frey, Emerige, Polycités ou Réalités, promoteur du stade Bauer, étaient notamment au rendez-vous.
« Aujourd’hui nous avons pris conscience de notre force collective. La force, c’est nous ! », a tonné l’édile audonien, dans un discours très incarné, déclinant et célébrant les valeurs fondamentales de la gauche, au premier rang desquelles l’émancipation sociale, le désir d’égalité et le rejet de toutes les discriminations. « N’ayons plus peur ! La France qu’on aime, que nous incarnons, c’est la France qui se rassemble, qui avance main dans la main, peu importe les origines sociales, la religion, l’orientation sexuelle. Nous sommes les défenseurs de la République. Nous sommes là car la gauche doit revenir au pouvoir en 2027. Et elle reviendra ! »
Julie Martinez, avocate de formation, directrice générale de France positive, Hapsatou Sy, entrepreneuse, animatrice et chroniqueuse de télévision française et Flora Ghebali, entrepreneuse et essayiste, s’étaient succédé à la tribune avant le discours du maire de Saint-Ouen, pour célébrer elles aussi les valeurs du progressisme et de la justice sociale.
Après avoir dénoncé un gouvernement « sous tutelle du RN », Karim Bouamrane a sérieusement taclé les ministres du précédent exécutif, à l’instar de l’ancien locataire de Bercy dont il a pointé tantôt l’irresponsabilité, tantôt l’incompétence.
« Aujourd’hui, face à la dérive de nos comptes, il faut faire des choix politiques sérieux et donner la priorité à l’éducation, à la santé, au logement, à la transition écologique, aux transports et à l’industrie », a-t-il estimé, en faisant par ailleurs valoir les vertus des combats féministes, son attachement viscéral à la laïcité, mais aussi à la libre entreprise, rendant à plusieurs reprises hommage à la combativité et à la prise de risque des entrepreneurs.
Devant une foule conquise, et avant d’entamer la Marseillaise, Karim Bouamrane a conclu : « Notre mouvement est ouvert à tous ! Tous ceux qui veulent une alternative politique basée sur l’espoir ! » Interrogé à l’issue de son discours sur ses ambitions personnelles dans la perspective de la prochaine échéance présidentielle, le maire de Saint-Ouen a répondu : « Il faudrait être fou pour se déclarer candidat aujourd’hui ! »