Prix du Grand Paris : aréopage de VIP au Philantrolab

La première édition des Prix du Grand Paris, organisé par le club des entreprises du Grand Paris, en partenariat avec Le journal du Grand Paris, La Tribune, Public Sénat TV et Public Impact management a rassemblé au Philantrolab, (Réinventer Paris, Cie de Phalsbourg) un parterre nourri de talents engagés dans la construction du Grand Paris.

Comme à chaque fois en pareil cas, on va forcément se faire des ennemis. Impossible, en effet, de citer la liste de toutes les personnalités présentes à l’Hôtel de la Bûcherie / Philantrolab (5° arr.), jeudi 9 mars 2017, pour la 1ère édition des Prix du Grand Paris. Pères fondateurs (Christian Blanc, Maurice Leroy) Industriels, (Xavier Niel, Bernard Mounier), élus (Patrick Devedjian, Catherine Baratti-Elbaz), dirigeants publics (Michel Delpuech, Thomas Degos, Dominique Alba, Antoine Valbon), y croisaient les jeunes talents métropolitains (Julien Beller, Lucie Niney), etc. Jacques Godron, président du club des entreprises du Grand Paris, a fait d’un coup d’essai un coup de maître. Les VIP sont donc venus en nombre. Les jeunes talents d’un Grand Paris audacieux, innovant et solidaire aussi. « La réussite du Grand Paris vient de ce que désormais, le mot « banlieue » a quasiment disparu », se félicitait Christian Blanc, ex-secrétaire d’Etat au développement de la Région Capitale. « Je suis particulièrement heureux de participer à ce prix », déclarait Michel Delpuech, nouveau préfet de l’Ile-de-France, ancien préfet des Hauts-de-Seine, qui a affirmé vouloir prendre toute sa part au développement du projet.

Le président des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, et le préfet de région, Michel Delpuech, le 9 juin 2017, lors de la remise des Prix du Grand Paris – ©JGP

« Le Grand Paris bouge et nous change du discours défaitiste de tous les scrogneugneus », poursuivait Maurice Leroy, ancien ministre de la ville en charge du Grand Paris, toujours très en verve. « Je reviens de San Francisco et je puis vous dire que nos champions français de la smart city n’ont rien à envier aux Américains », indiquait Jean-Christophe Tortora, président de la Tribune. « Nous avons choisi des projets qui donnent du sens au projet métropolitain », résumait Jacques Godron, président du club des entreprises du Grand Paris, créé il y a cinq ans.

Bob Dylan à la Seine musicale

C’est Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Nathalie Bellon-Szabo, COO Sports & Leisure Worldwide de Sodexo et Bernard Mounier, président de Bouygues Bâtiment Ile-de-France qui ont ouvert le bal en recevant le prix du Grand Paris dans la catégorie « Commerce Entertainment & Culture » pour la Seine musicale.

La Seine musicale de l’Ile Seguin a été primée dans la catégorie « Commerce Entertainment & Culture ». © DR

Le complexe culturel de l’Ile Seguin accueillera Bob Dylan pour son premier concert le 21 avril prochain, et la comédie musicale « West Side Story », en septembre. « Il s’agit d’un projet du département s’il s’inscrit dans le périmètre de la métropole », a indiqué Patrick Devedjian, inspirateur du projet. Spot culturel métropolitain, l’opération fait l’objet d’un partenariat public-privé (PPP) signé par le conseil départemental des Hauts-de-Seine et le groupement Tempo qui réunit Bouygues Bâtiment Ile de France, Sodexo, TF1 et le fonds Infravia.

Talents du Grand Paris

Philippe Bouyssou le très engagé maire d’Ivry est ensuite venu recevoir le prix des sites métropolitains de développement économique. Au confluent de la Marne et de la Seine, aux portes de Paris et du territoire de Seine-Amont, Ivry Confluences (145 ha) développe un pôle tertiaire au sein d’un ancien quartier industriel renouvelé et mixte. Valérie Mayer-Blimont, conseillère métropolitaine déléguée représentant Patrick Ollier a reçu le prix Habitat logement, architecture et urbanisme pour « Inventons la métropole du Grand Paris ». Xavier Niel et Roxanne Varza pour Station F (primé dans la catégorie Innovation, recherche et enseignement supérieur), Antoine Aubinais et Marie-Emmanuelle Pion, dirigeants de Bellastock, qui promeut le réemploi et l’économie circulaire appliquée à l’architecture et la construction (catégorie énergie & environnement) se sont succédé sur la scène du Philantrolab.

Olivier Meneux, Olivier Klein, Xavier Lemoine reçoivent le prix spécial du jury remis par Christian Blanc. © Jgp

François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine depuis avril 2013 et conseiller du gouvernement depuis juillet 2015, a été primé pour « Réinventer la Seine », prix Mobilité, logistique urbaine et nouveaux services urbains, remis par un autre préfet, Thomas Degos, DGS de la métropole. Franck Mereyde, directeur de l’aéroport de Paris-Orly, pour la plateforme rénovée de l’aéroport d’Orly – ADP (catégorie Tourisme d’affaires) et Pierre Copey, de l’association Aurore pour les Grands voisins (catégorie Economie sociale et solidaire) ont également été récompensés. Aurore, Le Plateau Urbain et Yes We Camp sont les trois associations qui travaillent sur l’ancien site de l’hôpital Saint-Vincent de Paul. Ouvert au public, il regroupe des logements sociaux, un bar-restaurant, des serres de permaculture, des terrains de foot, une médiathèque et un camping. L’association Aurore est gestionnaire de l’ensemble du site des Grands voisins depuis 2014.

Prix spécial pour les Ateliers Médicis

Un prix spécial du jury a été décerné à Olivier Kein (Clichy), Xavier Lemoine (Montfermeil) et Olivier Meneux, directeur général des Ateliers Médicis, pour le projet culturel qui prendra place là où s’élève aujourd’hui la Tour Utrillo désaffectée.

La tour Utrillo, à la frontière de Clichy et Montfermeil, accueillera les Ateliers médicis. © Jgp

Les architectes Lucie Niney (Agence Nem), qui attend le permis de construire du projet qu’elle conduit avec Tadao Ando à la Bourse de commerce pour François Pinault, Julien Beller (6B), la dirigeante associative Elise Boyer (Solid’R’Cité), Alexandre Misoffe, 6thémis, start-up montée en intrepreunariat (Transdev), et Bastien Dolla (Hab X) ont reçu le prix des Talents du Grand Paris. Enfin l’hôte de la cérémonie, Philippe Journo, président-directeur général de la Compagnie de Phalsbourg, s’est vu remettre le prix de l’hospitalité.

Philanhtrop Lab

Vue extérieure du Philanhtrop Lab, rue de la Bûcherie. © Agence Perrot & Richard

« Les acteurs du Grand Paris doivent se fixer ensemble des buts communs »

Jacques Godron, président du Club des entreprises du Grand Paris, explique le sens des Prix du Grand Paris.  

Pourquoi lancer les « Prix du Grand Paris » ?

Le Grand Paris est une réalité, mais elle est confuse. Au Grand Paris initial des transports se sont ajoutés d’autres Grands Paris : celui du logement, celui des aéroports, celui de l’aménagement, celui de la logistique, etc. Mais dans ce foisonnement, qui sait dire : « ça c’est métropolitain, c’est vital pour la métropole et ça, au contraire, ce n’est pas prioritaire ? » Aujourd’hui, il n’y a pas grand monde qui ait les idées claires là-dessus…

Jacques Godron, président du Club des entreprises du Grand Paris.

Ce foisonnement serait-il un problème ?

La vitalité et le dynamisme ne sont jamais un problème. Le problème, c’est que nos ressources en temps et en argent pour fabriquer cette métropole sont extrêmement limitées : le risque serait de se disperser, de partir sur des fausses pistes, d’avancer à l’aveuglette, voire de tourner en rond ! Aujourd’hui, le nombre d’institutions, d’acteurs publics ou privés ayant un impact direct, par leurs projets, sur la vocation métropolitaine du Grand Paris est considérable : Etat et collectivités, agences, syndicats, entreprises elles-mêmes, etc. Pour construire cette métropole, il faut donc que tous ces acteurs fassent converger ce qui, chez eux, a une vocation métropolitaine vers les buts communs que par ailleurs ils doivent se fixer ensemble. Plus il y a de parties prenantes dans un processus, plus il faut les informer, les coordonner, plus il faut de personnel dans les services pour gérer cette complexité, et plus la prise de décision est longue. Voilà la fragilité intrinsèque de toute métropole.

Et sur les objectifs, que dites-vous ?

Là-dessus, nous avons beaucoup à dire. Pourquoi ? Parce qu’en réalité, la première vocation d’une métropole est économique : c’est d’attirer et de fixer des entreprises « métropolitaines » en créant les conditions de croissance spécifiques qu’elles ne trouveront pas ailleurs. Qui mieux que les entreprises peuvent dire ce que la métropole doit faire pour mettre en place ces conditions, elles qui sont concernées au premier chef ?

Quel est le rôle des Prix du Grand Paris, par rapport à cette problématique ?…

Il est simple : les Prix vont flécher des acteurs, des projets ou des réalisations d’excellence dans des domaines clés. Pour clarifier ce que doivent faire ensemble les acteurs métropolitains, ce sur quoi ils doivent ensemble se concentrer.

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