Le président d’Est Ensemble Patrice Bessac avait invité les promoteurs, constructeurs, foncières et bailleurs sociaux de la place, mercredi 22 juin, pour signer avec eux une charte pour le développement de l’économie circulaire dans le secteur de l’aménagement et de la construction. A cette occasion, le contrat d’objectif territorial signé entre le Territoire et l’Ademe a été présenté.
A Est Ensemble (Seine-Saint-Denis), on n’y va pas par quatre chemins. « Dans un monde aux ressources limitées et confronté à l’urgence climatique, l’économie circulaire s’impose comme la seule économie durable, en produisant de façon cyclique et en faisant des déchets des ressources », affirme la première phrase de la « Charte pour le développement de l’économie circulaire dans le secteur de l’aménagement et de la construction ». Un document signé mercredi 22 juin 2022 par une vingtaine d’opérateurs urbains, promoteurs, bailleurs, constructeurs, aménageurs avec Est Ensemble, qui joue là encore les pionniers.

Patrice Bessac, mercredi 22 juin, à Noisy-le-Sec, lors de la signature de la charte économie circulaire. © Jgp
Alors que son Territoire s’est engagé dans un plan zéro déchet et qu’il vient d’organiser une convention citoyenne locale sur le climat (CCLC), le président Patrice Bessac a de nouveau martelé ses exigences : que les opérateurs ne considèrent pas que les impératifs de la transition écologique peuvent constituer un élément de fin de présentation mais, qu’au contraire, ces éléments soient le socle de tous les projets présentés. « Le basculement, la bifurcation doivent être centraux dans tous vos programmes, face au choc climatique », a-t-il déclaré. L’élu souhaite par ailleurs qu’Est Ensemble parvienne à ce qu’à l’avenir, aucun local ne demeure vide dans son périmètre.
Des emplois non-délocalisables
Le Territoire entend conjuguer économie circulaire et économie sociale et solidaire, les emplois non délocalisables de l’une étant très adaptés aux profils de demandeurs d’emplois qui résident dans les neuf communes membres. La charte rappelle que la transition vers l’économie circulaire « nécessite d’investir simultanément plusieurs champs d’action : approvisionnement durable, éco-conception, allongement de la durée d’usage, réemploi et recyclage des déchets ». Les freins au développement circulaire sont rappelés : assurantiels, techniques, juridiques, organisationnels.
« La construction est plus émettrice de particules fines que la circulation », a souligné le maire de Noisy-le-Sec, Olivier Sarrabeyrouse. François Dechy, maire de Romainville, s’est félicité de ce que la transformation du site Saft, projet d’occupation temporaire dédié à l’économie circulaire de la transition – dont le réemploi des matériaux -, situé à Noisy-le-Sec et hôte de la signature de cette charte, incarne les valeurs de cette dernière. Les projets d’urbanisme temporaire qui y auront lieu devront servir d’inspirateurs au programme définitif du site. L’élu a également indiqué que le programme de renouvellement urbain (PRU) en cours à Romainville accorde toute sa place à l’économie circulaire.
Quatre piliers d’intervention
La charte en faveur de l’économie circulaire et l’occupation temporaire est structurée autour de quatre piliers d’intervention : préférer la réhabilitation à la démolition ; réemployer les matériaux et utiliser des matériaux biosourcés ; valoriser le foncier et le bâti inoccupés pendant le temps de développement du futur projet ; anticiper les évolutions et la fin de vie dès la conception des constructions.
Ainsi, ses signataires s’engagent à :
– mettre en œuvre des pratiques plus durables dans les projets urbains qu’ils développent,
– proposer des sites pilotes permettant d’expérimenter de nouvelles démarches d’économie circulaire,
– capitaliser leurs retours d’expérience respectifs suite à la mise en place de démarche de réemploi, réutilisation et recyclage de matériaux sur leurs chantiers,
– mutualiser les réflexions menées sur la mise en place d’outils favorisant l’échange de ces matériaux (par exemple : plateformes physiques et/ou numériques),
– favoriser l’échange de matériaux entre leurs chantiers respectifs,
– contribuer ensemble à la mise en place de filières locales de réemploi et recyclage,
– développer les pratiques d’occupations temporaires des délaissés fonciers ou bâtis,
– favoriser la mobilisation des acteurs et leur montée en compétences sur les sujets de l’économie circulaire.
Jérémie Almosni : « Est Ensemble n’est pas un territoire comme les autres »
Le directeur régional de l’Ademe Jérémie Almosni a présenté lors de la signature de cette charge le contrat d’objectif territorial « Territoire engagé pour la transition énergétique ». Premier du genre signé par un EPT au sein de la métropole du Grand Paris, il permettra à Est Ensemble d’être accompagné par l’Ademe dans la mise en œuvre des actions de transition écologique sur son territoire. Concrètement, la collectivité bénéficiera de l’apport d’un agent, financé par l’Ademe, qui formulera à l’issue d’un travail d’étude une série de recommandations d’actions. « Est Ensemble n’est pas un territoire comme les autres », a souligné Jérémie Almosni, se félicitant que l’Ademe y poursuive, depuis cinq ans, quelque 13 projets, pour un investissement financier de 2 millions d’euros, sur des sujets liés à l’énergie, au climat, mais aussi à l’économie circulaire. « L’économie linéaire est à bout de souffle », a estimé le directeur régional Ile-de-France de l’Ademe, soulignant que les Territoires avaient plusieurs rôles à jouer dans la transition vers l’économie circulaire, à la fois pour leur propre fonctionnement, mais aussi comme prescripteurs et afin de donner l’exemple à la population. Est Ensemble est la 11e collectivité à signer une telle convention d’objectif avec l’Ademe.