Emmanuel Grégoire a remporté la primaire des socialistes à Paris en vue des municipales lundi 30 juin dès le 1er tour.
Le député de la 7e circonscription de Paris Emmanuel Grégoire, qui fut longtemps le dauphin d’Anne Hidalgo avant d’être désavoué au profit de Rémi Féraud, a remporté la primaire socialiste de Paris avec 807 voix (52,61 %), contre 680 (44,33 %) pour son adversaire. Marion Waller, qui avait créé la surprise en annonçant sa candidature, totalise 46 voix (3 %). 1 534 adhérents ont participé au scrutin.

Emmanuel Grégoire, accompagné de Marion Waller, a lancé un appel à l’unité des socialistes et fait applaudir ses deux concurrents, ainsi que Bertrand Delanoë… et Anne Hidalgo. © Jgp

En attendant l’arrivée du député de la 7e circonscription, vainqueur de la primaire socialiste, les militants pro-Grégoire, rassemblés à la Rotonde de la Villette, place Stalingrad, scandent « on a gagné ». © Jgp

Marion Waller et le maire du 13e Jérôme Coumet, seul maire d’arrondissement à avoir choisi de soutenir Emmanuel Grégoire. © Jgp
Dès 22h30, les résultats des premiers bureaux de vote de la primaire socialiste indiquaient clairement la tendance : plus de 65 % à Paris Centre, plus de 80 % dans le 13e ou le 17e, l’ancien premier adjoint semble d’emblée doté d’une confortable avance, qui ne se démentira pas. Accompagné de la directrice générale du Pavillon de l’Arsenal Marion Waller, qui se présentait également à cette primaire, Emmanuel Grégoire lancera dès son arrivée à la Rotonde de la Villette, où sont réunis ses supporters, un appel à l’union, faisant applaudir à la fois ses concurrents, ainsi que Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo.
L’élu a salué la qualité des débats qui ont opposé les trois candidats : « C’est un exercice exigeant, mais c’est ce qui nous donne de la force parce que ça nous oblige à confronter des projets, à discuter collectivement. » Il a rappelé « l’habitude de camaraderie » qui caractérise les socialistes, même lorsque les débats sont « un peu virulents ».
« J’ai vu son tweet de félicitations, il m’a beaucoup réjoui. C’est une grande histoire politique et affective que j’ai avec elle », a-t-il souligné à propos d’Anne Hidalgo, qui a reproché, depuis le début de cette campagne pour la primaire, à son premier adjoint de s’être montré déloyal envers elle. Une annonce de son ambition pour Paris jugée prématurée, un manque de soutien durant le Tahitigate, l’affirmation de sa volonté de changement de méthode ou une intervention solitaire auprès de Nicolas Sarkozy dans le dossier du déménagement du PSG figurent parmi les raisons les plus souvent invoquées pour expliquer le soudain désamour de la maire pour son ancien premier adjoint.
Désormais investi, Emmanuel Grégoire veut tourner la page de la primaire et aller « parler avec les Parisiennes et les Parisiens ». « Nous allons engager très vite des discussions prioritaires avec les communistes, avec Place publique et avec les écologistes », a-t-il également annoncé. Une configuration fidèle à la « gauche plurielle que j’aime, une gauche responsable qui est capable de travailler ensemble. ». « Si on n’y arrive pas, ce sera aux Parisiens de trancher au premier tour. Mais de toute façon, on se retrouvera au second. ».
Interrogé sur sa future adversaire probable, Rachida Dati, qui a vu ce lundi la proposition de loi de réforme de l’audiovisuel public retoquée par les députés, Emmanuel Grégoire a manié l’ironie : « C’était une bonne journée. Il va falloir qu’elle s’y habitue. » Et d’ajouter : « Je suis prêt à cet affrontement ».

