Conseil de Paris : la création d’une SAS pour la Petite ceinture retirée de l’ordre du jour

Alors que la polémique enflait tant dans l’opposition que dans la majorité d’Anne Hidalgo, la mairie a décidé de retirer la délibération qui devait être examinée le 26 septembre 2018 par le Conseil de Paris sur la création d’une société par actions simplifiée (SAS) avec SNCF réseau chargée du réaménagement des bâtiments longeant la Petite ceinture ferroviaire de la Capitale.

« Mise en valeur des bâtiments », répond la mairie de Paris lorsque son opposition crie à la bétonisation et la commercialisation sans limites. Le vote de la délibération pour la création d’une SAS entre Paris et SNCF réseau aurait pu se révéler houleux, voire voué à l’échec.

Petite ceinture

Vue de la Petite ceinture ferroviaire de Paris. © DR

La société proposée dans le projet de délibération – dotée d’un capital de plus de 2 millions d’euros – aurait permis d’aménager les tronçons de la Petite ceinture en favorisant, selon la Ville, « la diversité des usages et des publics mais aussi celles des futurs opérateurs », incluant « la recherche d’activités présentant différents niveaux de redevance, dès lors qu’elles concourent à la diversité sociale, culturelle, économique voulue pour le projet petite ceinture dans son ensemble ».

La municipalité justifie le recours à une société par actions simplifiée par le fait qu’elle « offre une certaine souplesse d’action et une autonomie de gestion, sources de créativité et d’inventivité », et permettra de « satisfaire tout à la fois un programme d’activités diversifiées mais également un objectif de rentabilité à terme ».  Cette structure sera par ailleurs « détenue uniquement par la ville de Paris et SNCF réseau, à l’exclusion de tout actionnaire privé ».

« Un Monopoly de gares et de pavillons »

Cette décision n’annule pas pour autant le partenariat entrepris par la Ville de Paris et la SNCF pour la valorisation de la Petite ceinture, ces derniers ayant signé en avril 2015 un protocole-cadre. La maire de Paris a également rappelé que, en vertu des conventions de mise à disposition, « des travaux sont en cours ou programmés dans les prochaines semaines sur six tronçons de la Petite ceinture de manière à pouvoir ouvrir de nouvelles parties au public entre l’automne 2018 et la mi-2019 ».

Lâchée par une partie de sa majorité, la municipalité a finalement décidé de retirer la délibération de l’ordre du jour, au grand bonheur de l’opposition. Le groupe écologiste de Paris a ainsi salué une « décision sage » de la maire Anne Hidalgo, face au projet de Petite ceinture qui « visait à faire de ce réservoir de biodiversité un centre commercial à ciel ouvert ».

« Une victoire », pour le chef de file des élus municipaux UDI-Modem, Eric Azière, tant pour « l’environnement que la biodiversité ». Ce dernier déplore surtout un projet « qui n’avait plus rien à voir avec celui présenté il y a trois ans », qui passait « subrepticement d’un projet écologique favorisant une promenade verte vouée à la biodiversité à un Monopoly de gares et de pavillons renforcés par 6 000m2 de béton dévolus au commerce ».

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