Globe-trotter à la recherche de partenariats économiques, Chiara Corazza aura, depuis ses débuts à la région Ile-de-France, toujours conservé Paris comme le centre de son monde. Un attachement particulier qui l’a conduite à la tête de Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE).
S’il fallait un mot pour définir le succès de son parcours, ce serait l’international, fil conducteur d’une vie trépidante. L’international comme prisme de réflexion, comme source d’inspiration, comme lieu de travail et auparavant comme terreau familial et comme terrain de jeu. « J’allais au Liban ou à Budapest comme on va à Neuilly, se remémore Chiara Corazza. À 16 ans, j’avais visité tous les musées d’Europe, y compris ceux de Cracovie et de Leningrad, et ce alors qu’il y avait encore le mur. »
Il faut dire qu’entre l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Autriche, la rencontre des cultures est un peu écrite dans son patrimoine génétique. C’est ce qui poussera la jeune fille d’alors à se passionner pour le journalisme et l’économie internationale. Après une première expérience en tant que professeur d’allemand au lycée français de Rome, qui n’était motivée que par « la fierté d’être du même côté de la barrière que mes anciens profs », elle s’est battue pour devenir journaliste au Globo, quotidien italien désormais disparu : « Parce que je parlais cinq langues, j’ai eu la chance d’être recrutée six mois avant l’ouverture du journal pour participer à sa création. Je me retrouvais, à 19 ans, avec la confiance des plus belles signatures de la presse italienne et chargée des relations avec nos grands correspondants étrangers. » Déjà dotée d’un caractère bien trempé et d’une très forte motivation, ce n’est sûrement pas un hasard si le premier article qu’elle signe est un portrait de Margaret Thatcher.
Les femmes d’exception l’inspirent. Christine Lagarde est son modèle mais si le fait d’être femme revient souvent lorsqu’elle évoque sa carrière, elle ne se considère « pas du tout comme féministe ». Selon elle, les femmes ont quelque chose de plus à apporter dans le monde du travail. Après ce qui semble avoir été ses meilleures années à la Région, Chiara Corazza est appelée aux côtés de Claude Bébéar pour porter la candidature de Paris aux JO de 2008. « C’était après les scandales de Salt Lake City, donc on n’avait pas le droit de rencontrer les membres du CIO… Mais il fallait quand même faire du lobbying, et là, être une femme citoyenne du monde a bien facilité les contacts et permis de faire passer les messages ! »
Pékin, Hanoï, Varsovie, etc.
Convaincre est aussi un mot récurrent dans les propos de l’actuel DG de Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE), qui s’investit avec toute son énergie pour faire passer des propositions et faire avancer des projets. Déjà il y a 30 ans, quand elle avait initié les premiers partenariats économiques de la Région avec Pékin, Tokyo, Moscou, Hanoï, Varsovie, Beyrouth, Santiago… il avait fallu convaincre. C’était une nouveauté à l’époque, mais Michel Giraud, président du conseil régional, lui a accordé toute sa confiance. « J’ai toujours été un peu précurseure, et je ne sors pas du moule, mais je suis déterminée et les gens avec qui je travaille ont bien compris que je fais les choses parce que j’y crois, avec passion », explique celle qui est tout de même diplômée de sciences politiques de la Sapienza et docteur en droit.
Même conviction au sujet du Grand Paris. Chiara Corazza, qui a voué la majeure partie de sa vie professionnelle à l’attractivité de l’Ile-de-France, estime que « ce projet est incontournable et qu’il faut en accélérer la réalisation. Il sera un atout majeur pour faire de notre région capitale une métropole phare du XXIe siècle où il fera aussi bon vivre que travailler. »