Bas carbone : l’Epfif toujours moins émissif

A Vauhallan (Essonne), aux Lilas ou à Pantin (Seine-Saint-Denis), trois programmes initiés par l’établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) illustrent la mise en œuvre de sa stratégie bas carbone. Une ambition qui passe largement par le choix de privilégier, autant que possible, la réhabilitation à la construction neuve.  

La pente est rude : le plan stratégique de l’établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) vise une réduction de 30 % du bilan carbone de ses opérations en 2025, comparé à 2020. Et le chemin étroit : l’établissement veille à ne pas se montrer excessivement prescriptif lorsqu’il cède un foncier.

Dans ce cadre, l’Epfif multiplie sa participation à des programmes bas carbone, y compris sur des projets de taille réduite, privilégiant, autant que possible, la réhabilitation et la transformation de bâtiments existants à des constructions ex nihilo. Cela conformément au « C » de sa stratégie ABCD (voir ci-dessous), qui consiste à inciter à des projets à faible impact carbone et à forte qualité environnementale et d’usage. « Un recours accru aux matériaux biosourcés et géosourcés, contribuant au développement des filières, caractérise également l’action de l’établissement », souligne Guillaume Terraillot, directeur général adjoint en charge du pôle stratégies et ressources.

Guillaume Terraillot et Sabine Baillarguet, respectivement directeur général adjoint et directrice opérationnelle de l’établissement public foncier d’Ile-de-France. © Epfif

Sur les 7 200 logements construits en 2022 sur des fonciers portés par l’EPF, dont 41 % de sociaux, un tiers sont issus d’opérations de réhabilitation. « On entend souvent que construire durable, réhabiliter, coûte plus cher que de construire du neuf. Mais les bailleurs sociaux avec lesquels nous travaillons démontrent que l’on peut bâtir du logement abordable et bas carbone », poursuit Guillaume Terraillot. La minoration foncière qu’accorde l’établissement pour la construction de logements sociaux contribue également à réduire le coût de ces opérations.

20 logements sociaux dans une abbaye

La réhabilitation-extension de deux bâtiments de l’abbaye Saint-Louis du Temple, à Vauhallan (Essonne), pour y réaliser 20 logements sociaux en PLAI de type pension de famille, illustre cette stratégie. « L’EPF a monté cette opération à la demande de la mairie », résume Sabine Baillarguet, directrice opérationnelle de l’Epfif. Le bailleur social Monde en marge, monde en marche opérera cette pension, sise dans une commune carencée en logements sociaux. Outre l’acquisition et le portage foncier, l’EPF Ile-de-France intervient dans le montage du projet, les négociations foncières, la faisabilité, la prédéfinition du programme et la recherche des partenaires. En cas de projet de réhabilitation, les techniciens de l’établissement s’assurent du potentiel du bâtiment étudié. « Tous les lots ne se prêtent pas à la réhabilitation », souligne Guillaume Terraillot. Des questions de sécurité, et donc de coût, entravent parfois ces projets.

Autre exemple avec la réhabilitation d’un immeuble destiné à la vente à la découpe, au 159 de la rue de Paris, à deux pas de la mairie des Lilas (Seine-Saint-Denis). Avec I3F, l’EPF a orchestré la réhabilitation complète de ce bâtiment, dont le chantier va démarrer cette année. Le bailleur social a bénéficié également d’une minoration foncière de la part de l’Epfif pour cet immeuble occupant 506 m2 de surface utile et comptant quatre locaux commerciaux en pied d’immeuble, qui seront conservés. Là encore, l’établissement apporte son savoir-faire d’acquéreur foncier, face à une indivision complexe.

Opération bas carbone également à Pantin (Seine-Saint-Denis), où l’établissement public foncier d’Ile-de-France a initié un programme de 68 logements, dont 33 de locatifs sociaux, 355 m2 de commerces et 1 100 m2 d’équipements publics divers. L’ensemble (labellisé BDF niveau or, équivalent E3c2, Effinature niveau pass) présente 670 m2 de toitures végétalisées dont plus de 60 % de pleine terre, ainsi que 90 m2 d’espace végétalisé sur dalle de parking.

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