Arts et aménagement : un plan guide présenté à Babcock

Plaine Commune et le Pôle des arts urbains (pOlau), ont organisé jeudi 29 septembre 2016, les rencontres « Arts et aménagements dans les territoires du Grand Paris » dans la friche Babcock de La Courneuve, iconique de ce lien entre création et urbanisme.

Le choix de la friche Babcock pour débattre, une journée durant, des liens à renforcer entre arts et aménagement ne relève naturellement pas du hasard. Plaine Commune et la ville de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), souhaitent développer, en effet, sur ce site candidat à « Inventons la métropole », un quartier organisé autour de la culture et de la création. A l’image de la vocation de « Plaine Co », telle que définie par le contrat de développement territorial (CDT) signé en 2014 avec l’Etat, qui assigne à l’interco devenue EPT à la faveur du Grand Paris cette vocation culturelle et créative.

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Nicole Da Costa (Drac), Gilles Poux (La Courneuve) et Patrick Braouezec (Plaine Commune), le 29 septembre 2016, lors des rencontres « Arts et aménagement », dans la friche de Babcock, à la Courneuve. © Jgp

MC93, la maison de la culture de la Seine-Saint-Denis, en travaux, développe actuellement sur cette friche monumentale une programmation hors les murs. Hortense Archambault, sa nouvelle directrice, a proposé à des artistes de renom d’investir les lieux : Franck Castorf, Johann Le Guillerm ou Boris Charmatz figurent parmi eux.

Chapiteau temporaire

Dans le chapiteau temporaire implanté à Babcock, du nom de l’entreprise Babcock & Wilcox, qui y produisait des chaudières, le pOlau a donc présenté, le 29 septembre 2016, les grandes lignes de son plan-guide « Arts et aménagement des territoires ». Un ouvrage de portée nationale, qui analyse plus de 300 initiatives liant l’art et l’aménagement.

L’outil est conçu comme un guide des pratiques innovantes à destination des acteurs artistiques et urbains ainsi qu’aux élus dans des domaines de la cohésion sociale, la rénovation urbaine, le développement durable, le début public ou l’équité des territoires. Evolutif et actualisable, ce document, commandé au pOlau par le ministère de la Culture est prolongé par la plateforme ressource collaborative arteplan.org. Des débats fructueux entre artistes, élus, aménageurs publics et privés se sont étendu tout au long de la journée sur les fortes potentialités de l’occupation temporaire des friches de l’aménagement des sites du Grand Paris.

Droit à la ville

« Nous accueillons 105 nationalités et pensons, à La Courneuve, que la culture est le meilleur moyen de créer de l’en commun », a déclaré Gilles Poux, maire (PCF) de La Courneuve, en ouverture de cette journée, également introduite par la nouvelle directrice régionale de l’action culturelle, Nicole Da Costa, en présence de Pierre Mansat, responsable de la mission métropole de la ville de Paris, et Patrick Braouezec. Le président de Plaine Commune a rappelé que ce site était né de rencontres et de visites de terrain, notamment à La Belle de Mai à Marseille. Il a indiqué figurer parmi ceux qui militent pour des métropoles « inclusives, développant le vivre ensemble, davantage intéressées par le partenariat que par la concurrence, rayonnantes plus qu’attractives ».

Des convictions que le président de Plaine Commune portera à Quito (Equateur), où se tient mi-octobre la 3e édition de la conférence onusienne Habitat 3. L’élu bâtisseur y représentera notamment la commission Inclusion sociale, démocratie participative et droits humains de Cités et gouvernements locaux unis (CGLU). « Nous parlerons à Quito de droit à la ville, de droit à la centralité, autrement dit du droit pour tous et chacun de bénéficier de toutes les fonctions humaines dans un périmètre proche, au premier rang desquelles figure la culture », a poursuivi Patrick Braouezec.

Banque de France

« Sur les quatre hectares du site de Babcock et Wilcox, aujourd’hui propriétés de l’Établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif), 30 000 m² de halles sont destinés à la réalisation d’un nouveau quartier, préfiguré par l’agence ARM (Matthieu Poitevin). La reconquête du site se veut progressive : il s’agit de tirer parti des grandes qualités des halles pour mettre en place différents usages, qu’ils soient éphémères ou pérennes. Le projet prévoit notamment la création de logements, d’équipements, d’espaces publics, d’industries culturelles et créatives, ainsi que la tenue d’évènements… », indique Plaine Commune.

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« Architextures » de Johann Le Guillerm, (Secret Temps 2) à Babcock. © Jgp

Dans sa configuration actuelle, Babcock constitue une enclave et un point de blocage entre le quartier de la gare, à l’ouest, et celui des Quatre Routes, à l’est. Pour remédier à cela, une nouvelle rue sera créée afin de relier ces quartiers. Un nouveau bâtiment conçu par l’agence Jean-Paul Viguier architecture, accompagnée par les paysagistes de l’agence Babylone en cours de construction, accueillera le pôle fiduciaire de la Banque de France.

Le site bénéficie d’une bonne desserte puisqu’il est situé à proximité de la gare RER B de La Courneuve – Aubervilliers et du tramway T1. Il sera également prochainement desservi par le Grand Paris express. Il jouxte, par ailleurs, le pont Palmer permettant de rejoindre le réseau autoroutier francilien (A1 et A86).

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