« C’est notre intime conviction avec Valérie Pécresse. Penser l’lle-de-France comme un territoire d’innovation sans production serait un contresens économique ! Nous sommes convaincues que la croissance économique dans notre région passe par une industrie forte », estime Alexandra Dublanche, vice-présidente de la Région chargée du développement économique, dans une tribune.
A la fin des années 1990, certains ont pu croire à la fable d’une France – et d’une Ile-de-France – sans usine. En 25 ans, notre région a ainsi perdu près de 50 % de ses effectifs industriels, avec des conséquences économiques et sociales que nous payons aujourd’hui et dont la crise a accéléré le tempo.
La crise actuelle a révélé la vulnérabilité des industries stratégiques du fait de la désindustrialisation et des délocalisations des chaînes de production depuis plusieurs décennies. Dans le domaine de la santé par exemple, la perte relative de capacité de production de médicaments sur le territoire national est apparue criante (sur les 254 médicaments autorisés par l’agence européenne de santé entre 2016 et 2018, seuls 20 sont produits en France) avec comme corolaire une dépendance pesante aux fournisseurs extra-européens.
Au-delà des questions essentielles de souveraineté nationale, cette dépendance soulève des questions politiques et sociétales majeures : un territoire ne peut se permettre d’offrir uniquement des emplois de cadres et de chercheurs, qui ont tendance à se concentrer au cœur de la Métropole. Il doit pouvoir continuer à offrir des emplois « ouvriers », qui reposent sur un véritable savoir-faire et sur l’ensemble de son territoire, en particulier en périphérie, là où les industriels ont tendance à s’implanter.
« Nous avons des atouts formidables »
C’est notre intime conviction avec Valérie Pécresse. Penser l’lle-de-France comme un territoire d’innovation sans production serait un contresens économique ! Nous sommes convaincues que la croissance économique dans notre région passe par une industrie forte.
Et nous avons des atouts formidables. Loin des préjugés qui présentent souvent l’Ile-de-France une terre de bureaux et de services, l’activité industrielle occupe toujours aujourd’hui une place privilégiée dans l’écosystème francilien. Avec 430 000 emplois, elle est la deuxième région industrielle de France. Elle possède également un véritable leadership européen et mondial en se trouvant à la pointe dans des secteurs comme l’aéronautique, l’automobile ou encore la santé et la chimie.
Notre leadership sur l’innovation doit être pensé comme un atout indissociable au maintien d’une industrie compétitive. Car ce que nous voulons, c’est non seulement sauvegarder le tissu industriel francilien, mais aussi accélérer son renouvellement en veillant à intégrer les transformations numériques et écologiques indispensables à sa compétitivité et sa pérennité.
Relocalisations
C’est la raison pour laquelle, alors que l’Etat continue dans cette crise de considérer l’Ile-de-France, pourtant la plus touchée par la crise actuelle (le chômage y a ainsi augmenté de 15 % en 2020 contre 9 % dans le reste du pays), comme la région la plus riche de France et ne consacre ainsi que 10 à 15 % des moyens mis sur l’industrie à notre région, nous investissons massivement avec Valérie Pécresse dans notre industrie. Quand l’Etat accepte d’aider les entreprises industrielles franciliennes à hauteur de 17 millions d’euros, ce n’est pas moins du triple (52 millions d’euros) que nous avons investi en trois mois pour l’implantation, la modernisation, la relocalisation ou la diversification de 100 sites industriels en Ile-de-France.
Que ce soit le sauvetage de la dernière scierie d’Ile-de-France en Seine-et-Marne, la relocalisation par le groupe Krys de la production de verres optiques à haute valeur ajoutée dans les Yvelines depuis l’Asie, I’industrialisation de la production d’Exxotrail en Essonne qui développe des moteurs pour petits satellites, l’implantation d’un premier site de production de Corwave dans les Hauts-de-Seine qui développe des pompes cardiaques à destination des patients en insuffisance cardiaque, l’aide à la fabrication d’alternatives aux protéines animales dérivées de microalgues par Algama SAS à Paris, l’augmentation des capacités de production et la digitalisation de l’activité en Seine-Saint-Denis de la Romainville, entreprise industrielle de pâtisserie, la modernisation de l’outil de production de Septodont, leader mondial des anesthésiants dentaires dans le Val-de-Marne, l’automatisation de la fabrication des cathéters artériels par SIPV dans le Val d’Oise afin de rendre l’outil de production plus agile en cas en nouvelle crise sanitaire… nous ne tombons pas dans le piège de l’incantation facile et déconnectée de toute réalité économique. Il n’est donc pas question de reconquérir ce que nous avions par le tout-relocalisation, mais de projeter les acteurs franciliens de manière ciblée vers des secteurs et des modes de production d’avenir susceptibles de conquérir des nouveaux marchés.
En permettant la création et la sauvegarde de plus de 6 600 emplois industriels en Ile-de-France.
Loin d’un vœu pieux, des résultats concrets.