Christophe Béchu (Transition écologique), Patrice Vergriete (Logement) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville) ont visité jeudi 31 août 2023 la ZAC des Agnettes, à Gennevilliers, un programme du Nouveau plan national de rénovation urbaine (NPNRU) et un exemple de ce qui marche, selon les mots de l’ancien maire d’Angers.
A l’issue de la visite de trois ministres dans sa commune, venus constater l’avancement des travaux de la ZAC des Agnettes, le maire (PCF) de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) n’a pas manqué de remettre à chacun un exemplaire dédicacé de son ouvrage « Inventons un nouvel art de vivre populaire ». Avec ses allures de moine-soldat passionné par la ville qu’il dirige depuis 2014, Patrice Leclerc avait été joyeusement arrêté, quelques minutes auparavant, par une habitante louant avec énergie la solidarité qui prévaut selon elle dans la commune, « ici on s’entraide ! ». Une groupie du maire saluant au passage l’engagement de l’équipe municipale pour la qualité de vie de ses habitants.
Et c’est sans doute cette volonté de bâtir une ville inclusive et apaisée, palpable tout au long de la visite, qui explique le choix de Gennevilliers pour cette opération de communication gouvernementale. « Nous avons voulu montrer, en venant ici, que la politique de la ville porte ses fruits, contrairement à une petite musique qui s’est développée à l’occasion des émeutes de juin dernier », a indiqué Christophe Béchu.
« De l’argent », avait répondu quelques heures auparavant Patrice Leclerc, dans un large sourire, au nouveau ministre du Logement qui lui demandait ce qui pourrait l’aider. Notamment pour construire plus de logements sociaux, dont le déficit en Ile-de-France a été rappelé à plusieurs reprises tout au long de la visite. « L’Aorif déplorait récemment que l’Ile-de-France a perdu au cours des dernières années 12 000 logements très sociaux », soulignait Patrice Leclerc.
La barre Victor Hugo ouverte
Le maire de Gennevilliers a conduit le cortège ministériel à travers une ZAC en cours de transformation pour fournir à l’avenir une coulée verte reliant les berges de la Seine. Le plan-guide de la zone prévoit de déconstruire une partie de la barre Victor Hugo, longtemps réputée la plus longue barre d’immeuble d’Europe, et de l’ouvrir en son centre pour laisser passer une voie nouvelle.
Un des enjeux de ce programme consiste aussi pour la ville à inverser les proportions entre les superficies publiques et privées, aujourd’hui 70 % publiques 30 % privées, grâce à la résidentialisation des abords des immeubles, allégeant d’autant les dépenses de la commune. Jeudi matin, les ministres présents ont visité le groupe scolaire Joliot-Curie de Gennevilliers, à l’acoustique remarquable, dessiné par Sam architecture, ainsi que l’espace Saâd Abssi, ancien centre culturel transformé en centre culturel et social intergénérationnel.
300 millions d’euros de travaux
La ZAC est prévue pour être achevée en 2031, seuls 20 % de son programme ont été réalisés à ce jour. Elle mobilise un investissement de 300 millions d’euros TTC, récemment revu à la hausse : ainsi, de 38 millions d’euros, l’engagement de l’Anru devrait passer à 58 millions, celui de la ville de 49 à 67 millions d’euros, celui de Gennevilliers habitat de 54 à 94 millions d’euros, la SEM d’aménagement de Gennevilliers (Semag 92) y consacrant 26 millions d’euros, le Département des Hauts-de-Seine 10 millions d’euros et la région Ile-de-France 4 millions.
La cession de droits à construire à des promoteurs, à l’instar d’Emerige, qui réalise un programme de logements au sein de la ZAC, contribue également à l’équilibre économique de cette dernière.