Vallée sud Grand Paris : une alchimie délicate

S’étirant du nord au sud entre Paris et l’Essonne, le territoire de la Vallée sud Grand Paris est aussi verdoyant que fragmenté et disparate. A charge, pour ses élus aguerris au fonctionnement communautaire, de réussir son agrégation afin d’avoir une vision homogène de son développement. L’arrivée du métro express se présente comme une exceptionnelle opportunité.

L’alchimie s’avère autant subtile que délicate, mais certainement pas impossible. Certes, le « T2 » (Hauts-de-Seine) part avec le handicap de sa diversité faite de villes à forte densité d’habitat social, à l’instar de Bagneux (70 %) et Malakoff (60 %), de secteurs plus résidentiels vers Sceaux et Bourg-la-Reine, et de zones d’activités économiques qui se concentrent plus naturellement à proximité de la capitale, même si Antony accueille également de nombreux parcs tertiaires. « L’enjeu du nouvel ensemble territorial sera de voir comment ses diverses composantes s’agrègent », observe Jean-Yves Durance, président de la chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-Seine. Mais ce territoire présente aussi des atouts dont son réseau d’infrastructures de transport.

Outre l’autoroute A86 désormais bouclée, il est irrigué par deux lignes du tramway (T6 et T10) et le sera prochainement par la ligne 15 du futur métro du Grand Paris express (GPE) dont trois gares le desservent. L’une se trouve à Montrouge, et une seconde à Bagneux où un important programme immobilier est prévu, dans le cadre de la ZAC Victor Hugo. Aménagée par la Semaba, l’opération a été confiée au groupement Nexity/Sodéarif/Imestia avec les architectes Marc Mimram, Brénac et Gonzales ainsi que D’Ici-là paysagistes. Elle développera 27 400 m2 de logements, dont 20 % de logements sociaux, 5 600 m2 de commerces et un parking de 500 places.

La troisième gare est située à la jonction d’Issy-les-Moulineaux, Vanves et Clamart, et prendra place sous la gare actuelle de Clamart. La ville prévoit également de rebondir sur l’arrivée du GPE pour transformer une friche polluée de 2,5 ha, abandonnée depuis 30 ans, en nouveau quartier de ville. D’ici à la fin de l’année, sera lancé un programme comprenant 300 logements, une école, une crèche, un centre de coworking, des commerces et un parking de 200 places.

Un PLUI pour la cohérence des projets

« Nous avons aussi la chance d’avoir du foncier disponible dans un certain nombre de villes, qui ont d’ailleurs engagé des projets importants de restructuration à l’instar de Bagneux, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Le Plessis-Robinson et Châtenay-Malabry », fait valoir Jean-Didier Berger, maire de Clamart et président de Vallée sud Grand Paris. Pour autant, l’élu souhaite que soient conservées des zones pavillonnaires, « car c’est la marque du territoire », et privilégier la restructuration de friches industrielles ou de terrains abandonnés, dont un certain nombre longe la départementale 906 vers Châtillon, Malakoff et Clamart.

La mise en œuvre du plan local d’urbanisme intercommunautaire (PLUI) devra d’ailleurs permettre une meilleure cohérence des projets des différentes communes membres. « L’un des objectifs des établissements publics territoriaux (EPT) est d’accélérer le développement économique, rappelle Jean-Didier Berger, nous allons aider les villes à mener à bien leurs grands projets pour accueillir des entreprises et nous assurer que leur PLU prévoie suffisamment de zones pour développer des projets intéressants. De notre côté, nous devons nous faire connaître des investisseurs. »

Mais pas question de reproduire les erreurs du passé, avec d’un côté les bureaux et de l’autre les logements. « Nous souhaitons rechercher la mixité sociale et fonctionnelle », prévient le président. Clamart créera, en fin d’année, la ZAC du Panorama (13,5 ha) sur le site occupé par EDF, jusqu’au transfert d’une partie de ses activités de recherche sur le plateau de Saclay. La programmation prévoit d’y réaliser 2 000 logements, des bureaux et des équipements publics. EDF, qui conservera plusieurs centaines de salariés sur le site, reconstruira 10 000 m2 de bureaux neufs.

3 000 personnes travailleront à l'Ecocampus d'Orange à Châtillon.

3 000 personnes travailleront à l’Ecocampus d’Orange à Châtillon. © JGP

Alors que Châtillon vient d’inaugurer le vaste Ecocampus d’Orange où travailleront 3 000 personnes, Fontenay-aux-Roses s’apprête à lancer son projet de biocluster (6,2 millions d’euros dont 2,66 millions du Feder). Ce campus de 3 000 à 4 000 m2 pourrait accueillir des PME en phase de développement et des start-up de biotechnologies ou thérapie génique en phase d’incubation, pour travailler en partenariat avec le Commissariat à l’énergie atomique ou l’Inserm. Les travaux devraient débuter au deuxième semestre 2016. Mais pour Jean-Yves Durance, la façon dont se développera le plateau de Saclay, tout proche, pourrait à terme devenir, au même titre que l’arrivée du métro express, un facteur de développement et un « élément positif » pour le nouveau territoire Vallée sud Grand Paris.

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