La gare dessinée par Kengo Kuma à Saint-Denis Pleyel, qui fera la jonction entre les lignes 14, 15, 16 et 17 du Grand Paris express est quasiment achevée. Inauguration en grande pompe fin juin, le jour de l’ouverture de la ligne 14 prolongée de Saint-Ouen à Saint-Denis au nord et d’Olympiades à Orly au sud.
C’est un des plus puissants symboles de la concrétisation d’une des promesses majeures du projet du Grand Paris qui sera inauguré dans quelques semaines après six ans de travaux : la gare de Saint-Denis Pleyel, au pied de la tour éponyme, transformée en hôtel de luxe, image même des mutations urbaines en cours. Avec quelque 200 000 visiteurs attendus chaque jour lorsque l’ensemble des lignes du Grand Paris express qui s’y croiseront seront ouvertes, l’équipement dessiné par l’architecte nippon Kengo Kuma demeurera loin derrière Châtelet les Halles (700 000 visiteurs par jour). Mais la gare dionysienne compte plus d’escalators (56 contre 50), plus d’œuvres d’art aussi, dont les illustrations de Sergio Garcia Sanchez, qui ornent déjà les quais des stations, et les 108 Venus de Prune Nourry, d’1,70 m chacune, prochainement suspendues par de discrètes attaches en métal sur toute la hauteur de l’atrium de la gare.
Quelque 250 compagnons s’activent actuellement pour achever l’ouvrage, dont Eiffage a effectué les travaux de génie civil, Besix assurant ceux de finition et Egis la maîtrise d’œuvre. Pour un investissement global de 350 millions d’euros. Ils étaient plus de 500 compagnons au plus fort du chantier. 500 000 m3 de terres ont été excavées tout au long de cet imposant projet, soit le volume de 100 piscines olympiques.
Inauguration fin juin
Fin juin, les plus hautes autorités de l’État ont été invitées à venir inaugurer cet équipement, en même temps que la ligne 14 prolongée, qui reliera dès lors Orly à Saint-Denis Pleyel, en 40 minutes. L’ensemble des stations de la 14 prolongée seront ouvertes alors, à l’exception de celle de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif), qui sera mise en service ultérieurement. Puis ce seront au tour des lignes 16 et de la 17, toutes deux ouvertes en deux temps, 2026 puis 2028. Enfin l’ouverture de la ligne 15 nord est annoncée pour 2031.
Le franchissement urbain Pleyel (FUP), inauguré ce jeudi 16 mai, et dont la voie piétonne sera ouverte pour les Jeux olympiques, permettra de relier dès cet été la gare de Saint-Denis Pleyel à celle du RER D, faisant bel et bien de la commune un des centres névralgiques du nouveau réseau de transport francilien.
Cette gare comprendra également un centre culturel, une résidence d’artistes, des lieux de restauration ainsi qu’une terrasse, ouverts progressivement au cours des années à venir. Prochaine étape le 22 mai, date annoncée du passage de la commission de sécurité dont le feu vert est requis pour autoriser l’ouverture de la gare.
Située à la croisée de trois sites olympiques et paralympiques majeurs (Village des athlètes, Stade de France et Centre aquatique olympique), la gare Saint-Denis Pleyel constituera un point central de mobilité pour les voyageurs présents pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Comme un origami baigné de lumière
Pensée comme un jeu de plis urbain par l’architecte japonais, Kengo Kuma, la gare est traversée par la lumière naturelle qui se glisse au cours de la journée à travers la façade de lames en bois. Les différents niveaux sont naturellement illuminés grâce à l’atrium, un puits de lumière central qui se prolonge sur toute la hauteur du bâtiment jusqu’au cœur des étages souterrains. Le bois, matériau identitaire de la gare, est décliné sur les façades (intérieures et extérieures), les parois verticales et les plafonds.