Edito / Région-métropole : Patrick Ollier tue le match

« Nous sommes une intercommunalité qui trouve sa place dans un cadre régional. » La phrase, prononcée par le président Ollier en marge de la 2e séance plénière de la métropole du Grand Paris le 18 février, n’a rien d’une tautologie.

Le président de la MGP entend ainsi expliquer qu’opposer la métropole et la Région n’a pas de sens. Une intercommunalité constitue une structure de gouvernance qui associe des communes autour d’un projet commun. Ce qui lui donne à la fois une force moindre que la Région, dont l’exécutif est élu au suffrage universel direct. Et aussi une force supérieure, puisque la métropole réunit 131 maires qui représentent chacun un territoire, et non une formation politique.

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« Nous mettons nos sensibilités de côté pour œuvrer ensemble dans le sens de l’intérêt général », indique constamment Patrick Ollier. © Jgp

C’est là que puise sa source la fameuse culture du consensus de l’intercommunalité. « Nous mettons nos sensibilités de côté pour œuvrer ensemble dans le sens de l’intérêt général », indique constamment Patrick Ollier. Et il est vrai que voir Anne Hidalgo (PS), André Santini (UDI), Patrice Leclerc (FDG) ou Daniel Breuiller (EELV) œuvrer ensemble, autour de Patrick Ollier (LR), au service des sept millions de Grands Parisiens réjouit, au risque d’être taxé de candeur naïve.

Habile, le maire de Rueil-Malmaison répète également qu’il ne conteste en rien le leadership de la Région dans son champ de compétences, vidant de sa substance la volonté de Valérie Pécresse d’obtenir, en 2017, une réécriture de la loi NOTRe qui n’aurait d’autre but que d’affirmer cette suprématie régionale.

Joignant le geste à la parole, le président de la MGP propose que chacun de ses vice-présidents rencontre son homologue au conseil régional pour veiller, dès à présent, à l’articulation des politiques de chaque niveau. C’est tout l’esprit de la loi, justement, que d’affirmer la prédominance stratégique de la Région, notamment en matière de développement économique, tout en reconnaissant le fait urbain par la création des métropoles. Autrement dit, il n’y a de millefeuilles que si les strates ne se coordonnent pas. « Nous voulons avancer avec humilité, modestie et rapidité, pour bâtir une métropole efficiente et interactive », assène le président Ollier. S’il faut juger aux actes, n’est-ce pas ce que l’on souhaite entendre ?

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