Conçu dans le cadre d’une joint-venture entre Sequana développement, la société d’Olivier Jamey, président de Seine port union, Roboat et Holland Shipyards Group, un bateau autonome, construit grâce à une imprimante 3D est expérimenté sur le bassin de la Villette du 27 novembre au 3 décembre.
Le bateau autonome reliera les deux cinémas des quais de Seine et de Loire. Il est innovant à plus d’un titre. D’une dimension de 9 m x 3,90 m, ce bateau a battu le record de taille de coque d’un seul tenant construit grâce à une imprimante 3D. « Les bateaux sont généralement conçus en acier et font appel à un savoir-faire artisanal de chaudronniers. Avec l’imprimante 3D, ce type d’unité peut être fabriqué partout dans le monde, à la demande », résume Olivier Jamey, président de Sequana développement, également président de Seine port union.
« A l’avenir, il faudra construire vite et à proximité des besoins. On imprimera des modules, des coques dans un local banal, un atelier ou un pied d’immeuble. Le bateau qui a fait son premier test récemment à Rotterdam a été fabriqué dans un hangar, qui n’avait aucune vocation industrielle. L’autre atout, c’est la recyclabilité des matériaux. Le Roboat a été conçu à partir de matériaux plastiques qui peuvent être recyclés jusqu’à cinq fois », poursuit Olivier Jamey.
Ce dernier anticipe un essor rapide de la demande de ce type d’embarcations autonomes. Pour des usages divers et pas seulement le transport de personnes. Assemblés, ces bateaux peuvent en effet former des plateformes flottantes ou assurer des missions de logistique. Ce bateau présente également l’originalité de pouvoir s’amarrer automatiquement à des bornes de recharge électrique.
Conçu par la start-up Roboat pour l’ingénierie du pilotage autonome, les chantiers navals Holland Shipyards Group pour la production et Sequana développement, la société d’Olivier Jamey, il capitalise sur un programme de cinq ans du Massachusetts institute of technology (MIT) et de l’Amsterdam Institute for Advanced Metropolitan Solutions (AMS). Ce projet a par ailleurs été lauréat d’un appel à projet lancé par Voies navigables de France (VNF) et l’Ademe visant à encourager la production de navires autonomes.
« Avec les propulsions thermiques, il fallait “mariniser” les équipements, indique Olivier Jamey. Avec l’électrique, les batteries, moteurs, chargeurs, convertisseurs sont directement transposables sur un bateau. Cela permet sans le moindre différé de profiter des innovations développées pour d’autres usages. Cela rend possible des “roboat” électriques ».
« La première innovation concerne l’autonomie puisqu’il s’agit d’un bateau niveau 4, donc en capacité de naviguer par ses propres moyens, avec l’appui d’un équipage, en cas de besoin, comme un ascenseur avec un liftier », indique Olivier Jamey. La seconde innovation, c’est l’impression 3D. Une technologie qui rend très simple la réplicabilité. En l’occurrence, il s’agit d’un bateau de 9 m par 3,90 m, dont l’ensemble de la coque a été réalisé en 3D avec une superstructure en aluminium et des parements également en impression 3D ».