Damien Robert : Culture urbaine

Voilà un citadin qui aime faire pousser les projets urbains. Après avoir participé à l’implantation de l’Anru, semé quelques graines métropolitaines au sein du ministère de la Ville, il cultive son goût de la chose publique et urbaine à la direction de l’EPA Plaine de France.

« Je vous préviens, je suis un cliché », plaisante-t-il. Parisien au cœur et du cœur de la capitale (le quartier latin), il explique qu’il y a « toujours vécu ». Un citadin du genre à partir en vacances en ville. Grande de préférence ! « Bombay, Rio… Qu’y a-t-il de plus beau qu’une ville ? L’ambiance, le cosmopolitisme, l’architecture, etc. L’urbanisation est l’un des grands mouvements du siècle dernier. » Sa vocation tournée, elle aussi, vers la ville lui est apparue au hasard d’un cours. Pas franchement décidé quant à son avenir professionnel, mais pragmatique, il a opté pour « le cursus généraliste et exigeant » d’une grande école de commerce (Essec). De nature curieuse, il se laisse toutefois piquer par l’économie urbaine. « On y apprend les enjeux et la gestion des territoires. » Comme s’il n’y avait finalement pas de hasard, il ajoute : « Je me suis toujours intéressé à la chose publique. »

Damien Robert

Damien Robert. @GB

Et tout cela s’affine encore quand il choisit de faire son service civil au sein de la fondation Agir contre l’exclusion. « J’y découvre les quartiers difficiles, le terrain et l’attachement de la population au territoire. » L’expérience précède son entrée dans le monde du consulting « plutôt sur de grands projets publics de transformation ». Au début des années 2000, il suit de près l’émergence « ambitieuse » de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) qu’il rejoint à sa création en 2004. Accompagner les projets urbains pour transformer les quartiers fragiles ; le domaine ne lui est pas tout à fait étranger. « Il y avait tout à mettre en place et une belle dynamique d’équipe. Lorsque je suis parti fin 2008, 300 projets avaient déjà été validés », raconte-t-il avec un enthousiasme qui invite à s’interroger sur les raisons de son départ. « Je crois qu’il y a une constante dans mon parcours : j’aime participer aux projets naissants, les voir prendre forme. »

De l’Anru à l’EPA

Rien d’étonnant alors à ce que les prémices du Grand Paris l’interpellent. Lorsque le secrétariat d’Etat au développement de la région capitale est créé en 2008, Damien Robert saisit l’opportunité et intègre l’équipe. « J’étais chargé du logement, de la cohésion sociale et du nord-est parisien. Une période exaltante et… turbulente. Les clivages étaient forts sur la question des transports. Et il fallait faire voter la loi… ». Démissionnaire, Christian Blanc est relayé – brièvement – par Michel Mercier puis Maurice Leroy, ministre de la Ville en novembre 2010. Damien Robert, lui, reste, suit les dossiers, devient conseiller du ministre, chef du pôle Grand Paris. « Il y a aujourd’hui des avancées irréversibles dans la construction métropolitaine. Mais il reste à bâtir une identité, à porter de grands projets fédérateurs comme les JO. »

En 2012, lorsque l’exécutif change, il part vers une nouvelle mission. Il prend la direction générale de l’EPA Plaine de France. « Un vaste territoire que j’ai appris à bien connaître au fil de ma carrière. Ici, j’ai découvert le métier extrêmement diversifié d’aménageur : le foncier, les relations avec les élus, les promoteurs, les opérateurs immobiliers, le suivi financier, la concertation… L’aménagement, c’est intervenir sur le quotidien des gens. » Et c’est aussi une multitude de projets naissants à accompagner. Il y avait donc comme une suite logique…

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