Entourées de Patrick Ollier et de Quentin Gesell, président et vice-président de la Métropole, les architectes Laure Mériaud (Agence 2/3/4/) et Cécilia Gross (VenhoevenCS architecture) ont décrit, le 7 septembre dans le cadre du Mipim 2021, les intentions architecturales qui ont présidé à la conception du Centre aquatique olympique de la Plaine Saulnier.
Patrick Ollier et Quentin Gesell, respectivement président et vice-président délégué aux équipements sportifs de la métropole du Grand Paris, ont rappelé que le Centre aquatique olympique (CAO) de la Plaine-Saulnier, qui s’élèvera d’ici deux ans au 361 de l’avenue du président Wilson, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), sur l’ancien site du centre de recherche d’Engie, constituait un des seuls bâtiments pérennes construits pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Le maire de Rueil-Malmaison a souligné sa satisfaction de constater que le chantier a devancé, pour l’instant, ses différentes échéances liées notamment au dépôt du permis de construire, alors qu’un rapport de l’Inspection générale de l’administration avait jugé opportun, il y a quelques années, de mettre en doute la capacité de maître d’ouvrage de la Métropole sur ce projet.

Quentin Gesell, maire de Dugny et vice-président délégué aux équipements sportifs de la Métropole. © Jgp
« Nous sommes heureux de contribuer avec cet équipement au rééquilibrage de la Métropole en matière d’équipements sportifs », a également souligné Patrick Ollier. Le président de la MGP a rappelé que la passerelle piétonne qui reliera le CAO au Stade de France fera de l’ensemble un des plus grands équipements sportifs d’Europe.
Transparence
L’ouverture du Centre aquatique olympique sur son environnement, mais aussi la transparence entre les différentes salles qui le composent, séparées par de vastes cloisons de verre, favorisant les connexions visuelles, constituent une des marques de fabrique de l’équipement. Le Stade de France, situé à quelques encablures, de l’autre côté de l’autoroute A1, sera visible de la piscine et deux tympans de verre, aux dimensions généreuses, à l’est et à l’ouest du complexe, participeront de son identité.
« Nous avons souhaité réinventer la façon de concevoir ce type d’équipement, les solutions durables n’étant pas seulement considérées comme des ajouts techniques, mais faisant partie de la force esthétique du centre aquatique », ont souligné au Mipim Laure Mériaud (Agence 2/3/4/) et Cécilia Gross (VenhoevenCS architecture), évoquant les dimensions d’une cathédrale de 100 m de long sur 15 à 20 m de haut. Une cathédrale modulaire, à l’image du bassin, qui pourra évoluer en fonction des besoins, grâce à un jeu de murs mobiles. Un bassin sera plus particulièrement dédié à l’apprentissage de la natation.
Les architectes ont cité la plantation de nombreux arbres en pleine terre, le recours au bois, avec un cocon bois couvrant le complexe, et l’usage de poutres fines, parmi les autres caractéristiques du projet. Seul le socle, jusqu’au niveau R+1, sera conçu en béton. Afin de réduire la consommation énergétique, l’espace à chauffer a été limité, la toiture du centre étant par ailleurs dotée de panneaux photovoltaïques, produisant une électricité consommée sur place.
Une attention particulière a été apportée au parvis qui entourera le stade nautique, et qui prendra la forme d’une vaste galerie, à laquelle les brise-soleil donneront une identité forte. Outre des bassins olympiques, le complexe accueillera des terrains de basket et sera adapté à des activités de sports-loisirs et de santé (yoga, fitness, paddle, escalade, etc.).
« A la mer d’asphalte qui entoure le plus souvent ce type d’équipement, nous avons préféré une mer végétale », a également indiqué Laure Mériaud. De même, l’équipe de 2/3/4/ a ajouté que le projet a été conçu en intégrant dès l’origine la vie du complexe en dehors des compétitions, qui n’occuperont qu’une part mineure de son calendrier. « Nous nous sommes demandés ce que les jeunes devaient ressentir en fréquentant cet équipement, pour avoir envie d’y revenir », a poursuivi l’architecte.
Le CAO sera par ailleurs un bâtiment signal, dialoguant avec le Stade France, par toitures interposées, celle du stade relevant d’une écriture très technique, en métal, tandis que celle du CAO, 20 ans plus tard, à la forme courbe, s’inscrit dans un registre d’économie de matière.
« L’arène aquatique, surélevée par rapport au niveau du sol, se place au même niveau que le Stade de France. L’équipement sportif crée un socle ouvert sur les espaces publics, soulignent les architectes des agences 2/3/4/ et Verhoeven CS. Une grande rampe longe le bâtiment depuis le parc de la ZAC. Elle s’y connecte en plusieurs points, puis se transforme en parvis pour l’arène et se prolonge par le franchissement piéton de l’A1 jusqu’au parvis du Stade de France. Le centre aquatique, son parvis, ses jardins, sa rampe et son franchissement ont été conçus comme un tout. Chacun de ces éléments possède ses propres caractéristiques tout en résonnant les uns avec les autres pour créer un ensemble équilibré et dynamique. »
« L’arène aquatique est une silhouette fluide pensée comme une forme forte et compacte offrant une image unitaire. Sculpture de bois émergeant d’un paysage vert, signal dans le ciel métropolitain, elle affirme ses valeurs durables. L’arène est entièrement enveloppée de brise-soleil aux lignes sinueuses et dynamiques, créant un entre-deux architectural, une profondeur de lecture. Cette enveloppe crée un seuil abrité pour l’accueil des spectateurs et l’extension des usages du bâtiment, un parvis lieu de vie offrant un immense plateau directement connecté au parvis du Stade de France. Le socle est compact pour laisser place à la nature qui l’entoure. Il dialogue avec les espaces extérieurs, laisse pénétrer la lumière, dégage des vues. Son échelle est celle du quartier, sa minéralité le rattache au sol. Il accueille et laisse voir les activités sportives multiples du centre aquatique. À l’intérieur, de grandes perspectives sont mises en place. Elles mettent en relation les différents espaces, les différentes activités ».
Fiche technique :
Centre aquatique olympique :
Programme : Jeux olympiques Paris 2024 : Piscine olympique accueillant les compétitions de plongeon, water polo et natation synchronisée/Stade paralympique accueillant les compétitions de Boccia.
Post JOP 2024 : Centre aquatique : bassin de 50 m, bassin de plongeon, bassin d’apprentissage de 25 m, bassin polyvalent aqualudique et espace aquakids. Accueil de compétitions de niveau 1 à 4, 2 500 places en tribunes fixes, 2 500 places en tribunes démontables. Escalade bloc, restaurant, basket 3×3, paddle, fitness, football 5×5 en extérieur
Maître d’ouvrage : Métropole du Grand Paris
Maître d’ouvrage délégué : Bouygues bâtiment Ile-de-France
Exploitant commercial : Récréa
Exploitant technique : Dalkia
Bureau de contrôle : Socotec
Maîtres d’œuvre :
Architectes : VenhoevenCS et Ateliers 2/3/4/
Associés référents : Cécilia Gross et Laure Meriaud
Chefs de projets : Yves de Pommereau, Tjeerd Hellinga et Julie Fuchs
Paysagistes : Ateliers 2/3/4/
Chefs de projet : Arnaud Talon et Clément Arnaud
BET structure et façade : SBP Schlaich Bergermann partner
BET fluides et électricité : Inex
BET traitement d’eau : Katène
BET VRD : CL Infra
BET acoustique : Peutz
BET HQE : Indiggo
Économiste : Mazet & associés
Conseil sécurité incendie : CSD & associés
Superficie : environ 20 000 m2
Coût des travaux prévisionnel : 126 millions d’euros
Calendrier prévisionnel :
Délais travaux : 32 mois
Livraison : avril 2024 mise à disposition au comité d’organisation des Jeux olympiques, été 2025 : ouverture du Centre aquatique au grand public
Franchissement piéton
Programme : passerelle piétonne et cyclable
Maître d’ouvrage : Métropole du Grand Paris
Maître d’ouvrage délégué : Bouygues bâtiment Ile-de-France
Exploitant commercial : Récréa
Exploitant technique : Dalkia
Bureau de contrôle : Socotec
Maîtres d’œuvre :
Architectes : Ateliers 2/3/4/ et VenhoevenCS
Associées référentes : Laure Meriaud et Cécilia Gross
Chef de projet : Xavier Constant
Paysagistes : Ateliers 2/3/4/
Chef de projet : Arnaud Talon et Clément Arnaud
BET structure : SBP Schlaich Bergermann partner
BET fluides et électricité : Inex
BET VRD : CL Infra
BET acoustique : Peutz
Dimensions : largeur 20 m, longueur 106 m
Coût des travaux prévisionnel : 21 millions d’euros
Calendrier prévisionnel :
Délais travaux : 32 mois
Livraison : avril 2024 mise à disposition au comité d’organisation des Jeux olympiques