Décès du maire de Roissy-en-France Michel Thomas

Michel Thomas, maire de Roissy-en-France (Val d’Oise) depuis 2020, est décédé le 23 août 2022 dans un accident de la route. Voici le portrait que Le journal du Grand Paris lui avait consacré peu après son élection, il y a deux ans.

Située à cheval sur le Val d’Oise et la Seine-et-Marne, la communauté d’agglomération de Roissy Pays de France regroupe 42 communes et plus de 350 000 habitants. Son président, Patrick Renaud, était jusqu’à récemment conseiller municipal de Roissy-en-France, qui ne compte pas 3 000 habitants. Petit par sa taille, ce village est puissant par la présence des infrastructures aéroportuaires. Et son maire vient de changer. André Toulouse a en effet fait le choix de passer la main, de même que Patrick Renaud. Pour trouver un successeur, celui qui était seul candidat en 2014 est allé chercher un de ses anciens adjoints, Michel Thomas, qui n’était plus élu depuis 2008.

« André Toulouse a fait appel à moi pour former une nouvelle équipe constituée de certains conseillers souhaitant continuer », raconte l’intéressé, qui a remporté l’élection au premier tour le 15 mars, avec 54,64 % des voix. Face à lui, Patricia Petit, adjointe d’André Toulouse, avait été écartée de la majorité en 2019 après une prise de parole qui n’avait plus plu. Le nouveau maire espère que les « mots un peu durs », prononcés pendant la campagne, vont maintenant laisser place à un peu plus de sérénité, nécessaire à la vie de village.

Michel Thomas, nouveau maire de Roissy-en-France. © Mairie de Roissy-en-France

Michel Thomas, d’origine champenoise, est arrivé à Roissy « un peu par hasard » en 1986, en provenance de Bretagne, alors qu’il prenait un poste d’auditeur à proximité. « Je suis tombé amoureux », se remémore-t-il. Il intègre la liste d’André Toulouse pour les municipales de 1989 « pour connaître la vie publique » et parce qu’« il est curieux de nature ». L’année suivante, il participe au lancement d’une PME de logistique, Staci, dont il sera directeur général et président. Celle-ci se développera significativement et compte aujourd’hui quelque 2 000 collaborateurs.

« Je ne suis pas hyperactif, mais pas loin », plaisante-t-il aujourd’hui. L’élu multiplie en effet les activités. Il a créé la première association de parents d’élèves de la commune, a exercé comme magistrat au tribunal de commerce de Pontoise au milieu des années 2000, puis s’est investi dans le club de handball de Roissy, qu’il a présidé. Quand il prend sa retraite au début des années 2010, il garde une activité de consultant pour des PME.

Des hôtels mais pas de logements

S’il reconnaît aujourd’hui qu’André Toulouse a bien défendu le village face aux velléités de développement de l’aéroport, Roissy-en-France a désormais « besoin de nouveauté », avec notamment un exercice de la démocratie « plus participative ». « L’équipe est assez jeune, cela va permettre de redonner de la dynamique », considère Michel Thomas. Les projets sont toutefois limités sur le périmètre de la commune, qui n’a plus de droit à construire. Alors que la population réclame des logements, seuls des hôtels se développent, avec « un potentiel de chambres, à cinq ans, d’environ trois fois le nombre d’habitants de Roissy, observe-t-il, mais nous n’allons pas freiner car cela représente un potentiel d’emplois. »

Le logement sera donc un des « sujets majeurs du mandat », qu’il portera sans doute au niveau de l’agglomération dont il ne souhaite pas prendre la présidence. « J’étais présent aux prémices de la création de la première communauté de communes, mais l’intercommunalité est devenue énorme avec des villes qui ont des problématiques très différentes », remarque-t-il. Une échelle un peu loin de son village.

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