Depuis qu’elle officie à la tête de la direction Ile-de-France de la Caisse des dépôts, Marianne Louradour veut signer un chapitre du Grand Paris en s’y investissant personnellement comme financièrement.
« Regardez autour de vous, toutes ces grues ! », lance Marianne Louradour, joviale. Depuis le septième étage de l’édifice institutionnel, situé quartier d’Austerlitz, le chantier du Grand Paris se dessine jour après jour sous ses yeux et elle sent bien « que le Grand Paris a rendez-vous avec l’histoire ».
Cette vue à 360 degrés pourrait être le symbole de la carrière de Marianne Louradour, qui « aime apprendre en changeant, et bouger constamment ». Pour occuper ce bureau auréolé d’une large carte de l’Ile-de-France, Marianne Louradour a dû monter les escaliers, année après année. Arrivée « par hasard » à la Caisse des dépôts en 1989, elle est depuis dévouée à cette institution « par envie et par passion ». A l’aune d’une carrière aux métiers toujours différents, elle dit être restée « fidèle dans le mouvement, privilégiant les changements de responsabilité plutôt que le changement de maison ».
Lorsque cette Marseillaise de naissance obtient son baccalauréat, elle abandonne son mistral pour Paris et Sciences Po, où elle sort diplômée en 1988, en section économie et finances. Tentée de renchérir sur une deuxième année de master, elle se présente à la Caisse des dépôts comme potentielle stagiaire. Mais le bras financier de l’Etat est plutôt en quête de jeunes diplômés.
Marianne Louradour fait alors un premier saut dans le monde de l’emploi chez Capri résidences, ancêtre d’Icade, où elle officie en tant que responsable de programmes. De cette maison qu’elle ne quittera plus, elle « apprécie la notion d’intérêt général et l’hybridation entre acteurs publics et privés ».
« J’ai découvert assez tardivement que j’étais dans un groupe », confie Marianne Louradour. De ses premiers pas en 1989 à sa nomination à la direction régionale en 2016, Marianne Louradour est passée par la Caisse des dépôts « développement », la direction des fonds d’épargne, et la direction bancaire où elle créera la mission qualité puis pilotera le réseau en assurant les relations avec la direction générale des finances publiques, avant de rejoindre la direction des risques puis celle de l’audit.
Mouvement créateur de valeur
En somme, difficile de trouver un service dont Marianne Louradour n’aurait pas foulé la moquette. Ne voulant pas s’attarder sur « la partie ascensionnelle » de son parcours, Marianne Louradour veut surtout entretenir ce fil rouge du « mouvement, créateur de valeur ». « J’accueille la nouveauté sans aucun problème, j’ai une posture très ouverte par rapport aux changements et à l’innovation », synthétise-t-elle. Elle s’ouvre encore à « de nouveaux champs de création de valeur » avec la Banque des territoires qui sera lancée le 30 mai prochain, à la Cité de la Mode.
Avec un parcours qu’elle conçoit comme « centripète », la première banquière de l’Ile-de-France estime qu’elle doit beaucoup aux rencontres avec ceux « qui faisaient confiance à quelqu’un qui avait envie d’apprendre ». Pas peu fière de contribuer à l’accélération du territoire francilien, elle dit épouser pleinement « la cause du Grand Paris » et « son attractivité dans un contexte de compétition internationale et de réinvention de la fabrique urbaine ». En déroulant les années, « je suis ravie de n’avoir pas concrétisé mes premières envies d’étudiante », avoue celle qui s’était rêvée « chef de produit pour L’Oréal ». Aujourd’hui, dit-elle, « je ne regrette absolument rien ». Parce qu’elle le vaut bien.