La SNCF veut fédérer une communauté du digital autour du train

Présentant sa stratégie digitale le 10 février 2015, l’entreprise a annoncé le lancement d’incubateurs et d’un fonds d’investissement pour les start-up.

La SNCF a décidé d’accélérer en matière de numérique. A la fois dans ses services aux voyageurs, pour ses salariés et dans ses relations avec l’extérieur. Symbole de ce denier aspect, la création des « 574 ». Des lieux collaboratifs, baptisés en référence au record du monde de vitesse sur rail, qui regrouperont incubateur, showroom et zone d’expérimentation. « C’est la vitesse que nous voulons incarner dans ces lieux. Il y aura les personnes qui travaillent sur les projets, des start-up incubées et des centres d’expertise : les fabs », détaille Yves Tyrode, directeur digital et communication. Ces centres travailleront sur quatre thèmes : le big data, l’open data (et les API), les objets connectés et le design. Prévus pour être implantés à Nantes, Toulouse, Lyon et San Francisco, ces espaces auront aussi une adresse à Paris. « Plusieurs sites ont été identifiés », confie Yves Tyrode, qui ne veut pas en dire plus… Les premiers devraient ouvrir à partir de juin 2015.

Une évolution logique avec les actions récentes du groupe qui s’est notamment impliqué au Camping, l’accélérateur de Silicon sentier devenu Numa. Différents responsables y viennent depuis quelques années à la rencontre de jeunes entrepreneurs afin de leur apporter leur expertise. Une étape supplémentaire avait été franchie début 2014 avec le lancement, en partenariat avec Paris région lab, de l’incubateur « Voyageur connecté » qui a accueilli sept sociétés.

Pour développer son action, l’entreprise a annoncé le 10 février le lancement un fonds d’investissement à destination des start-up du numérique, Digital SNCF ventures, doté de 30 millions d’euros sur trois ans. Il vise à « prendre des parts dans des sociétés les plus prometteuses qui permettront le développement digital de la SNCF », précise Yves Tyrode, et sera « opérationnel dans les semaines qui viennent ».

Open data

Une plateforme de développement – Store.SNCF – sera aussi mise en place afin d’offrir une boîte à outil aux développeurs. « Plus de 1 000 start-up travaillent ou veulent travailler avec nous », remarque le directeur digital, qui cite par exemple la bibliothèque numérique développée dans les TER de Lorraine par Storylab. Une démarche qui ne fonctionnerait pas sans une ouverture des données que la SNCF veut accentuer selon un « modèle économique clair et vertueux, observe Yves Tyrode. Les start-up et petits utilisateurs paieront pas ou peu l’accès, mais les gros utilisateurs – les multinationales du net – paieront plus. »

TrainWifi« Le digital est le levier de la transformation de l’entreprise, affirme Guillaume Pépy, son président. Cela va nous permettre de créer davantage de valeur pour nos clients plus vite et d’agir directement sur la qualité et l’efficacité de la production de transport. » Le projet du groupe ne se limite pas à développer ses relations avec les start-up mais comprend bien d’autres projets comme améliorer la couverture en 4G de son réseau, les informations aux passagers avec notamment le lancement début 2015 d’une nouvelle appli mobile, la maintenance des matériels et des réseaux, etc.

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